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RéfleXions Ophtalmologiques la revue

Biblio rétine

Bibliographie Novembre 2017  

 

Dr Jennyfer ZERBIB - Nice


Résultats fonctionnels à long terme comparant la technique DSAEK (Descemet Stripping Automated Endothelial Keratoplasty) et la kératoplastie transfixiante.

Fuest M, Ang M, Htoon HM, Tan D, Mehta JS. Long-term Visual Outcomes Comparing Descemet Stripping Automated Endothelial Keratoplasty and Penetrating Keratoplasty. Am J Ophthalmol. 2017 Oct;182:62-71.

Les auteurs ont analysé l’acuité visuelle et les résultats réfractifs à 5 ans de la DSAEK (Descemet Stripping Automated Endothelial Keratoplasty) et de la kératoplastie transfixiante dans le traitement de la dystrophie endothéliale de Fuchs et la kératopathie bulleuse chez des patients asiatiques.
Ils ont mené une étude prospective interventionnelle avec analyse de 828 yeux traités par DSAEK (423) et kératoplastie transfixiante (405).
Les résultats montrent un âge moyen de 67.5 ± 11.5 ans. La technique DSAEK a présenté, à 5 ans, une acuité visuelle significativement meilleure (p<0.001) avec moindre équivalent sphérique (p<0.001) et moindre cylindre (p<0.001) que la technique par kératoplastie transfixiante, indépendamment de l’indication opératoire. La technique DSAEK était supérieure à la kératoplastie transfixiante après 5 ans pour la dystrophie endothéliale de Fuchs et après 3 ans pour la kératopathie bulleuse. La technique DSAEK a montré une acuité visuelle significativement meilleure dans la dystrophie endothéliale de Fuchs comparativement à la kératopathie bulleuse.


Implant torique ou incision cornéenne relaxante pour un astigmatisme entre 0.75 et 2.5 dioptries au cours de la chirurgie de cataracte

Nanavaty MA, Bedi KK, Ali S, Holmes M, Rajak S. Toric Intraocular Lenses Versus Peripheral Corneal Relaxing Incisions for Astigmatism Between 0.75 and 2.5 Diopters During Cataract Surgery. Am J Ophthalmol. 2017 Aug;180:165-177.

Les auteurs ont mené une étude prospective randomisée afin de comparer les résultats après implant torique ou incision périphérique cornéenne relaxante pour traiter un astigmatisme cornéen entre 0.75 et 2.5 dioptries au cours d’une intervention de cataracte.
Ils ont inclus 80 yeux bénéficiant de l’une ou l’autre technique pour corriger l’astigmatisme.
Les résultats montrent qu’il n’y a pas de différence en terme d’acuité visuelle de loin non corrigée, acuité visuelle de loin corrigée, et acuité visuelle de près non corrigée. A 12 mois, 61% dans le groupe implant torique vs 53% dans le groupe incision relaxante, avaient une acuité visuelle non corrigée de loin supérieure ou égale à 20/25, 100% vs 76% ont gagné au moins une ligne, et 59% vs 43% avaient un équivalent sphérique ± 0.13D. Dans le groupe incision relaxante, la kératométrie diminuait à 1 mois puis restait stable au cours du suivi.
Pendant 12 mois, il y avait des changements notés pour les aberrations cornéennes dans le groupe incision relaxante. La rotation moyenne de l’implant torique était à 12 mois de 1.8 ± 1.4 degrès.
En conclusion, les auteurs notent qu’il n’y avait pas de différence d’acuité visuelle entre les 2 groupes, mais néanmoins plus de patients du groupe implant torique avaient gagné au moins 1 ligne et avaient un équivalent sphérique ± 0.13D. Dans le groupe incision relaxante, la kératométrie antérieure diminuait durant la période préopératoire immédiate puis est restée stable, les aberrations cornéennes postérieures ont varié pendant les 12 premiers mois.


Facteurs de risque du glaucome avec progression rapide

Chan TCW, Bala C, Siu A, Wan F, White A. Risk Factors for Rapid Glaucoma Disease Progression. Am J Ophthalmol. 2017 Aug;180:151-157.

Les auteurs ont mené une étude rétrospective et comparative afin de déterminer les facteurs de risque oculaires et systémiques des glaucomes à progression rapide.
Ils ont inclus 48 yeux à progression rapide (progression ≥ 1 dB mean deviation (MD) / an) et 486 à progression lente (progression < 1 dB MD/ an).
Les résultats montrent que les patients avec une progression rapide étaient plus âgés, ils avaient une épaisseur cornéenne plus basse et une pression intraoculaire plus basse, ils présentaient plus fréquemment une pseudoexfoliation capsulaire, des hémorragies péripapillaires, des modifications de traitements oculaires et des chirurgies du glaucome. Ils présentaient également un plus grand taux d’accident cardiovasculaire et d’hypotension artérielle. Les patients avec maladie cardiovasculaire avaient un risque multiplié par 2.33 de développer un glaucome à progression rapide malgré une pression intraoculaire moyenne et initiale plus basse.
En conclusion il apparait dans l’étude que la maladie cardiovasculaire est un facteur de risque important de progression rapide de glaucome indépendamment de la PIO.


Classification des aspects des breakup à la fluorescéine : une nouvelle méthode pour le diagnostic différentiel dans la sécheresse oculaire

Yokoi N, Georgiev GA, Kato H, Komuro A, Sonomura Y, Sotozono C, Tsubota K, Kinoshita S. Classification of Fluorescein Breakup Patterns: A Novel Method of Differential Diagnosis for Dry Eye. Am J Ophthalmol. 2017 Aug;180:72-85.

Une équipe japonaise, Norihiko et al., a mené une étude très détaillée pour analyser les relations entre les différents aspects des breakup à la fluorescéine et les différentes manifestations cliniques dans la sécheresse oculaire.
Ils ont inclus 106 yeux de 106 patients (19 hommes, 87 femmes ; âge moyen 64,2 ans), ils ont classé les aspects des breakup selon 5 profils : en surface (area : n=19), en tâche (spot : n=22), en ligne (line n=24), en fossette (dimple : n=19), et au hasard (random : n=22).
La sécheresse oculaire a été analysée suivant plusieurs paramètres : échelle VAS pour les symptômes de sécheresse oculaire, mesure du ménisque lacrymal, mesure de la couche lipidique du film lacrymal et sa diffusion, break up time avec et sans fluorescéine, altérations cornéo-épithéliales, surface des altérations épithéliales, et test de Schirmer 1.
Un certain nombre de symptômes ont été recherchés : sensibilité à la lumière, lourdeur des paupières, douleur, sensation de corps étranger, difficulté à ouvrir les yeux, et l’écoulement.
Les auteurs concluent que les 5 profils de break up à la fluorescéine constituent différents groupes, reflétant différentes physiopathologies.


Prévalence de la sécheresse oculaire aux Etats-Unis chez l’adulte après 18 ans

Farrand KF, Fridman M, Stillman IÖ, Schaumberg DA. Prevalence of Diagnosed Dry Eye Disease in the United States Among Adults Aged 18 Years and Older. Am J Ophthalmol. 2017 Oct;182:90-98.

Les auteurs ont analysé les données recueillies chez 75000 participants au cours d’une étude National Health and Wellness afin d’estimer prévalence / risque et la démographie de la sécheresse oculaire.
Les résultats montrent une prévalence de la sécheresse oculaire de 6.8% de la population adulte ≥ 18 ans aux Etats-Unis, soient 16.4 millions de personnes.
La prévalence augmentait avec l’âge : 18-34 ans : 2.7% ; ≥ 75 ans : 18.6% ; et était plus importante chez les femmes (8.8% ; soient 11.1 millions de personnes) que les hommes (4.5% ; soient environs 5.3 millions de personnes). Ainsi les auteurs concluent que la sécheresse oculaire concerne plus de 16 millions de personnes aux Etats-Unis. La prévalence est plus importante chez les femmes que les hommes, elle augmente avec l’âge, et est également présente dans la tranche d’âge des 18-34 ans.


Evaluation de la progression structurelle des rétinites pigmentaires après chirurgie pigmentaire

De Rojas JO, Schuerch K, Mathews PM, Cabral T, Hazan A, Sparrow J, Tsang SH, Suh LH. Evaluating Structural Progression of Retinitis Pigmentosa After Cataract Surgery. Am J Ophthalmol. 2017 Aug;180:117-123.

Les auteurs ont réalisé une étude rétrospective afin d’évaluer si la chirurgie de cataracte accélère la progression de la rétinite pigmentaire (RP).
Ils ont inclus 70 yeux de 40 patients divisé en 2 groupes, un groupe de patients ayant bénéficié d’une chirurgie de cataracte avec mise en place d’un implant intraoculaire (n=19) comparé à un groupe de patients sans chirurgie (n=51). Ils ont évalué en SD-OCT la largeur de la zone ellipsoïde, qui est un marqueur fiable de la sévérité de la RP lors de l’examen initial et durant le suivi (médiane de 768 jours). La progression de la RP était calculée comme la perte de la largeur de la zone ellipsoïde au cours du temps pour tous les patients.
Les résultats de l’analyse multivariée, incluant âge, largeur initiale de la zone ellipsoïde, mode de transmission, chirurgie de cataracte, montrent qu’il n’y a pas de différence significative dans la progression de la RP et la chirurgie de cataracte avec le groupe contrôle (p=0.23). Le mode de transmission était associé à la progression de la RP, 148 µm/an dans les RP à transmission autosomique récessive et 91 µm/an dans les RP à transmission autosomique dominante (p=0.003). L’acuité visuelle a été améliorée dans presque tous les yeux ayant bénéficié de la chirurgie (17/19, 89%) et est restée stable pour 2 yeux (2/19, 11%). Ils ont observé un fort taux d’opacification capsulaire postérieure (18/19, 95%). Il n’y a pas eu de complications sévères.
En conclusion les auteurs suggèrent que la chirurgie de cataracte est une technique sûre et efficace pour améliorer l’acuité visuelle chez des patients avec RP et qu’elle ne semble pas accélérer la progression de la maladie mesurée en SD-OCT.



 

Bibliographie Octobre 2017  

 

Dr Jennyfer ZERBIB - Nice


EPAISSEUR CHOROIDIENNE DANS LA CHORIORETINITE SEREUSE CENTRALE SECONDAIRE A LA PRISE DE CORTICOIDES

Honda S, Miki A, Kusuhara S, Imai H, Nakamura M. CHOROIDAL THICKNESS OF CENTRAL SEROUS CHORIORETINOPATHY SECONDARY TO CORTICOSTEROID USE. Retina. 2017 Aug;37(8):1562-1567.

La CRSC (choriorétinite séreuse centrale) est associée, dans la littérature, à une augmentation de l’épaisseur choroïdienne. Les mécanismes liés à la survenue de la CRSC ne sont pas complètement identifiés, néanmoins une association avec la prise de corticoïdes est connue dans cette pathologie. Les auteurs ont analysé la choroïde dans 25 yeux de 25 patients atteints de CRSC secondaire à la prise de corticoïdes.

L’étude est rétrospective. Les auteurs ont analysé l’épaisseur choroïdienne en OCT ; la dilatation choroïdienne et l’hyperperméabilité vasculaire ont été évaluées en angiographie à au vert d’indocyanine. Les paramètres ont été comparés à un groupe de 25 yeux de 25 patients avec CRSC aiguë idiopathique.

L’épaisseur choroïdienne dans les CRSC secondaires était de 294.8 ± 95.0 µm, ce qui était significativement plus fin que dans les CRSC idiopathiques (409.4 ± 124.7 mm, p=0.00064). La proportion de patients présentant une dilatation vasculaire n’était significativement pas différent dans la CRSC secondaire (52%) qu’idiopathique (64%). La proportion de patients avec hyperperméabilité choroïdienne était moins élevée dans les CSRC secondaires (62%) que dans les CRSC idiopathiques (92%) (p=0.028).

Les auteurs concluent que l’aspect de la choroïde à la phase aiguë des CRSC secondaires à la prise de corticoïdes peut être différent des CRSC dites idiopathiques, suggérant des mécanismes complexes de survenue de la CRSC.


Imagerie de la DMLA exsudative : vers un changement dans le paradigme du diagnostic ?


Imaging of Exudative Age-Related Macular Degeneration: Toward a Shift in the Diagnostic Paradigm? Cohen, Salomon Y.; Mrejen, Sarah Retina. 37(9):1625-1629, September 2017.

Dans cet éditorial du journal Retina de septembre 2017, Le Dr Sarah Mrejen et le Pr Salomon Yves Cohen font le point sur l’évolution récente de l’imagerie dans le diagnostic de la DMLA exsudative.

L’OCT a littéralement révolutionné l’imagerie du pôle postérieur et permet dans le suivi d’adapter la prise en charge selon différents schémas de traitement. La combinaison OCT et angiographie à la fluorescéine est devenue petit à petit le nouveau « gold standard » pour le diagnostic de DMLA exsudative succédant à l’ère de l’angiographie seule.

Avec le développement de nouvelles technologies dont l’OCT-A, les auteurs proposent un algorithme pour le diagnostic de DMLA exsudative avec une place centrale donnée à l’OCT-A. Dans certains cas typiques, les auteurs proposent un diagnostic par OCT et OCT-A. L’angiographie à la fluorescéine et l’ICG peuvent être proposés lorsque le diagnostic n’est pas certain, après la combinaison SD-OCT et OCT-A.

Les auteurs rappellent que l’OCT-A est une technologie récente, qui requiert une expertise et qui présente des limitations (notamment acquisition, qualité et interprétation), et qu’une validation par d’autres études est nécessaire pour analyser la sensibilité et la spécificité des appareils d’imagerie pour le diagnostic de DMLA exsudative.


Tolérance des implants de dexamethasone (Ozurdex). Etude SAFODEX. Incidence et facteurs de risque de l’hypertonie oculaire.

Malclès A, Dot C, Voirin N, Vié AL, Agard É, Bellocq D, Denis P, Kodjikian L. SAFETY OF INTRAVITREAL DEXAMETHASONE IMPLANT (OZURDEX): The SAFODEX study. Incidence and Risk Factors of Ocular Hypertension. Retina. 2017 Jul;37(7):1352-1359.

Dans cette étude de « vraie vie » menée dans les hôpitaux de Lyon et publiée dans le journal Retina en juillet, les auteurs ont analysé l’incidence, les facteurs de risque et le délai de survenue de l’hypertonie oculaire après implant de dexamethasone (Ozurdex).

L’étude est rétrospective et porte sur 421 yeux de 361 patients ayant bénéficié d’une ou plusieurs injections d’ozurdex. L’hypertonie oculaire a été définie comme toute tension > 25 mmHg ou une élévation d’au moins 10 mmHg par rapport à la tension initiale. Les indications de traitement ont été : 34% d’occlusion veineuse, 30% d’œdème maculaire diabétique, 17% d’œdème post chirurgical, 14% d’uvéites et 5% d’autres étiologies.

Les résultats montrent que sur près de 1000 injections, l’hypertonie oculaire a été enregistrée dans 28.5% des yeux sur une période moyenne de 16.8 mois (3-55). Un traitement hypotonisant a été nécessaire dans 31% des yeux. Une chirurgie filtrante a dû être proposée dans 3 yeux présentant un glaucome préexistant afin de diminuer l’élévation de la PIO. Un retraitement entre le 3ème et le 4ème mois n’a pas majoré le risque d’hypertonie oculaire. Les facteurs associés significativement au risque d’hypertonie étaient : l’âge jeune, le sexe masculin, le diabète de type 1, un glaucome préexistant traité par bi ou tri-thérapie, occlusion veineuse et uvéite (p<0.05).

Les auteurs concluent que les épisodes d’hypertonie oculaire après Ozurdex étaient le plus souvent contrôlés par le traitement topique. Une analyse des facteurs de risque pourrait aider à déterminer le ratio risque/bénéfice individuellement pour les patients traités par implants de dexamethasone.


DMLA ET ASPIRINE

Small KW, Garabetian CA, Shaya FS. MACULAR DEGENERATION AND ASPIRIN USE. Retina. 2017 Sep;37(9):1630-1635.

Les auteurs ont réalisé une revue de la littérature pour analyser la prise d’aspirine et le risque potentiel d’aggravation d’une DMLA.

Ils ont retenu 6 essais randomisés de cardiologie comprenant au total 167580 personnes et 3 études ophtalmologiques regroupant 12015 personnes.

Les résultats montrent une diminution significative d’accident vasculaire non fatal avec la prise d’aspirine estimée à 32%, et une diminution de 15% du risque d’accident fatal. Au regard des études ophtalmologiques évaluant une potentielle exacerbation de la DMLA, il y avait une tendance à l’aggravation sans significativité statistique.

En conclusion, les auteurs énoncent que le nombre, la taille et la qualité des études cardiologiques recommandant l’utilisation d’aspirine, sont bien supérieurs aux résultats des études plus petites et controversées suggérant un possible rôle aggravant de l’aspirine dans la DMLA. Les bénéfices de la prise d’aspirine sont une préservation de la durée et de la qualité de vie par diminution du risque d’accident vasculaire cérébral ou cardiaque. Ces bénéfices sont donc bien plus importants au regard du risque potentiel théorique d’aggraver une DMLA, qui peut être raisonnablement être contrôlée par les traitements anti-VEGF.


Apraclonidine topique pour diminuer la douleur après injection intravitréenne. Un essai contrôlé randomisé en double insu

Lagstein O, Ben-Artzi N, Achiron A, Nemet A, Khreish M, Bartov E, Burgansky-Eliash Z. TOPICAL APRACLONIDINE REDUCES PAIN AFTER INTRAVITREAL INJECTIONS: A Double-Blind Randomized Controlled Trial. Retina. 2017 Aug;37(8):1575-1580.

Les auteurs ont évalué l’efficacité de l’apraclonidine topique pour la réduction de la douleur et des hémorragies sous conjonctivales après injection intravitréenne.

L’étude était prospective, randomisée en double insu, avec 39 patients inclus. Les patients ont été examinés à 2 reprises à chaque visite mensuelle pour injection intravitréenne de 1.25mg/0.05mL de bevacizumab. Les patients ont bénéficié de façon randomisée de 0.5% d’apraclonidine topique ou le placébo 30 minutes avant la première injection, puis inversement à la deuxième injection. L’appréciation d’une hémorragie sous conjontivale et de la douleur (selon un questionnaire avec échelle numérique) ont été évaluées 30 minutes après l’injection.

Les résultats montrent un score de douleur de 1.69 (SD ± 1.44) dans le groupe apraclonidine et 3.28 (SD ± 2.27) dans le groupe contrôle (p < 0.001). Les patients phakes ont présenté une réduction plus importante de la douleur après utilisation d’apraclonidine topique (p < 0.001). Il n’y avait pas de différence significative dans la survenue ou la surface d’hémorragie sous conjonctivale entre les 2 groupes (41% dans le groupe apraclonidine, 51.3% dans le groupe contrôle, p=0.503).

