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RéfleXions Rhumatologiques la revue

Editorial - Mai 2017 - n° 191

Edouard Pertuiset

 Le rhumatisme psoriasique (RPS) est une maladie d’actualité comme en témoigne la revue générale parue le 9 mars 2017 dans le New England Journal of Medicine [1]. Le RPS fait partie des spondyloarthrites (SpA) dont il présente nombre de caractéristiques, notamment l’atteinte inflammatoire des enthèses du squelette axial et du squelette périphérique. L’individualité du RPS, dont il a été mis en évidence des signes sur des squelettes datés du cinquième siècle après J.-C. retrouvés dans un monastère byzantin du désert de Judée [1], est relativement récente et a été questionné avec pertinence y compris dans les années 2000 [2].

Dans le sud de la Suède, 18% des patients ayant un psoriasis cutané (PSO) sont atteints de RPS et la prévalence du RPS est de 0,34%. La fréquence du PSO (1-3%) et le grand polymorphisme clinique du RPS expliquent probablement nombre de difficultés dans la nosologie, la recherche et la pratique.

Mais la signature génétique du RPS est particulière, caractérisée par une augmentation de prévalence de plusieurs gènes de classe I du CMH (HLA-B8, B27, B38 et B39) et apparaît différente de celle du PSO (HLA-C06). De nombreuses autres associations génétiques ont été démontrées, comme celle avec le polymorphisme du gène du récepteur à l’IL-23 [1]. La physiopathologie du RPS étant complexe, la dysbiose intestinale et le rôle de l’axe IL-23/Th17 étant parmi les éléments les plus récemment mis en évidence, il serait possible d’imaginer l’existence de variations physiopathologiques selon le phénotype clinique. Les nouvelles biothérapies agissant sur l’axe IL-23/TH17 sont efficaces dans le RPS mais pas dans la polyarthrite rhumatoïde. Le RPS contitue une entité bien réelle, plus sévère que ce qui était considérée par le passé, pouvant s’associer à des uvéites et à la maladie de Crohn, ainsi qu’à de nombreuses comorbidités. La stratégie thérapeutique du RPS doit prendre en compte le phénotype des atteintes cliniques et s’appuyer sur les recommandations 2015 de l’EULAR.

Nous remercions vivement Edouard Begon pour sa brillante mise au point illustrée sur les formes rares du PSO, et Tania Gudu et Laure Gossec pour leur excellente mise au point didactique concernant l’évaluation du RPS à adapter à notre pratique.
 

Références

1. Ritchlin CT, Colbert RA, Gladman DD. Psoriatic arthritis. N Engl J Med 2017 ; 376 : 957-70.
2. Dougados M. Le rhumatisme psoriasique existe-t-il ? Rev Rhum 2007 ; 74 : 621-3.