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RéfleXions Ophtalmologiques la revue

Editorial - Septembre 2013 - n° 167

Serge Doan - Hôpital Bichat et Fondation A de Rothschild, Paris

Pièges diagnostiques classiques en surface oculaire


La surface oculaire est peut être considérée comme un parent pauvre de l’ophtalmologie. En effet, quoi de plus banal qu’un oeil qui pique et qui gratte. Pourtant, la sémiologie est riche et la démarche diagnostique peut être passionnante dans les cas difficiles. Les pièges diagnostiques sont nombreux, mais souvent classiques et stéréotypés. C’est pourquoi ce dossier Surface aborde sous forme la plus didactique possible quelques pièges usuels qu’il faut savoir reconnaître. Des fiches à venir complèteront ultérieurement le dossier.

La kératoconjonctivite limbique supérieure (Bruno Mortemousque) est une pathologie peu fréquente qui ressemble en tout point à une sécheresse rebelle. Mais la localisation bulbaire supérieure de l’hyperhémie et de la coloration fluorescéinique sont caractéristiques, et le traitement spécifique.

La conjonctivite à inclusions liée à Chlamydia trachomatis (Jonathan Letsch et Tristan Bourcier) est également un piège classique, souvent prise pour une allergie traînante. Pourtant, la présence d’une conjonctivite folliculaire avec sécrétions, souvent asymétrique, doit faire évoquer le diagnostic.

La pemphigoïde des muqueuses (Serge Doan) est responsable d’une conjonctivite fibrosante, souvent à l’origine d’un trichiasis, et peut être confondue - entre autres - avec un trachome ou un trichiasis sénile. Le pronostic potentiellement cécitant de cette maladie auto-immune rare nécessite une prise en charge diagnostique et thérapeutique multidisciplinaire.

La dystrophie de Cogan (Jonathan Letsch et Tristan Bourcier) est un autre piège classique, qui l’on prend souvent à tort pour un herpès cornéen. Un examen attentif de la cornée apporte souvent la clé diagnostique.

Enfin, le molluscum contagiosum (Serge Doan) est une cause très classique de blépharite trainante souvent étiquetée à tort comme étant allergique. La recherche du molluscum s’impose, surtout en présence d’une conjonctivite folliculaire.

Au terme de ce dossier, vous reconnaitrez peut-être certains de vos patients à la surface rebelle !

Bonne lecture.