Ainsi en conclusion, dans cette étude, l’apraclonidine topique 0.5% administrée 30 minutes avant l’injection a permis de diminuer significativement la douleur par un facteur 1.94. Elle n’a pas permis de diminuer l’incidence ou la taille de l’hémorragie sous conjonctivale dans la cohorte entière mais seulement dans certains sous-groupes.


ACTIVITE PHYSIQUE ET DMLA : une revue de la littérature et méta-analyse

McGuinness MB, Le J, Mitchell P, Gopinath B, Cerin E, Saksens NTM, Schick T, Hoyng CB, Guymer RH, Finger RP. Physical Activity and Age-related Macular Degeneration: A Systematic Literature Review and Meta-analysis. Am J Ophthalmol. 2017 Aug;180:29-38.

Les auteurs ont réalisé une revue de la littérature avec méta-analyse pour analyser l’impact de l’activité physique sur la survenue de la MLA et de la DMLA dans la population caucasienne.

Ils ont retenu 9 études pour l’analyse : Eye Disease Case Control Study (USA), Tromsø Study (Norvège), Blue Mountains Eye Study (Australie), Beaver Dam Study (USA), Carotenoids in Age-related Eye Diseases (USA), Melbourne Collaborative Cohort Study (Australie), Inter99 Study (Danemark), European Genetic Database Study (Pays-Bas et Allemagne).

L’activité physique a été retrouvée ayant une association protectrice pour la MLA (8 études, n= 38112, OR=0.92, IdC95% 0.86-0.98) et la DMLA (7 études, n=28854, OR=0.59, IdC95% 0.49-0.72).

Ainsi les auteurs concluent que l’activité sportive est associée à des Odds Ratio abaissés dans la MLA et la DMLA dans la population caucasienne. Ces résultats ont des implications importantes, renforçant l’idée de lutter contre la sédentarité. Néanmoins des études longitudinales futures sont nécessaires pour caractériser l’effet protecteur de l’activité physique sur le risque de survenue/progression de la DMLA.


Traitement combiné injections intravitréennes de ranibizumab et supplemenation avec DHA et antioxydants pour le traitement de l’œdème maculaire diabétique. Essai clinique randomisé contrôlé en simple insu sur 2 ans.

Lafuente M, Ortín L, Argente M, Guindo JL, López-Bernal MD, López-Román FJ, García MJ, Domingo JC, Lajara J. COMBINED INTRAVITREAL RANIBIZUMAB AND ORAL SUPPLEMENTATION WITH DOCOSAHEXAENOIC ACID AND ANTIOXIDANTS FOR DIABETIC MACULAR EDEMA: Two-Year Randomized Single-Blind Controlled Trial Results. Retina. 2017 Jul;37(7):1277-1286.

Les auteurs ont analysé l’efficacité du traitement par injections intravitréennes de ranibizumab et supplémentation orale par DHA et antioxydants chez 62 patients avec œdème maculaire diabétique.

L’essai était randomisé et contrôlé en simple insu, 33 patients (42 yeux) ont bénéficié d’un traitement par ranibizumab et 29 patients (34 yeux) un traitement combiné avec DHA (1.050 mg/jour). Le traitement par ranibizumab a été mensuel les 4 premiers mois, puis suivi par un traitement à la demande.

Les résultats montrent qu’à 24 mois, la différence entre les 2 groupes pour la diminution de l’épaisseur centrale rétinienne est significative en faveur du groupe avec supplémentation (IdC95% 7.20-97.656, p=0.024) bien que le gain d’acuité visuelle, mesuré en ETDRS, n’ait pas atteint la significativité statistique (5.4-11.2, p<0.66). Ces résultats doivent être interprétés avec les limitations de l’étude : simple insu et peu de patients inclus dans les groupes.

Les auteurs concluent que le traitement combiné par injections intravitréennes de ranibizumab combiné à la supplémentation en DHA a permis de réduire l’épaisseur centrale rétinienne après 2 ans de façon significativement plus importante qu’avec les injections seules avec une tendance à l’amélioration de la vision.



Bibliographie Septembre 2017  

 

Dr Jennyfer ZERBIB - Nice


Résultats à long terme et incidence de la récurrence de la néovascularisation dans les yeux traités pour DMLA exsudative.

Long-term outcomes and incidence of recurrence of neovascularization in treated exudative age-related macular degeneration. Haddad, walid-michel; minous, florence le; legeai, jérémy; more retina . 37(5):951-961, may 2017.


Dans cette étude multicentrique française, les auteurs ont analysé les résultats visuels à long terme et l’incidence de la récurrence dans la DMLA néovasculaire traitée par injections intravitréennes d’anti-VEGF.

Ils ont inclus 132 patients traités pour une DMLA exsudative selon un schéma PRN avec un suivi ≥ 5 ans (moyenne 7.55 ans ; écart 5-9.67) et réalisé une analyse rétrospective.

L’acuité visuelle moyenne initiale était à 20/100 et l’acuité visuelle finale montrait une perte de -3.41 lettres. Le nombre moyen d’IVT était de 22.8 ± 17.4 (écart 2-71) avec une baisse au cours du temps : 4.6 IVT la 1ère année et 2.21 la 8ème année. Une corrélation significative positive a été observée entre le nombre d’IVT la première année et le nombre total d’injections à la 5ème, 6ème, 7ème et 8ème année. Une longue rémission a été observé chez 63% des patients et était associée à un meilleur résultat visuel.

Les auteurs concluent que l’incidence de la récurrence des yeux traités pour une DMLA exsudative diminue doucement mais régulièrement au cours du suivi. L’incidence de la récurrence de la néovascularisation au cours de la 1ère année et la longueur du suivi sont des facteurs significatifs pour l’adaptation du suivi optimal à long terme.


Thérapie génique dans la DMLA exsudative : suivi à 3 ans de la phase 1 avec escalade de doses

Constable IJ, Lai CM, Magno AL, French MA, Barone SB, Schwartz SD, Blumenkranz MS, Degli-Esposti MA, Rakoczy EP. Gene Therapy in Neovascular Age-related Macular Degeneration: Three-Year Follow-up of a Phase 1 Randomized Dose Escalation Trial. Am J Ophthalmol. 2017 May;177:150-158.

Les auteurs ont analysé la tolérance du traitement par thérapie génique à 36 mois dans la DMLA exsudative au cours d’une étude de phase 1 randomisée thérapie génique versus traitement sans thérapie génique. Ils ont analysé 6 des 8 patients qui avaient terminé le suivi à 36 mois. L’acuité visuelle initiale dans l’œil étudié devait être comprise entre 10/200 et 20/80, et 20/200 ou plus dans l’œil controlatéral. Le vecteur viral correspondait à un adénovirus recombiné portant un gène inhibiteur du VEGF. Trois patients ont bénéficié d’une faible dose de vecteurs viraux et 3 patients avec une grande dose de vecteurs viraux par injection sous-rétinienne. Tous les patients ont bénéficié d’injection de ranibizumab au départ puis à 4 semaines puis si besoin en fonction des critères de retraitement prédéfinis. Le critère principal de jugement était la tolérance oculaire et systémique.

Les résultats montrent que l’injection sous rétinienne de vecteurs viraux par vitrectomie à la pars plana était bien tolérée dans cette étude. Il n’y pas eu d’effet secondaire oculaire ou systémique au cours du suivi.

Les auteurs concluent que les injections sous rétiniennes de vecteurs viraux ont été bien tolérées et ainsi ce traitement va pouvoir être évalué pour des investigations ultérieures.


Aspect en OCT de l’epithélite rétinienne aiguë et corrélation avec l’acuité visuelle.

Iu LPL, Lee R, Fan MCY, Lam WC, Chang RT, Wong IYH. Serial Spectral-Domain Optical Coherence Tomography Findings in Acute Retinal Pigment Epitheliitis and the Correlation to Visual Acuity. Ophthalmology. 2017 Jun;124(6):903-909.

L’épithélite rétinienne aiguë (ARPE Acute Retinal Pigment Epithelitis) est une rare maladie inflammatoire de la rétine qui touche les adultes jeunes. Elle se caractérise par l’apparition d’un scotome central avec des altérations de l’épithélium pigmentaire associé à la présence d’un halo hypopigmenté. La physiopathologie n’est pas univoque, l’hypothèse d’une origine inflammatoire est avancée, primitivement au niveau de l’éptihélium pigmentaire, ou pour certains dans la rétine externe.

Les auteurs ont inclus 4 patients. L’analyse de l’OCT à la phase initiale a montré une hyperreflectivité en dôme au niveau de la couche des segments externes des photorecepteurs responsables d’une disruption la zone ellipsoïde et de la zone d’interdigitation (100%). De plus, il était noté une élévation de la membrane limitante externe et un épaississement transitoire du complexe épithélium pigmentaire-membrane de Bruch. L’ARPE se résolvait selon la séquence 1/ diminution de la hauteur de l’hyperreflectivité et de la membrane limitante externe qui était élevée pour reprendre ensuite sa position normale mais avec des irrégularités ; 2/ disparition complète de la lésion hyperreflective ; 3/ restauration de la membrane limitante externe ; 4/ restauration de la zone ellipsoïde ; 5/ restauration de la zone d’interdigitation. Le délai moyen de restauration de la membrane limitante externe, zone ellipsoïde, et zone d’interdigitation était de 4.3 ± 5.2, 7.3 ± 7.2, et 12.5 ± 12.4 semaines respectivement. La vision s’améliorait quand la zone d’interdigitation était restaurée.

Ainsi les auteurs concluent que les signes précoces OCT de l’ARPE révèlent une lésion inflammatoire au niveau des segments externes des photorecepteurs responsable d’un déplacement de l’ELM. L’épithélium pigmentaire n’était atteint que de façon modérée et transitoire. Les signes OCT évoquent une origine de l’inflammation au niveau de la zone d’interdigitation (contact entre l’épithélium pigmentaire et les photorécepteurs.


Traitement par anti-VEGF pour le traitement de la rétinopathie des prématurés de type 1. Rapport de l’Académie Américaine d’Ophtalmologie.

VanderVeen DK, Melia M, Yang MB, Hutchinson AK, Wilson LB, Lambert SR. Anti-Vascular Endothelial Growth Factor Therapy for Primary Treatment of Type 1 Retinopathy of Prematurity: A Report by the American Academy of Ophthalmology. Ophthalmology. 2017 May;124(5):619-633.

Les auteurs ont réalisé une revue de la littérature pour étudier l’efficacité et la tolérance du traitement par anti-VEGF pour le traitement de la rétinopathie du prématuré comparé au traitement par laser.

Ils ont retenu 13 articles comprenant des essais cliniques randomisés et des études comparatives.

D’après les auteurs, les résultats de ces études montrent que les injections intravitréennes (IVT) sont un traitement aussi efficace que le traitement par laser pour obtenir une régression de la rétinopathie du prématuré. Bien qu’il existe certains avantages oculaires au traitement par injections intravitréennes d’anti-VEGF (telles la rétinopathie stade 1 ou une rétinopathie agressive), les limites de ce traitement sont que le taux de récurrence de la rétinopathie est plus grand avec les anti-VEGF et qu’il impose un suivi long et rigoureux. Après IVT, le bevacizumab peut être détecté dans le serum pendant 1 jour et les taux de VEGF dans le serum sont abaissés pendant 8 à 12 semaines. Les effets de la baisse des taux de VEGF dans des organes en développement chez des enfants prématurés ne sont pas connus et il y a peu de données à long terme sur les effets potentiels systémiques et neuro-développementaux du traitement par anti-VEGF dans le traitement de la rétinopathie du prématuré. Ainsi leur utilisation doit être faite judicieusement et en connaissance des possibles effets secondaires connus, non connus et potentiels.


Laser sous le seuil dans le traitement de la CRSC. Quelles preuves ?

Wood EH, Karth PA, Sanislo SR, Moshfeghi DM, Palanker DV. NONDAMAGING RETINAL LASER THERAPY FOR TREATMENT OF CENTRAL SEROUS CHORIORETINOPATHY: What is the Evidence ? Retina. 2017 Jun;37(6):1021-1033.

Les auteurs ont réalisé une revue de la littérature sur l’efficacité de laser sous le seuil dans le traitement de la choriorétinite séreuse centrale (CRSC).

Ils ont analysé 16 études, avec un total de 398 patients, pour évaluer le laser sous le seuil (micropulse ou continu) pour des CRSC chroniques (sauf une étude) avec des études rétrospectives, prospectives non randomisées et prospectives randomisées. Les paramètres des lasers variaient beaucoup selon les études.

L’épaisseur centrale rétinienne a diminué en moyenne de 80 µm sur 3 mois. L’acuité visuelle s’est améliorée en moyenne de 9 lettres sur 3 mois, sans baisse visuelle dans les études analysées. Aucune complication n’a été notée mais 6 patients de 2 études, ayant bénéficié du laser micropulse, ont présenté des altérations de l’épithélium pigmentaire dans la zone de laser, attribuées à des constantes trop élevées.

Ainsi les auteurs concluent que le laser sous le seuil a montré une efficacité et une tolérance à 12 mois dans le traitement de la CRSC chronique et possiblement aiguë. Le laser sous le seuil pourrait bénéficier d’une meilleure standardisation des constantes de laser, d’une meilleure compréhension de son efficacité et dans le futur d’essais prospectifs randomisés.


CRSC chez un patient avec une tumeur ectopique sécrétant des hormones adrénocorticotropes.

Chen KJ, Wang NK, Shen JH. Central Serous Chorioretinopathy in a Patient with Ectopic Adrenocorticotropic Hormone-secreting Tumor. Ophthalmology. 2017 Jun;124(6):821.

Dans le journal d’Ophthalmology de juin, les auteurs de cette équipe taïwanaise, rapportent le cas d’un patient de 58 ans consultant pour une baisse visuelle bilatérale aigüe depuis 2 semaines. Le bilan a permis de porter le diagnostic de CRSC bilatérale. Il présentait une acuité visuelle à 20/50 aux 2 yeux, avec présence au fond d’œil de lésions fibrineuses blanches-jaunâtres sous-rétiniennes avec présence de fluide. L’OCT montrait la présence de DSR inhomogènes hypo et hyperreflectifs. En angiographie à la fluorescéine, de multiples points de fuite étaient mis en évidence.

Un bilan systémique a été réalisé mettant en évidence une tumeur pancréatique ectopique sécrétant les hormones adrénocorticotropes. Deux mois avec la chirurgie laparoscopique, les images de fluide et fibrine sous rétiniens avaient complètement régressé, avec une acuité visuelle à 20/20 aux 2 yeux.


Histoire naturelle de la conversion dans la neuropathie optique de Leber. Etude prospective.

Natural History of Conversion of Leber's Hereditary Optic Neuropathy
Hwang, Tiffany Jean et al.
Ophthalmology , Volume 124 , Issue 6 , 843 - 850

Dans cette grande étude multicentrique internationale, et prospective, les auteurs ont analysé l’histoire naturelle de la neuropathie optique de Leber (LHON). Ils ont inclus 285 patients avec un suivi de 15 ans. Ils ont noté une baisse de l’acuité visuelle jusqu’à 2 mois précédant la conversion avec ensuite une baisse sur une durée allant jusqu’à 8 mois après la conversion. Des altérations du champ visuel (baisse du MD sur le champ visuel Humphrey) ont été observées 4 mois au moins avant la conversion, puis les autres valeurs ont diminué pour atteindre un plateau à 6-8 mois. L’OCT RNFL montrait des valeurs normales dans les 4 quadrants au moment de la conversion. Une augmentation de l’épaisseur RNFL a été observée avant la conversion avec ensuite une baisse, d’abord dans le quadrant temporal puis les quadrants inférieur et supérieur et enfin le nasal en dernier.

Ainsi les auteurs identifient, d’après cette étude, des signes infracliniques présents avant la conversion. L’histoire naturelle de la LOHN n’apparait pas selon un processus subaiguë mais la progression est plus lente, jusqu’à 8 mois avant le plateau dans cette étude.



Bibliographie Mai 2017  

 

Dr Jennyfer ZERBIB - Nice


Incidence et facteurs de risque de la rétinopathie diabétique parmi les jeunes avec diabète de type 1 ou 2 aux Etats-Unis.

Wang SY, Andrews CA, Herman WH, Gardner TW, Stein JD. Incidence and Risk Factors for Developing Diabetic Retinopathy among Youths with Type 1 or Type 2 Diabetes throughout the United States. Ophthalmology. Sous Presse

L’éditorial du journal Ophthalmology d’avril se focalise sur cet article où les auteurs ont réalisé une grande étude rétrospective longitudinale de cohorte afin d’analyser les facteurs de risque de rétinopathie diabétique chez de jeunes patients âgés de moins de 21 ans avec un diabète 1 ou 2 aux Etats-Unis.
Les résultats montrent parmi les 2240 patients avec diabète de type 1 et les 1768 patients avec diabète de type 2, 20.1% et 7.2% ont développé une rétinopathie diabétique au cours d’une médiane de suivi à 3.2 et 3.1 ans respectivement. Il apparait que les jeunes patients avec un diabète de type 1 ont développé une rétinopathie diabétique plus rapidement que les jeunes patients diabétiques de type 2 (p<0.0001). De plus chaque point d’élévation de l’HBA1C, a augmenté dans l’étude, le risque de rétinopathie diabétique de 20% et 30% parmi les jeunes patients diabétiques de type 1 et 2 respectivement.
Les recommandations actuelles suggèrent que l’examen ophtalmologique débute 3 à 5 ans après le diagnostic initial de diabète, là ou dans l’étude plus de 18% des jeunes patients diabétiques de type 1 ont déjà eu un diagnostic de rétinopathie diabétique.
Les auteurs concluent que les jeunes patients avec diabète de type 1 ou 2 présentent un risque élevé de rétinopathie diabétique et devraient bénéficier d’examens ophtalmologiques réguliers précoces afin d’éviter des complications.


Efficacité et tolérance des implants de dexamethasone (Ozurdex) pour le traitement de l’œdème maculaire postchirurgical dont le syndrome d’Irvine Gass : étude EPISODIC2

Bellocq D, Pierre-Kahn V, Matonti F, Burillon C, Voirin N, Dot C, Akesbi J, Milazzo S, Baillif S, Soler V, Wolff B, Scemama C, Malclès A, Weber M, Kodjikian L. Effectiveness and safety of dexamethasone implants for postsurgical macular oedema including Irvine-Gass syndrome: the EPISODIC-2 study. Br J Ophthalmol. 2016 May 17.

Dans cette étude française multicentrique observationnelle et rétrospective, les auteurs ont analysé l’efficacité des implants de dexamethasone pour le traitement de l’œdème maculaire postchirurgical, incluant le syndrome d’Irvine-Gass et ont cherché à analyser des facteurs prédictifs de réponse au traitement.

