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RéfleXions Ophtalmologiques la revue

Editorial - Février 2014 - n° 172

Eric Longueville - Service Pr Korobelnik Unité Ophtalmopédiatrie CHU Pellegrin Bordeaux / Ophtalmologie Palais Gallien, 68 rue du palais Gallien, Bordeaux

Les troubles de la statique palpébrales inférieure sont des motifs fréquents de consultation. La plainte du patient peut être fonctionnelle (épiphora, douleurs, inconfort) ou simplement esthétique l’éversion ou le «scléral show» générant une « disgrâce » parfois mal supportée.

Si la paupière inférieure n’assure qu’un rôle de protection limitée il n’en demeure pas moins qu’un trouble de la statique palpébrale engendre souvent un larmoiement qu’il soit secondaire au désamorçage de la pompe lacrymale ou à l’irritation voire aux troubles de la trophicité cornéenne.

Il est alors capital de dépister un certain nombre de pièges. L’anomalie palpébrale peut être révélatrice d’une pathologie générale ou locorégionale.

La priorité du clinicien demeure le dépistage.
D’une exophtalmie ou énophtalmie (révélatrice d’un basedow ou d’une pathologie orbitaire voire sinusienne ou neurochirurgicale).
D’une anomalie cutanée à composante rétractionnelle (eczéma, tumeur, cicatrice).
D’une pathologie conjonctivale (maladie mucosynéchiante, trachome, cicatrice éventuellement iatrogène)

De même la réalisation d’un acte de médecine ou de chirurgie esthétique est pourvoyeur de modification de la dynamique voire de la statique palpébrale qu’il conviendra de ne pas méconnaître.
De fait, négliger ces éléments c’est au mieux s’exposer à la récidive et à l’échec chirurgical au pire laisser évoluer une pathologie au pronostic fonctionnel ou général désastreux.
La connaissance de la physiologie et de l’anatomie palpébrale combinée aux données d’un examen clinique rigoureux permet d’en comprendre le mécanisme de survenue. Dès lors Il devient possible de définir une vraie stratégie thérapeutique et de déterminer :
ce qui doit être traité en priorité (la pathologie générale ou l’anomalie palpébrale)
les anomalies dont le traitement est avant tout médical
les modalités techniques de la prise en charge.
D’évaluer le rapport bénéfice risque en particulier chez les patients fragiles.

Le traitement chirurgical n’est plus uniciste (une technique pour un symptôme) mais doit traiter chaque composante de la statique palpébrale sans négliger un élément orbitaire source de difficultés voire d’échec thérapeutique.
Avec le temps, les indications en chirurgie palpébrale se sont précisées, les traitements fonctionnels deviennent plus esthétiques avec la réalisation de cicatrices plus petites, d’abord conjonctivaux discrets et dans certains cas l’utilisation de techniques directement apprises auprès de nos confrères plasticiens telle que la lipostructure ou le lift malaire. Il est donc nécessaire de « penser fonctionnel et esthétique » sans renier notre métier l’Ophtalmologie.
Le respect de ces règles permet d’obtenir des résultats tout à fait satisfaisants tant sur le plan fonctionnel que cosmétique.