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RéfleXions Ophtalmologiques la revue

Editorial - Mars 2021 - n° 243

Bahram Bodaghi

Bahram Bodaghi
Hôpital de La Pitié-Salpêtrière, Paris

Les vasculites rétiniennes


L’inflammation peut toucher les vaisseaux rétiniens au cours des uvéites intermédiaires, postérieures ou totales. Il ne s’agit donc en aucun cas d’une atteinte spécifique. Revisiter le spectre des vasculites non infectieuses nous a paru intéressant à un moment où de nouvelles étiologies sont rapportées dans la littérature.

Le Dr Errera (Pittsburgh) a rappelé la classification des atteintes vasculaires rétiniennes inflammatoires à partir des données sémiologiques précises qui permettent d’orienter le diagnostic vers une atteinte systémique ou oculaire pure. Bien sûr, les atteintes infectieuses et les pseudovasculites ne doivent pas être sous-estimées.

Des progrès majeurs ont été réalisés dans le domaine de l’imagerie grâce à l’utilisation de l’analyse ultra grand champ, l’angiographie à la fluorescéine, l’OCT-angiographie et l’optique adaptative permettant de mieux visualiser l’étendue des dégâts lésionnels. Le Dr Servant et le Pr Weber (Nantes) nous rappellent les principales indications diagnostiques ainsi que les éléments et le rythme de surveillance au cours des principales formes de l’atteinte.

La mise en évidence d’anomalies vasculaires périphériques n’est pas toujours synonyme d’activité et doit être interprétée avec la plus grande prudence. Le Pr Gueudry (Rouen) et al. nous rappellent les bases de l’enquête étiologique réalisée dès le diagnostic de l’atteinte vasculaire artérielle, veineuse ou mixte. La contribution des internistes vient enrichir ce chapitre et permet d’abandonner définitivement les bilans exhaustifs inutiles et coûteux.

Une place à part a été réservée aux vasculites rétiniennes iatrogènes traitées par le Dr Thomas Sales de Gauzy (Paris, La Pitié- Salpêtrière) et al. En effet, l’utilisation des nouvelles générations de biothérapies par voie locale ou systémique doit nous rappeler la possibilité d’effets indésirables délétères tantôt bénins, tantôt dramatiques. La détection la plus précoce de l’inflammation est la meilleure façon d’éviter des complications graves aboutissant à des séquelles visuelles irréversibles.

Enfin, le Dr Rezkallah (Lyon, La Croix-Rousse) et al. rappellent les principales stratégies thérapeutiques adaptées aux différents types de vasculites rétiniennes inflammatoires. L’arsenal thérapeutique ne cesse de s’enrichir de molécules anti-inflammatoires à action locale ou systémique et d’anti-VEGF, sans oublier le laser.

Nous espérons que ce dossier thématique vous apportera des éléments concrets pour la prise en charge diagnostique et thérapeutique d’une entité complexe mais particulièrement importante, pouvant rapidement mettre en jeu le pronostic visuel.