Ils ont analysé 100 patients traités au moins 1 an par dexamethasone pour un OM post-chirurgical avec MAVC de56,9Là l’initiation du traitement. L’amélioration moyenne de l’acuité visuelle était de 9.6 ( ± 10.6) lettres à 6 mois et 10.3 (± 10.7) à 12 mois (p<0.001). La proportion d’yeux avec gain de 15 lettres ou plus était de 32.5% et 37.5% à 6 et 12 mois respectivement. La réduction moyenne de l’épaisseur centrale rétinienne était de 135.2 et 160.9 μm à 6 et 12 mois respectivement (p<0.001). La proportion de patients ne nécessitant qu’une seule injection au cours du suivi était de 37%,1,77 IVT de dexamethasoneayant été administrée en moyenne au cours de la premi ère année. L’analyse multivariée montre que la présence d’un seul facteur de risque d’OM post-chirurgical, la MAVC initiale >50L sont de mauvais facteurs pronosticd’un gain de plus de 10L alors que la chirurgie phaco-émulsionest de bon pronostic versus les autres chirurgies.

Les auteurs concluent que le gain d’acuité visuel obtenu à 6 mois s’est maintenu à 12 mois. Les patients naïfs sont apparus être un bon facteur prédictif de réponse au traitement.


Progression du glaucome dans l’œil controlatéral de patients présentant une occlusion de branche veineuse rétinienne unilatérale.

Lopilly Park HY, Jeon S, Lee MY, Park CK. Glaucoma Progression in the Unaffected Fellow Eye of Glaucoma Patients Who Developed Unilateral Branch Retinal Vein Occlusion. Am J Ophthalmol. 2017 Mar;175:194-200

Le glaucome ou la pression intraoculaire élevée est un facteur de risque d’occlusion veineuse rapporté dans de nombreuses études.
Les auteurs ont réalisé une étude rétrospective sur 40 patients suivis pendant 4 ans pour évaluer la progression du glaucome dans les yeux controlatéraux de patients ayant présenté une occlusion de branche veineuse rétinienne (OBVR) unilatérale. Un groupe contrôle a été constitué avec des patients avec glaucome et appariés pour l’âge et le MD (mean deviation) du champ visuel.
Ils ont défini la progression du glaucome sur la progression du champ visuel (en utilisant les critères d’Anderson modifiés basé sur le MD du champ visuel).
Le premier résultat montre, après comparaison des caractéristiques initiales, que la survenue de l’occlusion de branche veineuse rétinienne parmi les yeux glaucomateux, survient sur l’œil présentant le glaucome le plus évolué.
De plus, la présence d’une hémorragie papillaire est significativement plus importante dans le groupe glaucome avec OBVR dans l’œil controlatéral que dans le groupe glaucome sans OBVR (35% versus 7.5%, p = 0.003).
Enfin 4 patients (10%) du groupe glaucome sans OBVR et 22 patients (55.0%) du groupe glaucome avec OBVR ont présenté une progression du glaucome selon les critères modifiés d’Anderson (p < 0.001).
Au regard de ces résultats, les auteurs concluent que dans l’étude les yeux avec glaucome plus avancé ont présenté des OVBR. Les patients ayant développé une OBVR ont montré une progression plus rapide du glaucome dans l’œil controlatéral que les patients qui n’ont pas développé d’OBVR.


Macula bombée dans la myopie : suivi à 12 mois

Lorenzo D, Arias L, Choudhry N, Millan E, Flores I, Rubio MJ, Cobos E, García-Bru P, Filloy A, Caminal JM. DOME-SHAPED MACULA IN MYOPIC EYES: Twelve-Month Follow-up. Retina. 2017 Apr;37(4):680-686.

Les auteurs ont évalué l’évolution de patients myopes avec macula bombée et l’efficacité du traitement des décollements séreux rétiniens associés à cette pathologie.

Ils ont inclus 56 yeux avec macula bombée de 36 patients au cours d’une étude rétrospective avec minimum de 12 mois de suivi (moyenne à 25 mois). L’âge moyen des patients était de 56.9 ans ± 13.1 ans. L’équibalent sphérique moyen était de – 9.1 ± 6.0 dioptries dont 53% de myopes forts (> - 6 dioptries) et 47 % de myopie moyenne. Dans la plupart des cas (37 yeux, 66.1%), la macula bombée était détectée dans la coupe verticale de l’OCT. Il n’y a pas eu de modification significative de l’acuité visuelle ou de l’épaisseur centrale rétinienne au cours du suivi.

La présence d’un décollement séreux rétinien (DSR) a été notée dans 29 yeux (51.8%) à l’examen initial, sans différence d’acuité visuelle entre les yeux avec ou sans DSR (p ≥ 0.05). Dix-neuf yeux avec DSR ont été traités : 8 yeux par PDT à demi-fluence, 7 yeux par IVT de bevacizumab et 4 yeux par IVT de ranibizumab. Il n’y a pas de différence en terme d’amélioration de l’acuité visuelle ou de résolution complète du DSR entre les yeux traités et non traités.

Dans cette étude, les yeux avec macula bombée sont restés stables au cours du suivi au niveau anatomique et fonctionnel. La présence d’un DSR associé est fréquente, sans efficacité des traitements, néanmoins le DSR ne paraît pas représenter une cause de BAV significative.


Thérapie photodynamique dans les naevi choroïdiens avec décollement séreux rétiniens en rétrofovéolaire

Pointdujour-Lim R, Mashayekhi A, Shields JA, Shields CL. PHOTODYNAMIC THERAPY FOR CHOROIDAL NEVUS WITH SUBFOVEAL FLUID. Retina. 2017 Apr;37(4):718-723.

Les auteurs rapportent l’efficacité de la thérapie dynamique dans la prise en charge des naevi choroïdiens associés à un décollement séreux rétinien en rétrofovéolaire, au cours d’une étude rétrospective chez 15 patients, ayant bénéficié de photothérapie dynamique à pleine fluence.

Une résolution complète du fluide a été obtenue dans 9 yeux (60%), une résolution partielle dans 4 yeux (27%), 1 œil a présenté une aggravation du liquide sous-rétinien (7%) et un œil est resté stable (7%). Après PDT, l’acuité visuelle s’est améliorée dans 8 yeux (53%), est restée stable dans 6 yeux (40%) et s’est aggravée dans 1 cas (7%). Cinq patients (33%) ont necessité une seconde séance de PDT dans un délai médian de 4 mois (moyenne de 9 mois ; écart 2-25 mois).

Les auteurs concluent que la PDT est un traitement bien toléré et efficace pour le traitement des naevi choroïdiens avec accumulation de liquide en rétrofovéolaire. La photothérapie dynamique a permis une résolution du liquide dans 87% des cas (de façon complète dans 60%, et partielle 27%). D’autres études pourront aider à définir le rôle et les limitations de ce traitement dans cette indication.


Implants intravitréens de dexamethasone dans la choroïdite serpigineuse

Miserocchi E, Berchicci L, Iuliano L, Modorati G, Bandello F. Dexamethasone intravitreal implant in serpiginous choroiditis. Br J Ophthalmol. Sous Presse

Les auteurs ont analysé l’efficacité et la tolérance des implants intravitréens de dexamethasone (0.7 mg DEX) chez des patients avec choroïdite serpigineuse active ayant reçu une thérapie immunosuppressive générale maximale.

Ils ont analysé 8 yeux de 7 patients. L’activité de la choroïdite serpigineuse a été contrôlée avec 1 injection dans 5 yeux, 2 injections dans 1 œil et 3 injections dans 2 yeux. L’acuité visuelle a été améliorée dans 2 yeux (25%), est restée stable dans 4 yeux (50%) et a diminué dans 2 yeux (25%). Trois yeux ont présenté une augmentation transitoire de la pression intraoculaire et 2 yeux ont montré une progression de la cataracte. Le dosage moyen de prednisone en systémique au début puis à a fin de l’étude a diminué de 8.8 à 2.8 mg/jour.

Les auteurs concluent que l’implant intravitréen de dexamethasone pourrait être une alternative thérapeutique pour contrôler les lésions de choroïdite serpigineuse active chez les patients pour qui des posologies élevées de corticostéroïdes sont contre-indiquées. 

 



Bibliographie Mars 2017  

 

Dr Jennyfer ZERBIB - Nice


Progrès cliniques dans les maladies rétiniennes héréditaires : essais cliniques en thérapie génique et avancées en séquençage génétique

Hafler BP. Clinical progress in inherited retinal degenerations: gene therapy Clinical trials and advances in genetic sequencing. Retina. 2017;37(3):417-23.

Les dystrophies rétiniennes héréditaires sont une cause significative de baisse visuelle et sont caractérisées par la perte des photorécepteurs et de l’épithélium pigmentaire. Des mutations dans près de 250 gènes, ont été identifiées, avec un haut niveau d’hétérogénéité génétique.

Les auteurs ont analysé tous les articles pertinents sur PubMed et OMIM. Leurs résultats mettent en avant le séquençage génétique de nouvelle génération qui permet des analyses simultanées dès 250 gènes responsables de dystrophie rétinienne avec une grande sensibilité 97.9% et haute spécificité 100%.

Par ailleurs des essais cliniques de thérapie génique sont actuellement en cours pour plusieurs gènes dont RPE 65, ABCA4, CHM, RS1, MYO7A, CNGA3, CNGB3, ND4, et MERTK pour qui le diagnostic moléculaire pourrait être bénéfique.

En conclusion, les nouvelles techniques de séquençage pour tous les gènes de dystrophie rétinienne sont en train de changer la façon dont les ophtalmologistes vont utiliser ces examens dans le dépistage des dystrophies rétiniennes héréditaires. Ce n’est pas seulement le haut rendement diagnostic qui est atteint, mais c’est aussi des mutations avec de nouveaux phénotypes cliniques qui sont identifiées. A l’ère des essais cliniques en thérapie génique, l’identification de l’anomalie génétique sera de plus en plus importante pour identifier les patients pouvant bénéficier de ces essais et des nouvelles thérapeutiques.


Effet du Bromfenac sur la douleur liée aux injections intra-vitréennes Une étude randomisée croisée.

Georgakopoulos CD, Tsapardoni F, Makri OE. Effect Of Bromfenac On Pain Related To Intravitreal Injections: A Randomized Crossover Study. Retina. 2017;37(2):388-95.

Les auteurs ont souhaité analyser l’effet analgésique du bromfenac, un agent anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) instillé en topique, chez des patients bénéficiant d’injections intra-vitréennes (IVT) d’anti-VEGF.

L’étude a été menée dans un centre, de façon prospective, randomisée, en double insu, contrôlée contre placebo. Les patients ont reçu l’AINS ou le placebo avant l’IVT et la perception de la douleur a été évaluée selon un questionnaire.

Les auteurs ont inclus 65 patients. Immédiatement après l’IVT, la perception de la douleur était statistiquement significativement plus basse chez les patients traités par Bromfenac comparé au placebo. Six heures après l’injection la douleur était significativement plus basse chez les patients traités par bromfenac.

Ainsi les auteurs concluent que l’instillation topique de bromfenac diminue de façon significative la douleur liée aux injections intra-vitréennes, juste après et à 6 heures de l’injection.


Une nouvelle complication associée à l’utilisation prophylactique d’antibiotiques en intracamérulaire : vascularite rétinienne occlusive hémorragique

Schwartz SG, Flynn HW Jr, Grzybowski A, Relhan N, Ferris FL 3rd. Intracameral Antibiotics and Cataract Surgery: Endophthalmitis Rates, Costs, and Stewardship. Ophthalmology. 2016 Jul;123(7):1411-3.

Dans cet éditorial d’Ophthalmology de février, les auteurs discutent de l’antibioprophylaxie dans la chirurgie de cataracte et de cette nouvelle complication d’après l’article de Witkin et al., dans ce même numéro du journal. Ils rapportent 36 yeux de 23 patients ayant présenté une vascularite rétinienne occlusive hémorragique associée à l’utilisation de vancomycine en intracamérulaire ou en intravitréen pendant ou juste après la chirurgie de cataracte.

Dans cette série, le pronostic visuel est faible malgré traitement, avec 61% des yeux (22/36) qui obtiennent un acuité visuelle finale £ 20/200, dont 22% (8/36) sans perception lumineuse. Il est à noter que 7 yeux ont initialement été diagnostiqués endophtalmie et ont bénéficié une injection supplémentaire de vancomycine en intravitréen, sur ces yeux, 71% (5/7) ont présenté une acuité visuelle finale sans perception lumineuse. Néanmoins 3 yeux ont été traités par injection intravitréenne de corticoïdes et 2 de ces 3 yeux ont atteint des acuités visuelles finales de 20/40 et 20/70.

Bien que le nombre de cas soit petit, les résultats montrant de moins bons résultats visuels lorsqu’une injection supplémentaire de Vancomycine a été réalisée et de meilleurs résultats visuels lorsque des injections intravitréennes de corticoïdes ont été faite, amènent l’hypothèse que la vascularite rétinienne occlusive hémorragique représente une hypersensibilité retardée à la vancomycine.

A la différence de l’Europe où l’utilisation de cefuroxime en intracamérulaire est courante suite aux résultats de l’European Society of Cataract and & Refractive Surgeonsdans le cadre d’un essai clinique randomisé en 2007, l’utilisation aux US est hors AMM, ayant ainsi amené certains à l’utilisation de Vancomycine en intracamérulaire.

Les auteurs concluent que la Vancomycine ne devrait pas être utilisée en prophylaxie en intracamérulaire dans la chirurgie de cataracte.


Perspective sur la nature et la fréquence des décollements de l’epithelium pigmentaire

Tan AC, Simhaee D, Balaratnasingam C, Dansingani KK, Yannuzzi LA. A Perspective on the Nature and Frequency of Pigment Epithelial Detachments. Am JOphthalmol. 2016 Dec;172:13-27.

Les auteurs ont analysé les décollements de l’epithelium pigmentaire (DEP) dans la DMLA, la vasculopathie polypoïdale (PCV) et la CRSC dans un centre de rétine médicale.

Ils ont inclus 174 yeux de 113 patients avec DEP consécutifs au SD-OCT DEP- largeur mini 500μn – hauteur mini 100 μn. Les DEPs ont été différenciés selon DEPs vascularisés et non vascularisés avec comme étiologies : DMLA (76%), PCV (9%), CRSC (3%). Les DEPs associés à la DMLA étaient à la fois non vascularisés (DEP drusenoïde 41% et DEP séreux 3%) et vascularisés (néovaisseaux de type 1 ou occultes 27%, et néovaisseaux de type 3 ou anastomose choriorétinienne 4%), ils étaient associés aux drusen et à une choroïde fine.

Les DEPs associés à la vasculopathie polypoïdale présentaient de grands DEPs pointus, associés aux polypes avec une choroïde d’épaisseur variable alors que les patients avec des DEPs associés à la CRSC présentaient une choroïde épaisse, des DEPs séreux non vascularisés avec DSR. Néanmoins des DEPs atypiques étaient observés chez 11% des patients.

Ainsi en conclusion, les auteurs ont décrit des signes cliniques typiques pour les DEPs observés en imagerie multimodale selon leur étiologie. L’identification de ces formes cliniques permet d’aider au diagnostic de l’étiologie précise de ces DEPs, et au traitement des DEPS vascularisés à la différence des DEPs non vascularisés.


Excavation choroïdienne focale et son association au spectre des pachychoroïdes.

Revue de la littérature et résultats de l’imagerie multimodale.


Chung H, Byeon SH, Freund KB. Focal choroidal excavation and its association With pachychoroid spectrum disorders: A Review of the Literature and Multimodal Imaging Findings. Retina. 2017;37(2):199-221.

Les auteurs ont réalisé une revue de la littérature au sujet des excavations choroïdiennes focales et montrent leur association à la pachychoroïde à travers des exemples cliniques.

Le phénotype de pachychoroïde est caractérisé par des zones diffuses ou focales d’épaississement choroïdien, de vaisseaux choroïdiens dilatés et des modifications structurelles en OCT montrant une diminution de l’épaisseur ou absence de la choriocapillaire, et de la couche de Sattler qui recouvre les gros vaisseaux choroïdiens avec dans ces zones en l’ICG une hyperperméabilité choroïdienne. L’épithéliopathie pigmentaire avec pachychoroïde a été décrite comme l’association d’altérations focales de l’épithélium pigmentaire avec changement à type de pachychoroïde sans accumulation liquidienne. La pachychoroïde néovasculaire est la survenue de néovaisseaux de type 1 avec phénotype de pachychoroïde en l’absence d’autres facteurs de risque de néovaisseaux ; la présence de polypes est également possible.

Les auteurs montrent dans leurs résultats que de nombreux yeux avec excavation focale choroïdienne présentent des zones diffuses ou focales d’épaississement choroïdien avec vaisseaux choroïdiens dilatés en OCT et hyperperméabilité choroïdienne en ICG. Des associations avec les CRSC et la néovascularisation choroïdienne ont été décrites. Les auteurs concluent que l’excavation choroïdienne focale apparaît être une manifestation clinique du spectre de la pachychoroïde associant une augmentation de l’épaisseur choroïdienne et des vaisseaux choroïdiens dilatés en OCT, et une hyperperméabilité en ICG.


Tâches blanches choriorétiniennes dans les yeux avec choroïdite multifocale et syndrôme de dysversion papillaire avec staphylome inférieur.

Astroz P, Mrejen S, Souied Eh, Jung C, Cohen Sy. Chorioretinal White Dot Lesions In Eyes With Multifocal Choroiditis And Tilted Disk Syndrome With Inferior Staphyloma. Retina. 2017 Jan;37(1):154-160.

Dans cette étude française, les auteurs ont analysé l’influence de la dysversion papillaire avec staphylome inférieur sur l’expression clinique maculaire de la choroïdite multifocale (CMF).

Ils ont inclus 8 yeux avec CMF et dysversion papillaire avec staphylome inférieur (groupe 1) et les ont comparés à 11 yeux avec CMF sans dysversion (groupe 2).

Les résultats montrent que dans le groupe 1, les patients présentent en moyenne plus de lésions choriorétiniennes en dehors du staphylome (14.5 [±7.2]) que dans le staphylome (5 [±5.5]) (p=0.017). Dans le groupe 2, toutes les lésions choriorétiniennes des 11 yeux étaient distribuée de façon homogène dans le pôle postérieur. Les yeux avec dysversion papillaire et staphylome inférieur ont développé plus fréquemment une néovascularisation choroïdienne (6/8 yeux) que les yeux sans dysversion (5/11 yeux) (p=0.026).

En conclusion, le staphylome inférieur associé à la dysversion papillaire pourrait moduler l’expression clinique du processus inflammatoire et néovasculaire des yeux avec CMF.


Clichés en autofluorecence dans la rétinopathie liée à la rubéole.

Bukowska Dm, Wan Sl, Chew Al, Chelva E, Tang I, Mackey Da, Chen Fk. Fundus Autofluorescence In Rubella Retinopathy: Correlation With Photoreceptor Structure And Function. Retina. 2017 Jan;37(1):124-134.

Les auteurs ont analysé 4 cas de rétinopathie liée à la rubéole chez 4 patients âgés de 8, 33, 42 et 50 ans.

Les 4 patients ont présenté un aspect « poivre et sel » à l’examen du fond d’œil et sur les rétinophotographies couleurs en grand champ. Il existait des plages de taille variable d’hypo-autofluorescence, à la fois en autofluorescence au bleu et en proche infrarouge. La mosaïque des cônes était visible et la sensibilité rétinienne était intacte au niveau de ces régions. Il n’y avait pas de corrélation entre l’hypoautofluorescence et les régions avec atténuation de l’ellipsoïde et zones d’interdigitation. Des lésions hyper-autofluorescentes étaient également notées dont certaines sous la forme de lésions pseudovitelliformes.

Les auteurs concluent que l’hypo-autofluorescence en tâches en autofluorescence en proche infrarouge peut correspondre au tableau de rétinopathie liée à la rubéole. Cela pourrait être lié à une production anormale de mélanine ou sa perte dans les cellules de l’épithélium pigmentaire présentant une infection virale avec rubéole persistante. La préservation de la ligne ellipsoïde, le maintien de la mosaïque des cônes et la sensibilité rétinienne au sein des lésions hypo-autofluorescentes suggère que les altérations au sein de l’épithélium pigmentaire ont seulement un impact modéré sur la fonction cellulaire des photorécepteurs.






Bibliographie Février 2017 

Dr Jennyfer ZERBIB - Nice

La dislocation intra capsulaire retardée d’implant

Essai clinique randomisé comparant le repositionnement d’implant et le changement d’implant

Kristianslund O, Råen M, Østern AE, Drolsum L. Late In-the-Bag Intraocular Lens Dislocation: A Randomized Clinical Trial Comparing Lens Repositioning and Lens Exchange. Ophthalmology. 2017 Feb;124(2):151-159

La dislocation intra capsulaire retardée de l’implant (ou luxation) est considérée comme une complication tardive de la chirurgie de cataracte, diagnostiquée environ 6 à 9 ans après la chirurgie, le plus souvent réalisée sans complication. La pseudo exfoliation capsulaire est un risque important de dislocation retardée de l’implant intra capsulaire, d’autres facteurs ont également été décrits.

Les auteurs ont comparé l’efficacité et la tolérance de 2 techniques chirurgicales au cours d’une étude prospective randomisée chez 104 yeux de 104 patients avec repositionnement d’implant par suture à la sclère (n=54) ou avec changement d’implant et pose d’un implant clippé en postérieur à l’iris (n=50).

Les résultats montrent qu’une acuité visuelle finale égale ou supérieure à 20/40 était obtenue chez 61% et 62% des patients dans les groupes implants suturés à la sclère et implants clippés à l’iris respectivement. Il n’y avait pas de différence significative au niveau de l’acuité visuelle finale et le cylindre cornéen post-opératoire. La perte endothéliale était montrée à -3 ± 10% (p=0.07) pour l’implant suturé et -10 ± 14% (p=0.001) dans le groupe clippé à l’iris (différence entre les 2 groupes, p=0.04). Le repositionnement d’implant avait un temps opératoire plus long que le changement d’implant (p<0.001). Les complications post-opératoires ont été : augmentation de la PIO (n=12), œdème maculaire cystoïde (n=3), NOIAA non artéritique (n=1) dans le groupe repositionnement, et augmentation de la PIO (n=9), bloc pupillaire (n=1), effusion choroïdienne (n=2), œdème maculaire cystoïde (n=4) et redislocation (n=1) dans le groupe changement d’implant.

Les auteurs concluent que les techniques chirurgicales ont permis des résultats satisfaisants et non significativement différents sur l’acuité visuelle à 6 mois, avec peu de complications.


Erreurs de segmentation automatique dans la mesure de l’épaisseur en fibres nerveuses rétiniennes par OCT dans le glaucome

Mansberger SL. et al Automated Segmentation Errors When Using Optical Coherence Tomography to Measure Retinal Nerve Fiber Layer Thickness in Glaucoma. American Journal of Ophthalmology. 2017; 174:1 - 8.

Les auteurs ont analysé les erreurs dans les mesures de l’épaisseur des fibres nerveuses rétiniennes (RNFL) en utilisant les algorithmes de segmentation automatisés sans ajustement manuel.

L’étude a analysé 3490 scans de 412 yeux de 213 patients avec diagnostic de glaucome ou avec glaucome suspect, en utilisant le SD-OCT Spectralis pour mesurer les RNFL selon un anneau péri papillaire avec segmentation automatisée et avec ajustement manuel.

Les résultats montrent que la segmentation automatique mesure des épaisseurs plus fines que la segmentation manuelle (1.6µm plus fin, p<0.001). L’ajustement manuel a modifié 298 des 3486 scans (8.5%) en classification différente de glaucome dont 146 des 617 scans (23.7%) de classification « borderline » à normales. De plus, les auteurs décrivent des erreurs de segmentation en cas de RNFL fines et donc dans les yeux glaucomateux, mais aussi en cas de troubles des milieux et avec l’augmentation de l’âge, en particulier dans les cadrants supérieurs et inféro-temporaux.

Ainsi, les auteurs concluent que la segmentation automatisée sans ajustement manuel entraîne un amincissement global de l’épaisseur des RNFL et augmente les classifications en glaucome.

Les opérateurs devraient ainsi ajuster la mesure des RNFL avec une segmentation manuelle dans la prise en charge des patients avec glaucome.


13 années de suivi d’hémorragies du nerf optique

Budenz DL. et al Thirteen-Year Follow-up of Optic Disc Hemorrhages in the Ocular Hypertension Treatment Study.
American Journal of Ophthalmology. 2017;174:126 – 133

Les auteurs ont analysé l’incidence cumulée de survenue des hémorragies du nerf optique avant et après survenue de glaucome chronique à angle ouvert (GCAO), ainsi que leur signification et leurs facteurs de risque au cours d’une étude prospective « Ocular Hypertension Study ».

Ils ont analysé 3 236 yeux de 1 618 patients avec un suivi médian de 13 ans. L’incidence des hémorragies du nerf optique était de 0.5% par an (179 yeux de 169 patients ont présenté au moins une hémorragie) dans les 13 ans en moyenne avant le développement du GCAO et une incidence de 1.2% par an après les 6 années en moyenne après le diagnostic de GCAO. L’incidence cumulée de GCAO dans les yeux avec hémorragie était de 25.6% contre 12.9% dans les yeux sans hémorragie. La survenue d’une hémorragie du nerf optique augmentait le risque de développer un glaucome de 2.6 fois dans l’analyse multivariée.

Les auteurs concluent que l’hémorragie du nerf optique est un facteur prédictif indépendant de développer un GCAO chez les patients avec hypertonie oculaire, et les facteurs prédictifs d’hémorragie du nerf optique sont très similaires à ceux de GCAO chez les patients avec hémorragie (âge, épaisseur centrale cornéenne fine, ratio cup/disc vertical, pression intraoculaire élevée, personnes mélanodermes).


Inflammation oculaire post-opératoire : injection sous conjonctivale unique de XG-102 comparé aux gouttes de dexaméthasone dans un essai clinique randomisé

Chiquet C, Aptel F, Creuzot-Garcher C, Berrod JP, Kodjikian L, Massin P, Deloche C, Perino J, Kirwan BA, de Brouwer S, Combette JM, Behar-Cohen F. Postoperative Ocular Inflammation: A Single Subconjunctival Injection of XG-102 Compared to Dexamethasone Drops in a Randomized Trial. Am J Ophthalmol. 2017 Feb;174:76-84

Dans cette essai clinique multicentrique, en groupes parallèles, en double insu, de non infériorité, les auteurs ont analysé l’efficacité et la tolérance du XG-102 (brimapitide), comparé aux gouttes de dexaméthasone dans le traitement de l’inflammation post-opératoire.

Les patients inclus ont bénéficié de chirurgies antérieures et postérieures combinées, de chirurgie de glaucome et de chirurgies postérieures complexes. Ils ont reçu une injection unique de XG-102 à 90 mg (n=47), à 900 mg (n=48) ou placebo (n=50) à la fin de la chirurgie, suivi de gouttes 4 fois par jour pendant 21 jours de placebo ou dexaméthasone. Critère principal de jugement : inflammation de chambre antérieure à J28.

Les résultats montrent que l’inflammation de chambre antérieure avec le XG-102 à ses 2 dosages n’est pas inférieur à la dexaméthasone. Un traitement de secours a été introduit pour 10 (21%), 7 (15%) et 2 (4%) des patients ayant reçu le XG-102 à 90 mg, le XG-102 à 900 mg et le groupe dexaméthasone respectivement. La différence entre les 2 dosages de XG-102 était significative (p=0.013). Il n’y a pas eu de différences sur la tolérance entre les 3 groupes.

Les auteurs concluent qu’une injection sous-conjonctivale unique de XG-102 en fin d’intervention n’est pas inférieure au traitement par gouttes de dexaméthasone dans le traitement de l’inflammation oculaire post-opératoire.


Validation de recommandations pour la sous-correction de la puissance des Implants Intraoculaires chez les enfants

Validation of Guidelines for Undercorrection of Intraocular Lens Power in Children
Sachdeva, Virender et al.
American Journal of Ophthalmology, Volume 174 , 17 – 22

La sous-correction dans le calcul des implants intraoculaires (IOL) est une pratique commune chez les enfants bénéficiant d’une chirurgie de cataracte. Néanmoins la réfraction à long terme de ces enfants est moins connue. Les auteurs ont analysé le statut réfractif de ces enfants à long terme au cours d’une étude rétrospective et utilisant le calcul de prédiction de la correction décrite par Enyedi et al.

Ils ont inclus 84 yeux de 56 enfants ayant bénéficié d’une chirurgie de cataracte avant l’âge de 7 ans (28 cas bilatéraux et 28 cas unilatéraux) avec un suivi jusqu’à plus de 7 ans d’âge. L’âge médian lors de la chirurgie était de 3.3 ans, et le suivi médian était de 3.75 ans.

A l’âge de 7 ans, la médiane de prédiction de réfraction était de + 1.5 dioptrie. Les résultats montrent que 7 enfants sur 84 (8.3%) ont obtenu une emmétropie alors qu’une proportion égale était myopique (45%) ou hypermétropique (46%) allant de -9.25D à +5 dioptries. Néanmoins 47.6% des enfants ont obtenu une réfraction de ± 1 dioptrie et 87% des enfants dans les 2 dioptries. L’âge représentait le seul facteur significatif qui influençait la prédiction d’erreur.

Les auteurs concluent que dans cette étude, les recommandations établies par Enyedi et al., permettent une prédiction acceptable de la réfraction à 7 ans, néanmoins avec une plus grande variation chez les enfants opérés avant l’âge de 2 ans (plus d’hypermétropie observée).


Controverses dans la tuberculose oculaire

Ang M, Chee SP. Controversies in ocular tuberculosis. Br J Ophthalmol. 2017 Jan;101(1):6-9. doi: 10.1136/bjophthalmol-2016-309531

La tuberculose oculaire reste un diagnostic de présomption ; clinique en présence de signes cliniques et d’investigations compatibles, en l’absence d’autre étiologie d’uvéite.

L’objectif de la revue a été de discuter 3 controverses concernant la tuberculose oculaire ce jour.

D’après de nombreux rapports, la façon dont le diagnostic de tuberculose oculaire est défini n’est pas clair, et si les diagnostics « probables » ou « possibles » sont à inclure. Ainsi, il est nécessaire de standardiser la terminologie utilisée pour la tuberculose oculaire pour permettre les comparaisons entre les études.

Ensuite, il n’y a pas de consensus actuellement sur la pathogénie de la tuberculose oculaire.

Enfin, il n’y a pas actuellement de recommandations pour le début ou la durée de la thérapie antituberculeuse chez les patients avec tuberculose oculaire.

Ainsi les auteurs soulignent qu’il est nécessaire d’établir des consensus sur la terminologie, des recommandations sur les investigations de première ligne et sur les traitement anti tuberculeux et corticoïdes dans les tuberculoses oculaires.




Bibliographie Janvier 2017 

Dr Jennyfer ZERBIB - Nice

Résultats à 24 mois du ranibizumab pour le traitement de l’œdème maculaire diabétique : protocole 3 (READ-3) étude avec haute dose

Twenty-four -Month Outcomes of the Ranibizumab for Edema of the Macula in Diabetes -Protocol 3 with High Dose (READ-3) Study Yasir J. Sepah, Mohammad Ali Sadiq, David Boyer , David Callanan et al

Les auteurs ont comparé les injections de ranibizumab 2.0 mg aux injections de ranibizumab 0.5 mg dans des yeux avec œdème maculaire diabétique touchant le centre, dans le cadre d’une étude randomisée, contrôlée et masquée (au niveau de la dose), multicentrique. Ils ont inclus 152 patients : 77 patients dans le bras ranibizumab 0.5mg et 75 patients dans le bras ranibizumab 2.0 mg. Les patients ont bénéficié de 6 premières injections mensuelles puis des injections à la demande jusqu’au 24ème mois.

Les résultats montrent qu’à 24 mois, l’amélioration visuelle moyenne est de + 11 lettres dans le groupe ranibizumab 0.5mg (N = 59 ) et de + 6.78 lettres dans le groupe ranibizumab 2.0 mg (n=54), (p=0.02).

Le nombre moyen d’injections était respectivement de 18.4 et 17.3 dans les groupes ranibizumab 0.5 mg et 2.0 mg (p=0.08).

Il n’y avait pas de différence significative dans la baisse de l’épaisseur centrale rétinienne entre les 2 groupes.

Au 24 ème mois, 3 décès ont été observés dans chacun des 2 groupes, dont 5/6 pour des raisons cardiovasculaires (chez des patients avec histoire de maladie coronarienne) et 1/6 pour une pneumonie sévère.

Ainsi les auteurs concluent que le ranibizumab a permis une amélioration anatomique et fonctionnelle dans les 2 groupes, avec un gain visuel plus important dans le groupe ranibizumab 0.5 mg. Les résultats anatomiques et fonctionnels au 6ème mois ont été maintenus au 24ème mois. Dans cette étude le ranibizumab 2.0 mg n’a pas montré un bénéfice supplémentaire par rapport au ranibizumab 0.5 mg.

Grande série au Royaume-Uni sur les lésions rétiniennes chez l’enfant, secondaires aux pointeurs laser

The New Pretender: A Large UK Case Series of Retinal Injuries in Children Secondary to Handheld Lasers (American Journal of Ophthalmology) Naz Raoof,Patrick Bradley, Maria Theodorou, et al

Les auteurs ont décrit les lésions rétiniennes chez l’enfant, secondaires aux pointeurs laser. A noter que certains de ces pointeurs laser sont vendus en tant que « jouets ». Ils ont inclus 16 enfants (24 yeux) et ont mené une étude monocentrique rétrospective.

L’âge moyen était de 12.7 ans (9-16 ans), 12 garçons et 4 filles, avec un suivi moyen de 5.4 mois (1-23 mois).

Cinq enfants (31%) ont été adressés au centre pour dystrophies rétiniennes. L’acuité visuelle moyenne à l’examen initial était de 0.30 LogMAR (20/40). Onze enfants (69%, 15 yeux) présentaient des lésions « légères » avec des disruptions rétiniennes focales localisées au niveau de la couche ellipsoïde, associées à un meilleur pronostic, ; l’acuité visuelle moyenne initiale était alors de 0.10 (20/25). Des lésions modérées ont été observées dans 3 yeux de 2 enfants, avec des disruptions rétiniennes au niveau de la couche nucléaire externe plutôt diffuses que focales. Trois patients (4 yeux) ont présenté des lésions sévères avec perte de l’architecture rétinienne externe rétro-fovéolaire avec matériel hyper réflectif dans les couches rétiniennes internes.

En conclusion, les lésions rétiniennes secondaires aux pointeurs laser peuvent être difficiles à diagnostiquer et pourraient être sous-rapportées. Il est important que ces données soient dans le domaine public, afin que les autorités reconnaissent l’importance des rétinopathies secondaires à ce type de lasers, cause évitable de baisse visuelle chez l’enfant afin d’en limiter leur incidence.

OCT Angiographie dans la CRSC

Optical coherence tomographic Angiography in central serous Chorioretinopathy Szy yann chan, md,* qian wang, md,* wen bin wei, md,* jost b. Jonas,

Les auteurs ont analysé les vaisseaux de la choriocapillaire en OCT-Angiographie (OCT-A) chez des patients avec CRSC.

Ils ont inclus 26 yeux de 21 patients, au cours d’une étude prospective observationnelle. L’âge moyen était de 47 ± 7.9 ans (34-65 ans). Les 26 yeux ont tous montré une image d’hypersignal en OCT-A, et 21 yeux ont présenté de surcroît des capillaires dilatés. Les zones avec présence d’anomalies en OCT-A étaient superposables aux zones de diffusion en angiographie à la fluorescéine et aux zones d’hyperperméabilité choroïdienne en ICG.

Parmi les 16 patients avec CRSC unilatérale, 1 patient a montré une image d’hyper-intensité en OCT-A sur l’œil controlatéral, cliniquement asymptomatique. Parallèlement à l’épaisseur choroïdienne augmentée dans les yeux symptomatiques, comparativement aux yeux adelphes asymptomatiques dans les CRSC unilatérales, l’OCT-A a révélé une épaisseur augmentée de la choriocapillaire dans les yeux symptomatiques.

L’angiographie à la fluorescéine conventionnelle n’a pas permis de mettre en évidence une diffusion dans 14 des 18 yeux avec diagnostic de CRSC clinique.

Les auteurs concluent que l’OCT-A dans la CRSC a permis de montrer dans tous les yeux des images d’hypersignal, ainsi que des vaisseaux dilatés au niveau de la choriocapillaire dans la plupart des yeux avec diagnostic de CRSC. Les résultats semblent montrer que l’OCT-A pourrait être un examen intéressant non invasif pour le diagnostic de CRSC.

Les doubles déchirures de l’épithélium pigmentaire dans la DMLA exsudative

DOUBLE RETINAL PIGMENT EPITHELIUM TEARS IN NEOVASCULAR AGE-RELATED MACULAR DEGENERATION (The journal of retinal and vitreous diseases) ALEXANDRA MOUALLEM, DAVID SARRAF, XUEJING CHEN, VITTORIO CAPUANO, ERIC H. SOUIED, GIUSEPPE QUERQUES

Dans cette étude, menée par l’équipe de Créteil, les auteurs ont analysé la survenue et les résultats du traitement chez les patients avec DMLA exsudative et présentant une double déchirure de l’épithélium pigmentaire. Ils ont de plus tenté d’élucider les mécanismes de ces déchirures par imagerie multimodale.

Ils ont inclus 12 yeux de 10 patients. Les patients ont bénéficié d’une imagerie avec clichés en autofluorescence, OCT, angiographie à la fluorescéine et ICG.

Les déchirures sont survenues de façon simultanée dans 6 yeux, ou à intervalles variables au décours du traitement anti-VEGF dans 6 yeux. La première déchirure est survenue dans un délai moyen de 4.5 ± 2.7 injections d’anti-VEGF, et la seconde dans un délai moyen de 7.1 ± 5.2 injections d’anti-VEGF.

L’acuité visuelle moyenne était de 20/63 à l’examen initial, à 20/76 après la survenue de la première déchirure de l’épithélium pigmentaire, à 20/90 après la survenue de la deuxième déchirure, et à 20/95 à la visite finale (p>0.05).

L’imagerie multimodale a révélé dans tous les cas, des néovaisseaux de type 1 adhérents à la surface postérieure de l’épithélium pigmentaire, recouvrant une grande partie du décollement de l’épithélium pigmentaire avec une orientation variable. Après la survenue de la double déchirure, l’épithélium pigmentaire semblait rétracté au niveau des 2 bords du réseau néovasculaire.

Les auteurs concluent que les doubles déchirures de l’épithélium pigmentaire sont apparues aux côtés opposés du décollement de l’épithélium pigmentaire, dans des yeux avec DMLA exsudative après traitement par anti-VEGF, en raison d’une contraction du complexe néovasculaire de type 1, adhérant à la surface postérieure de l’épithélium pigmentaire et recouvrant une surface significative de la zone du décollement de l’épithélium pigmentaire.

Réflectivité des drüsen en OCT et association à la progression de la DMLA atrophique

Optical Coherence Tomography Reflective Drusen Substructures Predict Progression toGeographic Atrophy in Age-related Macular Degeneration (AAO 2016) Malini Veerappan, Abdul-Karim M. El-Hage-Sleiman, Vincent Tai et al

Les auteurs ont analysé, au sein de la population de l’AREDS 2, la réflectivité des drüsen en OCT et leur association à la progression de la DMLA atrophique.

Les auteurs ont précédemment rapporté une association entre les drüsen hypo et hyper-réflectifs et leur assocation à la DMLA atrophique.

De plus ils avaient montré que les caractéristiques des drüsen, tels le volume ou les hyper-réflectivités au sein du drüsen sont associés à la progression de la DMLA atrophique. Ils ont fait l’hypothèse que les caractéristiques au sein du drüsen (hyper-réflectivité en OCT) pouvaient être associées à la progression de la DMLA atrophique et apporter une information supplémentaire sur le risque de progression individuelle. 

Ils ont ainsi classifié les phénotypes OCT des drüsen en 4 stades et analysé la progression de la maladie chez des patients avec une DMLA intermédiaire (drüsen hypo-réflectifs, drüsen hyper-réflectifs, drüsen coniques hyper-réflectifs, et les drüsen mixtes hypo-hyper-réflectifs).

Ils ont analysé 307 yeux, 74 yeux (24%), présentaient au moins 1 drüsen de ces 4 types. La présence d’une de ces structures à l’examen initial était associée à un plus grand volume de drüsen initialement (p<0.001), au développement d’altérations pré-atrophiques à la 2ème année (p<0.01) et au développement d’atrophie maculaire (p=0.005) et d’altérations pré-atrophiques la 3ème année (p<0.008), mais pas associée à la survenue de néovaisseaux.

Les auteurs concluent que ces lésions sont associées à la progression de la DMLA atrophique et non à la néovascularisation choroïdienne, dans les yeux avec DMLA intermédiaire.

Laser micropulse sous le seuil versus laser conventionnel dans l’œdème maculaire diabétique. Méta-Analyse des essais cliniques randomisés

Subthreshold Micropulse Diode Laser Versus Conventional Laser Photocoagulation For Diabetic Macular Edema A Meta-Analysis Of Randomized Controlled Trials (Retina 2016) Guohai Chen, Radouil Tzekov, Wensheng Li et al

Les auteurs ont réalisé une méta-analyse d’essais cliniques randomisés pour évaluer le laser micropulse « sous le seuil » comparé au laser conventionnel pour le traitement de l’œdème maculaire diabétique.

Ils ont retenu 6 études, incluant ainsi 398 yeux (203 laser micropulse « sous le seuil » et 195 yeux avec laser conventionnel.

Le laser micropulse « sous le seuil » était significativement supérieur au laser conventionnel en terme de changement d’acuité visuelle à 3,9 et 12 mois après traitement, avec une tendance similaire à 6 mois. Néanmoins, il n’y avait pas de différence significative sur la modification de l’épaisseur centrale rétinienne à l’examen initial, à 3, 6, 9 et 12 mois.

En conclusion, l’étude a mis en évidence une meilleure acuité visuelle avec le traitement par laser micropulse « sous le seuil » comparé au laser conventionnel, avec néanmoins des différences trop petites avant 12 mois pour avoir une signification clinique et qui pourrait dépendre de l’acuité visuelle initiale. Les 2 types de laser se sont révélés avoir des résultats anatomiques similaires.





Bibliographie Novembre / Décembre 2016  

Dr Jennyfer ZERBIB - Nice

 

Grande série au Royaume-Uni sur les lésions rétiniennes chez l’enfant, secondaires aux pointeurs laser.

N. Raoof

Les auteurs ont décrit les lésions rétiniennes chez l’enfant, secondaires aux pointeurs laser. A noter que certains de ces pointeurs laser sont vendus en tant que « jouets ». Ils ont inclus 16 enfants (24 yeux) et ont mené une étude monocentrique rétrospective.

L’âge moyen était de 12.7 ans (9-16 ans), 12 garçons et 4 filles, avec un suivi moyen de 5.4 mois (1-23 mois).

Cinq enfants (31%) ont été adressés au centre pour dystrophies rétiniennes. L’acuité visuelle moyenne à l’examen initial était de 0.30 LogMAR (20/40). Onze enfants (69%, 15 yeux) présentaient des lésions « légères » avec des disruptions rétiniennes focales localisées au niveau de la couche ellipsoïde, associées à un meilleur pronostic, l’acuité visuelle moyenne initiale était alors de 0.10 (20/25). Des lésions modérées ont été observées dans 3 yeux de 2 enfants, avec des disruptions rétiniennes au niveau de la couche nucléaire externe plutôt diffuses que focales. Trois patients (4 yeux) ont présenté des lésions sévères avec perte de l’architecture rétinienne externe rétrofovéolaire avec matériel hyperréflectif dans les couches rétiniennes internes.

En conclusion, les lésions rétiniennes secondaires aux pointeurs laser peuvent être difficiles à diagnostiquer et pourraient être sous-rapportées. Il est important que ces données soient dans le domaine public, afin que les autorités reconnaissent l’importance des rétinopathies secondaires à ce type de lasers, cause évitable de baisse visuelle chez l’enfant afin d’en limiter leur incidence.


OCT Angiographie dans la CRSC.

S. Chan

Les auteurs ont analysé les vaisseaux de la choriocapillaire en OCT-Angiographie (OCT-A) chez des patients avec CRSC.

Ils ont inclus 26 yeux de 21 patients, au cours d’une étude prospective observationnelle. L’âge moyen était de 47 ± 7.9 ans (34-65 ans). Les 26 yeux ont tous montré une image d’hypersignal en OCT-A, et 21 yeux ont présenté de plus des capillaires dilatés. Les zones avec présence d’anomalies en OCT-A étaient superposables aux zones de diffusion en angiographie à la fluorescéine et aux zones d’hyperperméabilité choroïdienne en ICG. Parmi les 16 patients avec CRSC unilatérale, 1 patient a montré une image d’hyperintensité en OCT-A sur l’œil controlatéral, cliniquement asymptomatique.

Parallèlement à l’épaisseur choroïdienne augmentée dans les yeux symptomatiques, comparativement aux yeux adelphes asymptomatiques dans les CRSC unilatérales, l’OCT-A a révélé une épaisseur augmentée de la choriocapillaire dans les yeux symptomatiques.

L’angiographie à la fluorescéine conventionnelle n’a pas permis de mettre en évidence une diffusion dans 14 des 18 yeux avec diagnostic de CRSC clinique.

Les auteurs concluent que l’OCT-A dans la CRSC a permis de montrer dans tous les yeux des images d’hypersignal, ainsi que des vaisseaux dilatés au niveau de la choriocapillaire dans la plupart des yeux avec diagnostic de CRSC. Les résultats semblent montrer que l’OCT-A pourrait être un examen intéressant non invasif pour le diagnostic de CRSC.


Les double déchirures de l’épithélium pigmentaire dans la DMLA exsudative.

A Mouallem

Dans cette étude, menée par l’équipe de Créteil, les auteurs ont analysé la survenue et les résultats du traitement chez les patients avec DMLA exsudative et présentant une double déchirure de l’épithélium pigmentaire. Ils ont de plus tenté d’élucider les mécanismes de ces déchirures par imagerie multimodale.

Ils ont inclus 12 yeux de 10 patients. Les patients ont bénéficié d’une imagerie avec clichés en autofluorescence, OCT, angiographie à la fluorescéine et ICG.

Les déchirures sont survenues de façon simultanée dans 6 yeux, ou à intervalles variables au décours du traitement anti-VEGF dans 6 yeux. La première déchirure est survenue dans un délai moyen de 4.5 ± 2.7 injections d’anti-VEGF, et la seconde dans un délai moyen de 7.1 ± 5.2 injections d’anti-VEGF.

L’acuité visuelle moyenne était de 20/63 à l’examen initial, à 20/76 après la survenue de la première déchirure de l’épithélium pigmentaire, à 20/90 après la survenue de la deuxième déchirure, et à 20/95 à la visite finale (p>0.05).

L’imagerie multimodale a révélé dans tous les cas, des néovaisseaux de type 1 adhérents à la surface postérieure de l’épithélium pigmentaire, recouvrant une grande partie du décollement de l’épithélium pigmentaire avec une orientation variable. Après la survenue de la double déchirure, l’épithélium pigmentaire semblait rétracté au niveau des 2 bords du réseau néovasculaire.

Les auteurs concluent que les double déchirures de l’épithélium pigmentaire sont apparues aux côtés opposés du décollement de l’épithélium pigmentaire, dans des yeux avec DMLA exsudative après traitement par anti-VEGF, en raison d’une contraction du complexe néovasculaire de type 1, adhérent à la surface postérieure de l’épithélium pigmentaire et recouvrant une surface significative de la zone du décollement de l’épithélium pigmentaire.


Réflectivité des drusen en OCT et association à la progression de la DMLA atrophique.

M. Veerapen

Les auteurs ont analysé, au sein de la population de l’AREDS 2, la réflectivité des drüsen ren OCT et leur association à la progression de la DMLA atrophique.

Les auteurs ont précédemment rapporté une association entre les drüsen hypo et hyper-reflectifs et leur assocation à la DMLA atrophique. De plus ils avaient montré que les caractristiques des drüsen, tels le volume ou les hyperrelfectivité au sein du drüsen sont associés à la progression de la DMLA atrophique. Ils ont fait l’hypothèse que les caractéristiques au sein du drüsen (hyper-reflectivité en OCT) pouvaient être associés à la progression de la DMLA atrophique et apporter une information supplémentaire sur le risque de progression individuel. Ils ont ainsi classifié les phénotypes OCT des drüsen en 4 stades et analysé la progression de la maladie chez des patients avec une DMLA intermédiaire (drüsen hyporéflectifs, drüsen hyperréflectifs, drüsen coniques hyperréflectifs, et les drüsen mixtes hypo-hyper-réflectif).

Ils ont analysé 307 yeux, 74 yeux (24%), présentaient au moins 1 drüsen de ces 4 types. La présence d’une de ces structures à l’examen initial était associé à un plus grand volume de drüsen initialement (p<0.001), au développement d’altérations pré-atrophiques à la 2ème année (p<0.01) et au développement d’atrophie maculaire (p=0.005) et d’altérations pré-atrophiques la 3ème année (p<0.008), mais pas associés à la survenue de néovaisseaux.

Les auteurs concluent que ces lésions sont associées à la progression de la DMLA atrophique et non à la néovascularisation choroïdienne, dans les yeux avec DMLA intermédiaire.


Laser micropulse sous le seuil versus laser conventionnel dans l’œdème maculaire diabétique. Méta-Analyse des essais cliniques randomisés

G. Chen

Les auteurs ont réalisé une méta-analyse d’essais cliniques randomisés pour évaluer le laser micropulse « sous le seuil » comparé au laser conventionnel pour le traitement de l’œdème maculaire diabétique.

Ils ont retenu 6 études, incluant ainsi 398 yeux (203 laser micropulse « sous le seuil » et 195 yeux avec laser conventionnel. Le laser micropulse « sous le seuil » était significativement supérieur au laser conventionnel en terme de changement d’acuité visuelle à 3,9 et 12 mois après traitement, avc une tendance similaire à 6 mois. Néanmoins, il n’y avait pas de différence significative sur la modification de l’épaisseur centrale rétinienne à l’examen initial, à 3, 6, 9 et 12 mois.

En conclusion, l’étude a mis en évidence une meilleure acuité visuelle avec le traitement par laser micropulse « sous le seuil » comparé au laser conventionnel, avec néanmoins des différences trop petites avant 12 mois pour avoir une signification clinique et qui pourrait dépendre de l’acuité visuelle initiale. Les 2 types de laser se sont révélés avoir des résultats anatomiques similaires.


Résultats à 24 mois du ranibizumab pour le traitement de l’œdème maculaire diabétique : protocole 3 (READ-3) étude avec haute dose.

YJ . Sepah

Les auteurs ont comparé les injections de ranibizumab 2.0 mg aux injections de ranibizumab 0.5 mg dans des yeux avec œdème maculaire diabétique touchant le centre, dans le cadre d’une étude randomisée, contrôlée et masquée (au niveau de la dose), multicentrique. Ils ont inclus 152 patients : 77 patients avec ranibizumab 0.5mg et 75 patients avec ranibizumab 2.0 mg. Les patients ont bénéficié de 6 premières injections mensuelles puis des injections à la demande jusqu’au 24ème mois.

Les résultats montrent qu’à 24 mois, l’amélioration visuelle moyenne est de + 11 lettres dans le groupe ranibizumab 0.5mg (59 yeux) et de + 6.78 lettres dans le groupe ranibizumab 2.0 mg (n=54, p=0.02). Le nombre moyen d’injections était respectivement de 18.4 et 17.3 dans le groupe ranibizumab 0.5 mg et 2.0 mg (p=0.08). Il n’y avait pas de différence significative dans la baisse de l’épaisseur centrale rétinienne entre les 2 groupes. Au 24 ème mois, 3 décés ont été observés dans chacun des 2 groupes, dont 5/6 pour des causes cardiovasculaires (chez des patients avec histoire de maladie coronarienne) et 1/6 pour une pneumonie sévère.

Ainsi les auteurs concluent que le ranibizumab a permis une amélioration anatomique et fonctionnelle dans les 2 groupes, avec un gain visuel plus important dans le groupe ranibizumab 0.5 mg. Les résultats anatomiques et fonctionnels au 6ème mois ont été maintenus au 24ème mois. Dans cette étude le ranibizumab 2.0 mg n’a pas montré un bénéfice supplémentaire au ranibizumab 0.5 mg.




Bibliographie Octobre 2016  

Dr Jennyfer ZERBIB - Nice


Caractéristiques cliniques et facteurs de risque de l’EMAP (Extensive Atrophy with Pseudodrusen)

Douillard A, Picot MC, Delcourt C, Lacroux A, Zanlonghi X, Puech B, Defoort-Dhelemmes S, Drumare I, Jozefowicz E, Bocquet B, Baudoin C, Al-Dain Marzouka N, Perez-Roustit S, Arsène S, Gissot V, Devin F, Arndt C, Wolff B, Mauget-Faÿsse M, Quaranta M, Mura T, Deplanque D, Oubraham H, Cohen SY, Gastaud P, Zambrowsky O, Creuzot-Garcher C, Mohand Saïd S, Blanco Garavito R, Souied E, Sahel JA, Audo I, Hamel C, Meunier I. Clinical Characteristics and Risk Factors of Extensive Macular Atrophy with Pseudodrusen: The EMAP Case-Control National Clinical Trial. Ophthalmology. 2016 Sep;123(9):1865-73.

Les auteurs ont analysé 115 patients avec EMAP, inclus dans 10 centres français afin de définir les facteurs cliniques et biologiques associés à une EMAP caractérisée par une atrophie maculaire bilatérale chez les patients âgés de 50 à60 ans et une progression rapide vers la cécité légale survenant dans les 5 à 10 ans.

Les 115 patients avec EMAP, présentaient des symptômes avant l’âge de 55 ans qui étaient dus à une atrophie maculaire bilatérale et étendue, avec un grand axe vertical et de nombreux pseudodrusens réticulés. Un groupe de 415 contrôles a été constitué sans DMLA ou maladie rétinienne, appariés sur l’âge le sexe et l’origine géographique.

Les résultats montrent une association de l’EMAP avec les antécédents familiaux de DMLA et glaucome, une prédominance féminine et un profil sanguin systémique inflammatoire. Un CH50 diminué et un C3 élevé dans le plasma pourraient refléter une dysfonction de la voie du complément plus sévère que dans la DMLA, responsable de l’apparition de pseudodrusen précocement et d’une atrophie géographique de progression rapide. Les auteurs n’ont pas retrouvé d’association entre EMAP et maladies ou facteurs de risque cardiovasculaires, y compris le tabagisme.


Imagerie du matériel hyperreflectif sous-rétinien en OCT angiographie

Dansingani KK, Tan AC, Gilani F, Phasukkijwatana N, Novais E, Querques L, Waheed NK, Duker JS, Querques G, Yannuzzi LA, Sarraf D, Freund KB. Subretinal Hyperreflective Material Imaged With Optical Coherence Tomography Angiography. AM

J Ophthalmol. 2016 Sep;169:235-48


Le matériel hyperreflectif sous-rétinien, également appelé « gris sous-rétinien » est identifié dans plusieurs pathologies rétiniennes : les néovaisseaux de type 2, la fibrose, l’exsudation, le matériel vitelliforme, et les hémorragies.

Les auteurs ont analysé le matériel hyperreflectif sous-rétinien en OCT angiographie en termes de flux et artéfacts, afin de tenter de les distinguer les uns des autres.

Ils ont inclus 33 yeux de 25 patients (Néovaisseaux de type 2 x 3 ; fibrose x 4 ; exsudation x10, hémorragie x 5 ; matériel vitelliforme x 17).

Les résultats montrent que les néovaisseaux de type 2 présentent le flux intrinsèque le plus fort. La fibrose sous-rétinienne montre un flux limité dans les vaisseaux résiduels de grand calibre et les branches. Il n’y avait pas de flux détecté dans les foyers d’exsudation, les hémorragies, ni le matériel vitelliforme.

Les auteurs concluent que l’OCT angiographie permet de distinguer le matériel hyperreflectif sous-rétinien vasculaire du matériel hyperreflectif sous-rétinien avasculaire. Les artéfacts en OCT angiographie pourraient permettre de distinguer certains matériels hyperreflectifs avasculaires.


Incidence et facteurs de risque de l’hémorragie maculaire massive et ses facteurs de risque dans la vasculopathie polypoïdale

J H Cho

Les auteurs ont réalisé une étude rétrospective sur 245 yeux de 245 patients. Cinq groupes ont été constitués : PDT seule (n=20, 8.16%) ; PDT puis anti-VEGF(n=58, 23.67%) ; Anti-VEGF seuls (n=78, 31.84%), anti-VEGF puis PDT (n=73, 29.8 %) . Une hémorragie de plus de 4 diamètres papillaires était considérée comme massive.

Une hémorragie massive est survenue dans 32 cas (soit 13.1%) pendant la période de suivi. L’incidence d’une hémorragie massive a été estimée à 2.45% dans la première année et à 6.17%, 11.09% et 29.85% à 3, 5 et 10 ans respectivement. Le type de polypes « cluster » (en « grappes ») représentait un facteur de risque d’hémorragie massive.

L’acuité visuelle finale des yeux avec hémorragie maculaire massive était significativement plus basse que les yeux sans hémorragie massive (p<0.001).

Ainsi les auteurs concluent que les patients avec polypes qui développent une hémorragie maculaire massive présenteront une perte visuelle sévère. L’incidence des hémorragies massives augmente avec le temps. La forme clinique de polypes en « grappes » est un facteur de risque d’hémorragie massive.


Comparaison du délai de retraitement et la fonction visuelle entre le ranibizumab et l’aflibercept dans la DMLA.

Inoue M, Yamane S, Sato S, Sakamaki K, Arakawa A, Kadonosono K. Comparison of Time to Retreatment and Visual Function Between Ranibizumab and Aflibercept in Age-Related Macular Degeneration. Am J Ophthalmol. 2016 Sep;169:95-103.

Les auteurs ont analysé le délai de retraitement et la fonction visuelle dans la DMLA exsudative chez des patients naïfs traités par ranibizumab ou aflibercept en vraie vie.

Un total de 200 yeux de 197 patients ont été inclus dans le cadre d’une étude rétrospective avec un suivi d’un an (99 yeux dans le groupe ranibizumab et 101 yeux dans le groupe aflibercept). Dans le groupe ranibizumab il y avait : 55.6% de DMLA typique, 44.4% de vasculopathie polypoïdale ; dans le groupe aflibercept : 52.5% avec DMLA typique et 47.5% avec vasculopathie polypoïdale.

Le délai de retraitement a été analysé entre la dernière injection de la phase d’induction (3 injections mensuelles initiales) et la première récidive . La médiane du délai de retraitement était de 5 mois dans les 2 groupes.

La proportion de patients nécessitant un retraitement n’était pas différent entre les 2 groupes (67.7% dans le groupe ranibizumab et 63.4% dans le groupe aflibercept à 12 mois, p=0.554). Dans les 2 groupes, des améliorations visuelles significatives ont pu être obtenues à 12 mois (avec une tendance en faveur de l’aflibercept mais non significative) avec un nombre moyen d’injections non significativement différent entre les 2 groupes, de 4.9 ± 2.2 dans le groupe ranibizumab et de 5.0 ± 2.4 dans le groupe aflibercept (p=0.874) .

En conclusions les auteurs ont observé une bonne tolérance et efficacité des 2 molécules, et un nombre similaire d’injections entre les 2 groupes.


Lésions de choriorétinite de Birdshot en ICG, un indicateur de l’activité de la maladie.

Cao JH, Silpa-Archa S, Freitas-Neto CA, Foster CS. BIRDSHOT CHORIORETINITIS LESIONS ON INDOCYANINE GREEN ANGIOGRAPHY AS AN INDICATOR OF DISEASE ACTIVITY.Retina. 2016 Sep;36(9):1751-7.

Les auteurs ont souhaité étudier l’apport de l’ICG dans la maladie de Birdshot afin de déterminer si celle-ci peut être utilisée pour le suivi de l’activité de la maladie.

Ils ont réalisé une étude rétrospective sur 26 yeux de 26 patients, et ont analysé le nombre moyen de lésions, la surface et la surface par spot pendant la phase d’activité et la phase de quiescence.

Les résultats montrent une diminution statistiquement significative de la surface totale et du nombre de lésions entre les phases d’activité et de quiescence. Les résultats suggèrent que l’ICG a un rôle non seulement au moment du diagnostic mais également pour évaluer l’efficacité du traitement. Les lésions peuvent disparaître avec le traitement et leur réapparition pourrait correspondre à un signe de rechute de la maladie.


Rétinopathie unilatérale liée au gène BEST1

Arora R, Khan K, Kasilian ML, Strauss RW, Holder GE, Robson AG, Thompson DA, Moore AT, Michaelides M. Unilateral BEST1-Associated Retinopathy. Am J

Ophthalmol. 2016 Sep;169:24-32.


Les auteurs ont analysé 5 patients (10 yeux) présentant des formes unilatérales de maladie de Best avec confirmation génétique de mutations dans le gène BEST 1. Peu de cas ont été décrits dans la littérature sur les formes uniltérales de maladie de Best. Tous les patients présentaient des formes cliniques typiques de maladie de Best à différents stades mais avec une forme unilatérale. Les anomalies de l’électro-oculogramme étaient bilatérales chez des patients avec des atteintes unilatérales, témoignant d’altérations profondes au niveau de l’épithélium pigmentaire Les auteurs concluent que les mutations du gène BEST 1 dans la maladie de Best ont une pénétrance incomplète et une expressivité variable, et les formes unilatérales sont possibles.






Bibliographie Septembre 2016  

Dr Jennyfer ZERBIB - Nice


Anti-VEGF pendant la grossesse


Peracha ZH, Rosenfeld PJ. Anti-Vascular Endothelial Growth Factor Therapy in Pregnancy: What We Know, What We Don't Know, and What We Don't Know We Don't Know. Retina. 2016 Aug;36(8):1413-7.

Ce que nous savons, ce que nous ne savons pas, et ce que nous ne savons pas que nous ne savons pas
Dans cet éditorial du mois d’août du journal Retina les auteurs font le point sur l’usage des anti-VEGF pendant la grossesse.

La Food and Drug Administration (FDA) a récemment modifié la notice de 2 anti-VEGF en raison d’inquiétudes émanant d’études chez l’animal et l’effet anti-angiogénique délétère possible de ces médicaments sur le fœtus.

La FDA informe les femmes en âge de procréer d’utiliser une contraception efficace durant le traitement et pendant 6 mois après la dernière dose de bevacizumab utilisé par voie intra-veineuse. Pour l’utilisation intra-vitréenne d’aflibercept, la FDA informe les femmes en âge de procréer d’utiliser une contraception efficace avant l’initiation du traitement, pendant le traitement et au moins 3 mois après la dernière injection. Il est important de noter que la prudence vis-à-vis du bevacizumab concerne de grandes doses intra-veineuses utilisées en cancérologie, alors que celle vis-à-vis de l’aflibercept concerne de faibles doses utilisées en injection intra-vitréenne.

Il n’y a pas eu de notification pour la forme intra-vitréenne de l’avastin ou du ranibizumab. La forme intra-vitréenne du bevacizumab n’a pas l’AMM, c’est peut être pour cette raison que la FDA n’a pas fait de note à ce sujet. Pourquoi n’y a t-il eu aucune note concernant l’injection intra-vitréenne de ranibizumab ? Les auteurs répondent à cette question en discutant l’exposition systémique des anti-VEGF, dont celle du ranibizumab serait moins grande compte tenu d’une clairance systémique plus rapide. Mais malgré cela, l ‘exposition systémique du bevacizumab et de l’aflibercept est-elle significative ? Pour l’utilisation systémique intraveineuse de bevacizumab, l’exposition d’un fœtus est clairement significative. Néanmoins, pour de petites doses intra-vitréennes de bevacizumab, aflibercept et ranibizumab pour les maladies rétiniennes, le risque d’exposition systémique n’est pas clair, et les effets secondaires associés aux grandes doses systémiques d’anti-VEGF n’ont jamais été montrés dans les essais thérapeutiques prospectifs avec anti-VEGF par voie intra-vitréenne.

A ce jour il y a eu 21 cas rapportés d’injections intra-vitréennes d’anti-VEGF chez la femme enceinte. Treize patientes ont reçu au moins une injection de bevacizumab pendant le premier trimestre, parmi lesquelles on retrouve 3 fausses couches pendant le premier mois de grossesse et une grossesse compliquée avec pré-éclampsie à 29 semaines (chez une patiente avec plusieurs facteurs de risque, et une précédente grossesse avec complications). Il n’y a pas eu de complications rapportées chez les 9 autres cas ayant reçu du bevacizumab au premier trimestre ni chez les 5 patientes traitées par bevacizumab exclusivement pendant le deuxième et troisième trimestre. Deux patientes ont reçu du ranibizumab au troisième trimestre sans séquelle. Une patiente a reçu 4 injections de bevacizumab et une patiente 6 injections de bevacizumab sans complication. Bien que les 3 cas de fausses couches soient inquiétants, il est important de garder en tête qu’en début de grossesse le risque de fausse couche est élevé, (estimé à 15-20%) et qu’il est ainsi difficile de savoir si l’injection d’anti-VEGF a joué un rôle.

Les auteurs analysent également les cas rapportés d’injections intra-vitréennes d’anti-VEGF pour le traitement de la rétinopathie des prématurés et rapportent plutôt une bonne sécurité de ce traitement avec néanmoins quelques cas de complications graves. Mais dans ces cas, les problèmes de santé inhérents à la prématurité, ne permettent pas d’affirmer que les complications soient liées aux médicaments ou à l’état de santé sous-jacent.

Ainsi les auteurs concluent que les données de la littérature n’ont pas démontré de manière formelle des complications sévères imputables aux anti-VEGF pendant la grossesse. Malgré des cas de fausses couches précoces le lien de causalité n’a pu être établi. En pratique courante, les patientes enceintes ne bénéficient pas d’anti-VEGF en raison des risques pour le fœtus mais au prix d’un résultat fonctionnel limité.

Basé sur la revue de la littérature et les modifications récentes de la FDA pour l’utilisation de ces médicaments, les auteurs proposent chez les femmes en âge de procréer, que des tests de grossesse négatifs soient demandés avant l’utilisation de ces médicaments avec une contraception pendant le traitement et 3 mois après. Pendant le premier trimestre de grossesse, il faudrait éviter de traiter, en particulier lors des 4 premières semaines de gestation. Pendant le deuxième et troisième trimestre, les patientes doivent être traitées seulement si nécessaire et après une discussion des risques et bénéfices. Pour les patientes avec œdème maculaire secondaire au diabète, occlusion veineuse, ou inflammation, l’utilisation de stéroïdes par voie intra-vitréenne ou le laser sont des alternatives raisonnables qui permettent d’éviter l’utilisation controversée des anti-VEGF.


Lésions annulaires dans les CRSC chroniques


Dansingani KK, Balaratnasingam C, Mrejen S, Inoue M, Freund KB, Klancnik JM Jr, Yannuzzi LA. Annular Lesions and Catenary Forms in Chronic Central Serous Chorioretinopathy. Am J Ophthalmol. 2016 Jun;166:60-7.

Les auteurs ont décrit une série de patients présentant des altérations annulaires de l’épithélium pigmentaire dans un contexte de CRSC chronique.

L’étude était rétrospective et comparative, ils ont analysé 67 patients avec une CRSC chronique et ont comparé ce groupe à 43 yeux de 30 patients avec CRSC aiguë.

Des lésions annulaires ont été retrouvées dans 14 yeux de 12 patients avec CRSC chronique. L’acuité visuelle moyenne était de 20/27 (logMAR 0.13, SD 0.11). Les lésions annulaires étaient composées de lésions stellaires hyperautofluorescentes disposées dans un anneau ouvert ou fermé avec présence de foyers ponctués hypoautofluorescents.
L’OCT a montré des hyperplasies de l’épithélium pigmentaire dans le périmètre des lésions annulaires avec perte de la réflectivité de l’ellipsoïde et un épithélium pigmentaire préservé dans le centre de la lésion. Les lésions annulaires étaient localisées au pôle postérieur et semblaient se développer au niveau des bordures du DSR chronique. Dans le groupe contrôle, aucun patient n’a présenté de lésions annulaires.

En conclusion, ces lésions annulaires sont survenues dans près d’un cinquième des patients avec CRSC chroniques mais avec un relativement bon pronostic visuel. Des formes curvilignes de l’épithélium pigmentaire et des lignes de démarcation sont observées dans plusieurs pathologies rétiniennes mais les caractéristiques des lésions annulaires décrites suggèrent qu’elles sont spécifiques à la CRSC chronique.


Méta-analyse des résultats en vraie vie du ranibizumab dans le traitement de la DMLA exsudative


Kim LN, Mehta H, Barthelmes D, Nguyen V, Gillies MC. METAANALYSIS OF REAL-WORLD OUTCOMES OF INTRAVITREAL RANIBIZUMAB FOR THE TREATMENT OF NEOVASCULAR AGE-RELATED MACULAR DEGENERATION. Retina. 2016 Aug;36(8):1418-31.

Les auteurs ont analysé l’efficacité et la tolérance du ranibizumab en vraie vie pour le traitement de la DMLA exsudative.
L’étude a analysé 26 360 patients issus de 42 études observationnelles publiées entre 2007 et 2015.
Les résultats montrent que la variation moyenne d’acuité visuelle dans un schéma « treat and extend » était de + 8.8 lettres (IC95% 5.8-11.8) à 1 an (n=1539), + 6.7 lettres (IC95% 3.2-10.1) à 2 ans (=2521) et +5.4 lettres (IC95% - 4.1 à 14.9) après 3 ans (1298), comparativement à +3.5 lettres (IC95% 2.0-5.0), +1.3 lettre (IC95% -1.6-4.2) et -1.9 lettre (IC95% -9.8-6.0) dans un schéma en pro re nata à 1 an (n=20247), 2 ans (n=14408) et [Symbole] 3 ans (n=11714).

Les patients ayant suivi un régime treat and extend ont reçu en moyenne plus d’injections (6.9 vs 4.7) avec moins de visites (7.6 vs 9.2) dans la première année. Les caractéristiques à baseline étaient similaires dans les 2 régimes de traitement. Le taux rapporté d’endophtalmie a été de 17 sur 66176 injections intra-vitréennes (0.026%)

Les auteurs concluent que le ranibizumab a permis d’éviter une baisse visuelle importante en vraie vie. Les patients peuvent obtenir un gain visuel, mais l’intervalle dans lequel cette acuité visuelle est maintenue à long terme dépend de la fréquence des injections.


OCT-angiographie : un outil utile pour le diagnostic des néovaisseaux choroïdiens quiescents naïfs de tout traitement.

Carnevali A, Cicinelli MV, Capuano V, Corvi F, Mazzaferro A, Querques L, Scorcia V, Souied EH, Bandello F, Querques G. Optical Coherence Tomography Angiography: A Useful Tool for Diagnosis of Treatment-Naïve Quiescent Choroidal Neovascularization. Am J Ophthalmol. 2016 Sep;169:189-98.

Les auteurs ont analysé les caractéristiques en OCT-Angiographie (OCT-A) des néovaisseaux quiescents naïfs de tout traitement secondaires à la DMLA.

Ils ont inclus 22 yeux de 20 patients issus de 2 centres d’ophtalmologie. Dans 4 des 22 yeux il n’a pas été possible de classer les néovaisseaux quiescents en OCT-A selon leur « forme », « centre », « bordure », et « localisation » car le réseau néovasculaire n’était pas clairement visible (3 cas), ou parcequ’il n’était pas visible du tout (1 cas) .
En OCT-A, la forme des néovaisseaux quiescents est apparue circulaire dans 8 yeux et irrégulière dans 10 yeux. Le centre a été visible dans 2 yeux. Les bordures étaient bien définies dans 15 yeux et mal définies dans 3 yeux. Les Bordures des néovaisseaux ont montré de petites boucles dans 9 yeux et de larges boucles dans 6 yeux. Les néovaisseaux présentaient une épargne fovéolaire dans 12 yeux.La sensibilité et la spécificité pour la détection des néovaisseaux quiescents en OCT-A était de 81.8% et 100% respectivement.
Les auteurs concluent que l’OCT-A a apporté des informations intéressantes pour l’analyse des néovaisseaux quiescents naïfs de tout traitement secondaires à la DMLA.


Différer la chirurgie des membranes épirétiniennes : est-ce sûr ? Résultats d’un essai randomisé contrôlé

Kofod M, Christensen UC, la Cour M. Deferral of surgery for epiretinal membranes: Is it safe? Results of a randomised controlled trial. Br J Ophthalmol. 2016 May;100(5):688-92.

Les auteurs ont analysé les résultats visuels dans la chirurgie précoce versus différée chez des patients présentant une membrane épirétinienne (MER)idiopathique avec bonne acuité visuelle et symptômes modérés.

Ils ont inclus 53 yeux de 53 patients présentant une membrane épirétinienne symptomatique et une acuité visuelle ≥ ¬¬65 lettres (ETDRS), randomisés en 2 groupes, 20 yeux en chirurgie précoce et 33 yeux en chirurgie différée, selon un suivi attentif sur 1 an.

L’acuité visuelle à 12 mois, à 81 lettres dans le groupe chirurgie différée n’était pas significativement différente des patients ayant bénéficié d’une chirurgie précoce (82.5 lettres, p=0.647). Pendant l’année de suivi, 8 patients du groupe chirurgie différée (24%) ont été opérés avec un gain moyen de 3.1 lettres. Les patients randomisés pour la chirurgie immédiate ont gagné approximativement 1 ligne. Les patients du groupe chirurgie différée suivis et qui n’ont pas bénéficié de chirurgie sont restés stables. Le gain visuel après chirurgie est lent et graduel jusqu’à 9 mois post-opératoires. Il n’y a pas eu de complication sévère (décollement de rétine, endophtalmie).
Les auteurs concluent que la vitrectomie pour le traitement précoce des MER symptomatiques permet de préserver une bonne vision. Une attente avec un suivi attentif d’un an apparaît sans danger dans le sens oÙ ce groupe ne perd pas 5 lettres ETDRS durant le suivi. Une chirurgie différée avec un suivi régulier est une approche sûre.


Prévalence des néovaisseaux choroïdiens liés à la myopie aux Etats-Unis

Willis JR, Vitale S, Morse L, Parke DW 2nd, Rich WL, Lum F, Cantrell RA. The prevalence of Myopic Choroidal Neovascularization in the United States: Analysis of the IRIS(®) Data Registry and NHANES. Ophthalmology. 2016 Aug;123(8):1771-82.

Les auteurs ont analysé les données de l’étude NHANES, une étude transversale en cours, menée afin de présenter un échantillon représentatif de la population américaine. De plus ils ont utilisé les données du registre IRIS® (American Academy of Ophthalmology’s Intelligent Research in Sight). afin de déterminer la prévalence de la myopie forte, de la myopie dégénérative et des néovaisseaux choroidiens associés à la myopie.

Les données de l’étude NHANES leurs ont permis de déterminer la prévalence de la myopie forte aux Etats-Unis. Avec les données de IRIS ils ont calculé la prévalence de la myopie forte dégénérative (avec atteinte rétiniennes : atrophie choriorétinienne, rupture de la membrane de Bruch…) et de la MP avec néovaisseaux choroïdiens. Les résultats montrent que la prévalence de la myopie forte, la myopie forte dégénérative et des néovaisseaux choroïdiens associés à MP est respectivement de 3.92% (IC95% 2.82-5.60), 0.33% (IC95% 0.21-0.55) et 0.017% (IC95% 0.010-0.030) parmi les adultes de plus de 18 ans aux Etats-Unis en 2014.

Ainsi les auteurs concluent que les néovaisseaux choroïdiens liés à la myopie représentent une maladie rare.




Bibliographie Mai - Juin 2016 

Dr Jennyfer ZERBIB - Nice

Réponse aux anti VEGF des décollements de l’épithélium pigmentaire (DEP) dans le traitement de la DMLA.

Cho HJ, Kim HS, Lee DW. Response of Pigment Epithelial Detachment to Anti-Vascular Endothelial Growth Factor Treatment in Age-Related Macular Degeneration. Am J Ophthalmol. 2016 Jun 7. pii: S0002-9394(16)30228-8. doi: 10.1016/j.ajo.2016.05.016. [Epub ahead of print]

Les auteurs ont analysé la réponse thérapeutique aux anti VEGF des décollements de l’épithélium pigmentaire dans la DMLA exsudative et ont cherché à analyser les facteurs prédictifs de résolution après traitement.

Un total de 202 yeux avec DEP, naïfs de tout traitement, a été inclus dans le cadre d’une étude rétrospective. Ils ont été traités par 3 premières injections mensuelles de ranibizumab ou aflibercept puis un traitement par injections à la demande avec un suivi d’un an.

Les résultats montrent qu’à 1 an la hauteur moyenne des DEP est passée de 453 ± 261 μm à l’examen initial, à 230 ± 142 μm (p=0.002), l’acuité visuelle s’est améliorée de 0.71 ± 0.41 LogMar à 0.60 ± 0.36 (p=0.024). La proportion d’yeux avec résolution complète du DEP après traitement était de 19.3% (39 yeux).

Ainsi les auteurs concluent que les injections d’anti-VEGF ont permis une efficacité significative fonctionnelle et anatomique à 12 mois pour le traitement des DEP secondaires à la DMLA exsudative, avec une efficacité plus limitée pour leur résolution complète. Le type de DEP (séreux), le type de néovaisseaux (vasculopathie polypoïdale et anastomose choriorétinienne), la hauteur initiale (basse), et la molécule utilisée (aflibercept) représentaient dans l’étude des facteurs prédictifs de meilleure réponse au traitement.



Déchirure de l’épithélium pigmentaire et traitement par anti-VEGF dans la DMLA exsudative. Evolution et pronostic à long terme


Heimes B, Farecki ML Jr, Bartels S, Barrelmann A, Gutfleisch M, Spital G, Lommatzsch A, Pauleikhoff D. RETINAL PIGMENT EPITHELIAL TEAR AND ANTI-VASCULAR ENDOTHELIAL GROWTH FACTOR THERAPY IN EXUDATIVE AGE-RELATED MACULAR DEGENERATION: Clinical Course and Long-Term Prognosis. Retina. 2016 May;36(5):868-74.

L’objectif de l’étude était d’analyser les résultats à long terme des patients avec déchirure de l’épithélium pigmentaire survenue après traitement de décollements de l’épithélium pigmentaires vascularisés (DEP) par anti-VEGF.

Les auteurs ont évalué à long terme 22 yeux de 21 patients (65-85 ans, avec une moyenne de 76 ans) au cours d’une étude rétrospective, avec un minimum de 3 ans de suivi (3-5 ans, 44 mois en moyenne). Ils ont constitué 2 groupes de patients selon l’évolution de l’acuité visuelle (AV) après les 2 premières années de suivi : groupe 1 (11 yeux) patients avec une AV stabilisée ou améliorée après 2 ans, et le groupe 2 (11 yeux) patients avec une AV diminuée après 2 ans. L’acuité visuelle initiale était comparable entre les 2 groupes. De même, la surface initiale de déchirure de l’EP était la même entre les 2 groupes. La surface de déchirure a diminué de façon continue au cours du suivi dans le groupe 1 alors que dans le groupe 2 cela était le cas au début du suivi seulement, puis une augmentation de la surface de déchirure a été observée avec un suivi plus long.

Dans le groupe 1, la surface sans épithélium pigmentaire a présenté un rétablissement de l’auto-fluorescence dès le début par les bords externes, alors que dans le groupe 2 une augmentation du complexe néovasculaire dans la région de la déchirure a été observée résultant en de larges cicatrices fibrovasculaires. De plus dans les 2 groupes, le développement d’un tissu hyper-réflectif était observé en SD-OCT. La différence thérapeutique majeure entre les 2 groupes était un nombre significativement plus grand d’injections, en particulier pendant la première année, dans le groupe 1.

Ainsi les auteurs concluent que les déchirures de l’épithélium pigmentaire dans la DMLA exsudative ne résultent pas obligatoirement en larges cicatrices disciformes avec perte fonctionnelle, mais que de multiples injections paraissent être bénéfiques dans la première année.



La détection des néovaisseaux choroïdiens dans le cadre de la myopie forte en OCT Angiographie


Miyata M, Ooto S, Hata M, Yamashiro K, Tamura H, Akagi-Kurashige Y, Nakanishi H, Ueda-Arakawa N, Takahashi A, Kuroda Y, Wakazono T, Yoshikawa M, Yoshimura N. Detection of Myopic Choroidal Neovascularization Using Optical Coherence Tomography Angiography. Am J Ophthalmol. 2016 May;165:108-14.

Les auteurs ont étudié l’OCT Angiographie (OCT-A) pour la détection des néovaisseaux choroïdiens associés à la myopie forte, en analysant 28 yeux de 26 patients japonais présentant des lésions exsudatives, dont 23 yeux de 22 patients avec des néovaisseaux choroïdiens et 5 avec hémorragies simples.

Les images d’OCT-A étaient de qualité suffisante pour permettre la détection de néovaisseaux dans 21 yeux de 20 patients dont 17 yeux avec néovaisseaux et 4 sans (groupe des hémorragies simples). L’angiographie à la fluorescéine seule a détecté les néovaisseaux dans les 17 yeux alors que l’OCT-A seule les a détecté dans 16 yeux (94.1%). L’oct-A et l’angiographie à la fluorescéine n’ont pas détecté les néovaisseaux dans les yeux avec hémorragie.

Les auteurs concluent que l’OCT-A a pu détecter les néovaisseaux choroïdiens liés à la myopie dans la plupart des cas, lorsque des images de haute qualité ont été acquises.


Evolution à long terme de la macula bombée. Un bombement augmenté est associé à une atrophie maculaire étendue.

Soudier G, Gaudric A, Gualino V, Massin P, Nardin M, Tadayoni R, Speeg-Schatz C, Gaucher D. LONG-TERM EVOLUTION OF DOME-SHAPED MACULA: Increased Macular Bulge is Associated With Extended Macular Atrophy. Retina. 2016 May;36(5):944-52.

Les auteurs ont cherché à analyser l ‘évolution à long terme de la macula bombée, en particulier la survenue de changements maculaires à long terme : décollement séreux rétinien, atrophie de l’épithélium pigmentaire, et augmentation du bombement.

L’étude a porté sur 29 yeux se présentant avec une macula bombée, analysés de façon rétrospective. Les patients ont été suivis de 6 à 111 mois (en moyenne 38 mois). Les résultats montrent que la vision est restée stable. La hauteur de la macula bombée a augmenté significativement de 338.9 μm à 364.3 μm (p=0.007). Le décollement séreux rétinien était présent dans 15 des 29 yeux, il a augmenté dans 4 cas et s’est résolu spontanément dans 7 cas. L’atrophie maculaire était corrélée à la hauteur du bombement (p=0. 015) et s’est élargie pendant le suivi (1.12 vs 1.34, p=0.04). D’autres anomalies maculaires étaient présentes ou sont apparues pendant le suivi : néovaisseaux choroïdiens, membrane épirétinienne, foveoschisis myopique, dépôts pigmentaires sous rétiniens, décollement de l’épithélium pigmentaire plat et irrégulier. Quelques traitements ont été proposés pour le traitement des décollements séreux rétiniens mais n’ont pas été efficaces pour permettre une récupération visuelle.

Ainsi d’après cette étude sur l’évolution à long terme d’yeux avec macula bombée, il apparaît que la vision peut rester stable pendant des années alors que les anomalies maculaires progressent : tels l’augmentation du bombement ou l’atrophie maculaire.


Demi-dose versus demi-temps dans la photothérapie dynamique à la Visudyne dans la CRSC.

Liu HY et al. Half-Dose versus Half-Time Photodynamic Therapy for Central Serous Chorioretinopathy. Am J Ophthalmol. 2016;167:57-64. SOUS PRESSE

Les auteurs ont comparé l’efficacité de la demi-dose versus demi-temps dans la photothérapie dynamique à la Visudyne (PDT) dans le traitement de la CRSC.

Ils ont analysé 61 yeux avec CRSC aigue ou chronique dans le cadre d’une étude rétrospective, dont 35 yeux ont bénéficié d’une PDT demi-dose et 26 yeux d’une PDT demi-temps.

Les résultats montrent que le type de PDT n’était pas associé à l’amélioration visuelle. Tous les yeux dans le groupe demi-temps ont montré une résolution complète du DSR, 3 yeux du groupe demi-dose ont présenté une persistance du liquide sous rétinien à la fin du suivi. Des récurrences de fCRSC ont été observées dans 3/32 du groupe demi-dose et 2/26 yeux du groupe demi-temps.

Ainsi les 2 types de PDT ont montré une efficacité dans le traitement de la CRSC, sans effet secondaire, avec une efficacité similaire dans l’amélioration visuelle et la résolution du fluide.



Le travail à horaires décalés : facteur de risque de CRSC

Bousquet E, Dhundass M, Lehmann M, Rothschild PR, Bayon V, Leger D, Bergin C, Dirani A, Beydoun T, Behar-Cohen F. Shift Work: A Risk Factor for Central Serous Chorioretinopathy. Am J Ophthalmol. 2016 May;165:23-8.

Les auteurs ont analysé le travail à horaires décalés et les perturbations du sommeil comme facteurs de risque de choriorétinite séreuse centrale (CRSC) dans le cadre d’une étude prospective cas-contrôles. Ainsi ont-ils inclus 40 patients avec une CRSC active et 40 contrôles appariés sur l’âge et le sexe qui ont répondu à un questionnaire et un index de sévérité de l’insomnie

Les résultats de l’analyse multivariée ont montré que le travail décalé (OR=5 (1.2-20.4); p=0.02), l’utilisation de corticoïdes (OR=5.5 (1.1-26.2) ; p=0.03) et le stress psychologique récent (OR=15.3 (4.1-54.5) ; p<0.001) représentaient des facteurs de risque indépendants associés à la CRSC.

Ainsi les auteurs concluent que le travail à horaires décalés apparaît dans cette étude comme un facteur indépendant de CRSC. D’autres études sont nécessaires pour confirmer ces résultats et évaluer si la reconversion professionnelle peut être bénéfique dans le traitement des patients avec une CRSC chronique ou récurrente




Bibliographie Avril 2016 

Dr Jennyfer ZERBIB - Nice

Comment a été votre sommeil ? Nouvelles implications du syndrome d’apnées du sommeil obstructif dans les maladies rétiniennes

Brodie FL. How Was Your Sleep? New Implications for Obstructive Sleep Apnea in Retinal Disease. Retina. 2016 Apr; 36(4): 657-9.

L’éditorial de Retina en avril est consacré à cette question et aux implications du syndrome d’apnées du sommeil dans les maladies rétiniennes.

Le syndrome d’apnées du sommeil est une pathologie fréquente du sommeil et un facteur de risque en augmentation de maladies générales et ophtalmologiques. Il est estimé que sa prévalence aux Etats-Unis est de 25% chez les hommes et 10% chez les femmes.
Cette pathologie entraîne des collapsus répétés des voies aériennes supérieures (anatomiques) avec des périodes d’apnée récurrentes dans le sommeil, occasionnant des périodes transitoires d’hypoxie. Une « up-régulation » du système sympathique en réponse, va entraîner une labilité de la pression artérielle. De plus l’hypoxie avec ensuite re-perfusion peut entrainer une dysfonction endothéliale et une inflammation.

Le syndrome d’apnées du sommeil obstructif a été associé à un risque plus élevé de mortalité cardiovasculaire, d’accident vasculaire cérébral, de diabète de type 2 et de maladie rénale chronique.

En ophtalmologie, la première pathologie décrite en association avec le syndrome d’apnée du sommeil obstructif était le « floppy eyelid syndrome ». Plus récemment il a été associé à un risque augmenté ( doublé environ) de développer une neuropathie optique ischémique . Le risque augmenté de glaucome a été retrouvé dans de petites séries, non confirmé dans de plus grandes études.

Le rôle du syndrome d’apnée du sommeil dans le développement et la progression de la rétinopathie diabétique apparaît plus clairement.

De plus, Nesmith et al, en 2014 exposaient une relation entre les non répondeurs aux anti-VEGF et le syndrome d’apnée du sommeil dans la DMLA et l’œdème maculaire diabétique. Ce même groupe publie dans Retina d’avril une étude sur l’efficacité des anti-VEGF dans 2 groupes de patients avec un syndrome d’apnée du sommeil, traités et non traités avec ou sans CPAP. Les résultats montrent une réponse plus limitée en terme d’acuité visuelle finale et un nombre d’injections significativement plus grand dans le groupe non traité par une CPAP comparativement au groupe traité par CPAP. Cette étude présente quelques limites, dont la taille de l’échantillon.

Identifier un patient à risque de syndrome d’apnées du sommeil peut être fait grâce au « questionnaire de Berlin », quelques questions simples.

Ainsi, les ophtalmologistes posent la question de l’hypertension artérielle et du contrôle glycémique à leurs patients pour leurs associations connues avec les maladies rétiniennes. Le rôle important du syndrome d’apnées du sommeil a été mis en évidence dans certaines pathologies oculaires, avec de plus une réponse diminuée aux anti-VEGF suggérée par l‘étude précédemment citée.



Les foyers hyper reflectifs intrarétiniens dans les lésions vitelliformes acquises : étude clinique et histologique


Chen KC, Jung JJ, Curcio CA, Balaratnasingam C, Gallego-Pinazo R, Dolz-Marco R, Freund KB, Yannuzzi LA. Intraretinal Hyperreflective Foci in Acquired Vitelliform Lesions of the Macula: Clinical and Histologic Study. Am J Ophthalmol. 2016 Apr; 164:89-98.

L’objectif de cette étude a été d’analyser l’histoire naturelle, les résultats visuels, et les changements anatomiques avec une étude histologique des yeux présentait des foyers hyper réflectifs intra rétiniens associés à des lésions vitelliformes acquises.

Les patients ont été évalués de janvier 2002 à janvier 2014. Les foyers hyper réflectifs ont été analysés en Spectral Domain OCT. Un œil de donneur a été étudié.

Ces foyers intra rétiniens hyper réflectifs étaient associés à des lésions vitelliformes acquises dans 25 des 254 yeux (9.8%), avec une forte prépondérance féminine (86% des patients).

Des interruptions focales de la zone ellipsoïde et de la limitante externe autour de la lésion vitelliforme étaient observées avant la survenue des foyers hyperreflectifs dans 75% des cas. L’étude histologique a montré que ces foyers hyper réflectifs intra rétiniens présentaient des cellules provenant de l’épithélium pigmentaire et similaires à celles trouvées dans les lésions vitelliformes et contenaient des granules de lipofuscine, de mélanolipofuscine et des mélanosomes. La survenue de foyers hyper réflectifs intra rétiniens n’était pas un facteur déterminant significatif de l’acuité visuelle finale (p=0.34), mais représentait par contre un facteur d’atrophie de la rétine externe (p=0.003).


Les changements de l’épaisseur choroïdienne dans la DMLA exsudative et la vasculopathie polypoïdale : étude prospective sur 12 mois

Ting DS, Ng WY, Ng SR, Tan SP, Yeo IY, Mathur R, Chan CM, Tan AC, Tan GS, Wong TY, Cheung CM. Choroidal Thickness Changes in Age-Related Macular Degeneration and Polypoidal Choroidal Vasculopathy: A 12-Month Prospective Study. Am J Ophthalmol. 2016 Apr; 164:128-136.

Les auteurs ont analysé les changements de l’épaisseur choroïdienne sur 12 mois après traitement par anti-VEGF dans la DMLA exsudative et la vasculopathie polypoïdale (PCV).

Ils ont inclus 163 patients asiatiques (77 avec DMLA et 86 avec PCV). Les patients avec PCV étaient plus jeunes (67.6 vs 72.5, p<0.01) et ont reçu moins d’injections d’anti-VEGF (3.9 vs 5.6, p=0.02) que les patients avec DMLA. A baseline, l’épaisseur choroïdienne n’était pas différente entre les 2 groupes, celle-ci était plus grande dans les yeux adelphes de patients DMLA (223.1 vs 208.8 μm, p<0.01).

L’épaisseur choroïdienne a diminué significativement dans les 2 groupes : DMLA (213.7 à 190.3 μm, p< 0.001) et PCV (240.8 à 213.4 μm, p<0.01), sans modification significative dans l’œil adelphe.

Une épaisseur choroïdienne abaissée était associée à baseline avec une CRP élevée ( OR : 1.4, p=0.04) et un tabagisme (OR : 7.6, p=0.03), sans association avec l’âge, l’erreur réfractive, le diagnostic de DMLA ou de PCV, le nombre ou le type d’injections anti-VEGF, la PDT et l’épaisseur choroïdienne .



Distinguer la vasculopathie polypoïdale de la DMLA exsudative avec le SD OCT

LIU R, LI J, LI Z, YU S, YANG Y, YAN H, ZENG J, TANG S, DING X. Distinguishing polypoidal choroidal vasculopathy from typical neovascular age-related macular degeneration based on spectral domain optical coherence tomography. Retina. 2016 apr ;36(4):778-86.

Les auteurs ont analysé la sensibilité et la spécificité de l’OCT Spectral Domain (SD OCT) pour distinguer la vasculopathie polypoïdale (PCV) de la DMLA.

Ils ont inclus 188 yeux de 156 patients avec PCV ou DMLA de façon prospective.

Le décollement de l’épithélium pigmentaire, le signe de la double couche (« double layer sign », correspondant à un décollement de l’épithélium pigmentaire hyperreflectif et plat avec visualisation de la membrane de Bruch en dessous) et du polype comme un pouce (« thumb-like polyp », correspondant à l’hyperflectivité sous le DEP saillant, lié à la visualisation du polype) étaient plus fréquents dans les PCV que dans les yeux avec DMLA.

Quand le seuil de 2 des 3 signes étaient présents, la sensibilité était de 89.4 % et la spécificité de 85.3 %. Les résultats de la validation de ce test a confirmé cette stratégie avec une sensibilité (87.5%) et une spécificité (86.2%) satisfaisantes.

Le Spectral Domain OCT est sensible et spécifique pour distinguer la vasculopathie polypoïdale de la DMLA.


L’exposition solaire est un facteur de risque pour la DMLA

Schick T, Ersoy L, Lechanteur YT, Saksens NT, Hoyng CB, den Hollander AI,Kirchhof B, Fauser S. history of sunlight exposure is a risk factor for age-related macular degeneration. Retina. 2016 apr ;36(4):787-90.

Plusieurs études sur le sujet ont été menées apportant des résultats parfois contradictoires sur l’association entre exposition solaire et risque de DMLA.

Cette étude a été menée sur 3701 individus (Base de données EUGENDA), dont 752 (20.3%) avec DMLA précoce, 1179 (31.9%) avec DMLA avancée et 1770 (47.8%) contrôles. Les données sur l’exposition passée et présente, profession exercée à l’intérieure ou à l’extérieure, et la couleur de l’iris ont été recueillies.

L ‘exposition solaire présente n’a pas montré d’association avec la DMLA précoce ou avancée, mais l’exposition solaire passée (≥ 8 heures par jour) était significativement associée avec la DMLA précoce (OR : 5.54, 1.25-24.58, p=0.02) et la DMLA avancée (OR : 2.77, 1.25-6.16, p=0.01). Le travail en extérieur était retrouvé associé à la DMLA avancée (OR : 2.57, 1.89-3.48, p=1.58 x10-9). Il n’a pas été retrouvé d’association avec la couleur de l’iris.

Ainsi les auteurs concluent que l’exposition solaire pendant la vie active est un facteur de risque de DMLA, alors que l’exposition solaire après la retraite paraît avoir moins d’ influence sur le développement de la maladie. Ainsi les mesures préventives avec port de lunettes de soleil et la diminution de l’exposition solaire devraient être mises en place de façon précoce.



Microangiopathie maculaire dans la drépanocytose en OCT Angiographie

Minvielle W, Caillaux V, Cohen SY, Chasset F, Zambrowski O, Miere A, Souied EH. Macular Microangiopathy in Sickle Cell Disease Using Optical Coherence Tomography Angiography. Am J Ophthalmol. 2016 Apr;164:137-144.e1.

Les auteurs ont analysé la microvasculature maculaire en OCT angiographie chez 9 patients drépanocytaires, (18 yeux), asymptomatiques sur le plan visuel, et ont comparé ces résultats à ceux retrouvés en angiographie à la fluorescéine. Un groupe contrôle avec 9 yeux de 5 patients a été constitué.

Des anomalies microvasculaires dans la région périfovéolaire ont été mises en évidence dans tous les yeux alors que l’angiographie à la fluorescéine était normale dans 9 des 18 yeux (50%). La plupart des anomalies capillaires étaient localisées en temporal de la région juxtafovéolaire, impliquant à la fois le plexus capillaire superficiel et profond. La zone avasculaire centrale était significativement plus grande chez les patients drépanocyaires que dans le groupe contrôle, à la fois dans le plexus superficiel et profond (p<0.0001). La densité des vaisseaux dans la région périfovéolaire était significativement plus basse chez les patients drépanocytaires que dans le groupe contrôle dans les 2 plexus.

Ainsi l’OCT angiographie a apporté une imagerie détaillée de la microvasculature périfovéolaire dans la drépanocytose, mettant en évidence une sensibilité plus grande que l’angiographie à la fluorescéine pour la détection de la microangiopathie maculaire chez des patients asymptomatiques.

De plus l’OCT angiographie a montré que les 2 plexus vasculaires étaient atteints dans la microangiopathie drépanocytaire.



Les lésions réfractiles de la rétine


Tick S, Wolff B, Tilleul-Hatwell V, Sahel JA, Cohen SY. Inner Retinal Refractile Lesions in Type 1 Neurofibromatosis. Retina. 2016 Apr; 36(4):e25-6.

Les manifestations oculaires de la neurofibromatose de type 1 peuvent concerner presque toutes les structures de l’œil et de l’orbite. Les lésions les plus caractéristiques sont les nodules de Lisch et les hamartomes rétiniens astrocytaires.

Les auteurs décrivent pour la première fois des lésions réfractiles de la rétine interne chez une patiente avec une neurofibromatose de type 1. Ils interprètent ces lésions comme de petites lésions astrocytaires hypertrophiques, simulant une rétinopathie cristalline.



Bibliographie MARS 2016 

Dr Jennyfer ZERBIB - Nice

Injections intra vitréennes d’aflibercept pour le traitement de l’œdème maculaire des occlusions de branche veineuse. Résultats à 1 an de l’étude VIBRANT

Clark WL, Boyer DS, Heier JS, Brown DM, Haller JA, Vitti R, Kazmi H, Berliner AJ, Erickson K, Chu KW, Soo Y, Cheng Y, Campochiaro PA. Ophthalmology. 2015 Mar ;122(3):538-44. doi: 10.1016/j.ophtha.2014.08.031. Epub 2014 Oct 12.

L’étude a cherché à analyser l’efficacité et la tolérance de l’aflibercept 2mg (AIA) comparé au grid laser dans le traitement de l’œdème maculaire secondaire aux occlusions de branche veineuse, dans le cadre d’un essai de phase 3, randomisé et en double insu.

Les yeux du groupe AIA ont reçu l’AIA toutes les 4 semaines les 6 premiers mois puis à une injection toutes les 8 semaines, avec recours au grid laser si nécessaire à la 36ème semaine. Dans le groupe grid laser, tous les yeux ont reçu un grid laser à baseline et un laser additionnel entre les semaines 12 à 20 si les critères de sauvetage étaient remplis avec de l’AIA toutes les 8 semaines après la phase inductive à partir du 6ème mois.

Les résultats ont montré un pourcentage d’yeux avec amélioration de l’acuité visuelle 15 lettres de 52.7% dans le groupe IAI et de 26.7% dans le groupe laser (p=0.0003) au 6ème mois et à 57.1% contre 41.1% (p=0.0296) à 1 an. Le changement moyen en acuité visuelle entre l’examen initial et le 6ème mois était noté à 17 lettres versus 6.9 lettres (p<0.0001) au 6ème mois et 17.1 versus 12.2 (p=0.0035) à 1 an. Dans le groupe IAI, 10.6% des yeux ont reçu le laser en traitement de secours à la 36ème semaine.

Ainsi un traitement initial par injections mensuelles d’aflibercept pendant 6 mois puis des injections toutes les 8 semaines, a permis un contrôle de l’œdème maculaire et un bénéfice visuel maintenu à 1 an. Dans le groupe laser, le traitement de secours par injections d’aflibercept à partir du 6ème mois a également permis une amélioration de la vision à 1 an.


Injections intra vitréennes de ranibizumab pour les néovaisseaux choroïdiens compliquant les stries angioïdes

Tilleul J, Mimoun G, Querques G, Puche N, Zerbib J, Lalloum F, Srour M, Souied EH. INTRAVITREAL RANIBIZUMAB FOR CHOROIDAL NEOVASCULARIZATION IN ANGIOID STREAKS: Four-Year Follow-up. Retina. 2016 Mar; 36(3): 483-91.

Les auteurs ont étudié les résultats à 4 ans du ranibizumab dans le traitement de la néovascularisation choroïdienne compliquant les stries angioïdes.

Les auteurs ont inclus 35 yeux de 27 patients traités par injections répétées de ranibizumab (9.9 injections en moyenne ± 7.2 allant de 2 à 26 injections) pour un suivi moyen de 48.6 ± 17.1 (8-66).

A la fin du suivi, l’acuité visuelle était stabilisée ou améliorée pour 22 des 35 yeux (62.9%). L’épaisseur maculaire avait diminué ou avait été stabilisée dans 16 des 35 yeux (45.7%). A la fin du suivi, il n’y avait pas de diffusion en angiographie à la fluorescéine dans 27 des 35 yeux (77.1).

Les auteurs concluent que sur cette large série de patients avec des néovaisseaux choroïdiens compliquant des stries angioïdes, les injections de ranibizumab ont permis une stabilisation de l’acuité visuelle dans la plupart des yeux. Le ranibizumab apparaît comme un traitement efficace à long terme des néovaisseaux choroïdiens associés aux stries angioïdes.


Altérations de l’épithélium pigmentaire péri-papillaires dans la DMLA

Cohen SY, Dubois L, Grenet T, Nghiem-Buffet S, Jung C, Fajnkuchen F, Delahaye-Mazza C, Quentel G, Tadayoni R. PERIPAPILLARY RETINAL PIGMENT EPITHELIUM CHANGES IN AGE-RELATED MACULAR DEGENERATION. Retina. 2016 Mar ;36(3):458-64.

Les auteurs ont analysé, de façon prospective et monocentrique, 104 patients atteints de DMLA (104 avec DMLA exsudative et 4 avec DMLA atrophique), afin de décrire les altérations de l’épithélium pigmentaire péri-papillaires retrouvées.

Ces anomalies ont été identifiées chez 76 des 104 yeux (73%) et bien visibles sur les clichés en autofluorescence. Ces altérations étaient significativement plus importantes dans le groupe de patients DMLA que dans le groupe contrôle de même âge (14/34 yeux soit 41.1%, p=0.002 ; avec occlusion veineuse, membrane épirétinienne, rétinopathie diabétique et autres…).

Ces anomalies ont été classées par grades d’après les clichés en autofluorescence :

0 : absence ; 1 :altérations de l’autofluorescence ; 2 : irrégularités focales hyperautofluorescentes punctiformes ; 3 : irrégularités un peu plus étendues prenant une disposition en réseau ; 4 : irrégularités étendues en réseau.

Les altérations de l’épithélium pigmentaire péri-papillaires avec un grade ≥ 2 étaient observées plus fréquemment chez les patients DMLA que dans le groupe contrôle (41.3 versus 17.6%, p= 0.013).

Ainsi ces anomalies péri papillaires étaient observées de façon plus fréquente et avec des grades plus sévères chez les patients DMLA que chez les contrôles. La signification de ces altérations de l’épithélium pigmentaire est à ce jour non comprise.


Evolution après chirurgie des décollements rétrofovéolaires secondaires aux membranes épirétiniennes.

Pison A, Dupas B, Couturier A, Rothschild PR, Tadayoni R. Evolution of subfoveal Detachments Secondary to Idiopathic Epiretinal Membranes after Surgery. Ophthalmology. 2016 Mar; 123(3):5839.

Cette même équipe avait rapporté la présence de dépôts rétrofovéolaires associés aux membranes épirétiniennes avec une prévalence de 17.2%, décrits initialement en utilisant les OCT time-domain. Les auteurs ont souhaité analyser leurs caractéristiques en OCT spectral-domain.

Ils ont analysé 293 yeux, opérés de membrane épirétinienne, de façon rétrospective.

Les résultats ont montré la présence d’un décollement séreux rétinien correspondant au dépôt de matériel dans 59 des 293 yeux (20%). Ils n’ont pas retrouvé de différence entre l’acuité visuelle post opératoire chez les 59 yeux, comparés aux 234 yeux sans décollement. Notons que 68% des décollements séreux ont disparu après chirurgie avec un suivi moyen de 4.8 ± 3.2 mois dont la plupart (62%) avant le3 ème mois. De plus il n’a pas été mis en évidence de différence dans l’acuité visuelle postopératoire entre les yeux avec disparition ou non du décollement.

Ainsi les auteurs concluent que les décollements séreux rétiniens ont été mis en évidence dans 20% des yeux. Ils ont disparu dans plus d’un tiers des cas après chirurgie, et ce assez précocement, sans impacter négativement la vision, ne devant pas, ainsi, interférer avec la décision chirurgicale.


Résultats dans les anastomoses chorio rétiniennes dans l’étude CATT

Daniel E, Shaffer J, Ying GS, Grunwald JE, Martin DF, Jaffe GJ, Maguire MG; Comparison of Age-Related Macular Degeneration Treatments Trials (CATT) Research Group. Outcomes in Eyes with Retinal Angiomatous Proliferation in the Comparison of Age-Related Macular Degeneration Treatments Trials (CATT). Ophthalmology. 2016 Mar; 123(3):609-16.

Les auteurs ont analysé les caractéristiques initiales, l’acuité visuelle et les résultats morphologiques d’yeux avec anastomoses chorio rétiniennes (ACR) dans la CATT study.

La CATT study est une large cohorte de patients ayant reçu de façon randomisée du ranibizumab ou du bevacizumab pendant 2 ans, pour le traitement de la DMLA exsudative.

Les ACR ont été retrouvées avec une prévalence de 126 sur 1183 yeux (10.7%). L’acuité visuelle s’est améliorée à 1 an (10.6 vs 6.9p=0.01), alors qu’elle est restée similaire à 2 ans (7.8 vs 6.2, p=0.34) par rapport aux yeux sans ACR. A 1 an, les yeux avec ACR étaient plus susceptibles de se présenter sans fluide en OCT (46 vs 26%, p<0.001), sans diffusion en angiographie (61% versus 50%, p=0.03) et avec une plus grande réduction de l’épaisseur fovéolaire (-240 μm vs -161 μm, p<0.001). Ils étaient plus sujets à présenter une atrophie géographique (24% vs 15%, p=0.01) que les yeux sans ACR et moins sujets à la fibrose (17% vs 36% ; p < 0.001) ou au matériel hyper réflectif (36% vs 48% ; p=0.01). Ces résultats étaient similaires à 2 ans.

Parmi les yeux traités en PRN, les yeux avec ACR ont bénéficié de moins d’injections la première année (6.1 vs 7.4, p= 0.003) et la 2ème année (5.4 vs 6.6 ; p=0.025), avec un résultat fonctionnel similaire aux yeux sans ACR à 2 ans.


Décollement séreux rétinien en pont

Fajnkuchen F, Cohen SY, Thay N, Ayrault S, Delahaye-Mazza C, Grenet T, Nghiem-Buffet S, Quentel G, Giocanti-Auregan A. BRIDGE ARCH-SHAPED SEROUS RETINAL DETACHMENT IN AGE-RELATED MACULAR DEGENERATION. Retina. 2016 Mar;36(3):476-82.

Les auteurs ont analysé et décrit les décollements séreux rétiniens (DSR) dits « en pont ».

Ils ont inclus 22 yeux de 22 patients avec DMLA et présence d’un DSR en pont. Ce type de décollement séreux était caractérisé par une jonction à bords abrupts entre l’épithélium pigmentaire et la rétine neuro-sensorielle (angle moyen 53.45 ± 12.5°) et par la présence de zones d’adhésion entre la rétine neurosensorielle et le complexe fibreux développé aux dépens des néovaisseaux choroïdiens.

Le DSR était compartimentalisé dans 14 yeux. Dans 15 yeux, la néovascularisation était pré-épithéliale avec observation d’une fibrose associée. L’acuité visuelle moyenne avec traitement par ranibizumab a diminué de 49 ± 19.2 lettres en moyenne à l’examen initial à 40.3 ± 18.6 lettres à l’issu du suivi.

Les auteurs décrivent pour la première fois les caractéristiques anatomiques de ce type de DSR ; ils apparaissent dans cette étude avec une évolution défavorable après traitement comparé à la littérature. Ce type de DSR pourrait correspondre à un marqueur de l’évolution vers la fibrose des néovaisseaux choroïdiens.



 Bibliographie Février 2016 

Dr Jennyfer ZERBIB - Nice

Facteurs de risque et incidences de l’œdème maculaire après chirurgie de la cataracte

Chu CJ, Johnston RL, Buscombe C, Sallam AB, Mohamed Q, Yang YC; United Kingdom Pseudophakic Macular Edema Study Group. Risk Factors and Incidence of Macular Edema after Cataract Surgery: A Database Study of 81984 Eyes. Ophthalmology. 2016 Feb;123(2):316-23.

Les auteurs ont cherché à analyser l’incidence et les facteurs de risque de l’oedème maculaire après chirurgie de cataracte par une étude rétrospective d’une base de données de 81984 yeux.

Les résultats montrent une incidence de l’œdème maculaire du pseudophake à 1.17% en l’absence de complications opératoires, et plus fréquemment chez les hommes plus âgés et avec présence de facteurs de risque. Les yeux avec rupture capsulaire avaient un risque augmenté d’œdème maculaire avec un risque relatif à 2.61, de même la présence d’une occlusion veineuse, de décollement de rétine, ou la présence d’une membrane épirétinienne représentaient des facteurs de risque d’œdème maculaire.

Les patients diabétiques avaient un risque augmenté d’œdème postopératoire avec présence ou non d’une rétinopathie diabétique, et un risque d’autant plus grand que la rétinopathie était sévère (RR=1.80 en l’absence de rétinopathie ; RR=6.23 si présence d’une rétinopahie). La myopie forte, la DMLA ou les traitements avec prostaglandines ne représentaient pas des facteurs de risque d’œdème maculaire post-opératoire.

Ainsi l’œdème maculaire du pseudophake peut survenir en l’absence de complications chirurgicales ou de facteur de risque., mais néanmoins les complications et certains facteurs de risque telle la rétinopathie diabétique sont quantifiés par cette large étude.

Facteurs de risque de CRSC (Choriorétinopathie séreuse centrale)

Revue et méta-analyse

Liu B, Deng T, Zhang J. RISK FACTORS FOR CENTRAL SEROUS CHORIORETINOPATHY: A Systematic Review and Meta-Analysis. Retina. 2016 Jan;36(1):9-19.

Les auteurs ont retenus 17 études comprenant 9839 patients pour analyser les facteurs de risque de CRSC.

Les résultats mettent en évidence les facteurs de risque suivants : l’hypertension (OR = 1.7; 95% CI: 1.28–2.25), l’infection à Helicobacter pylori (OR=3.12; 95% CI: 1.81–5.40), la prise de stéroïdes (OR = 4.29; 95% CI: 2.01–9.15), les problèmes de sommeil (OR = 1.90; 95% CI: 1.28–1.83), les maladies (OR=3.44; 95% CI: 1.90–6.26), les médicaments psychotropes (OR = 2.69; 95% CI: 1.63–4.45), la personnalité de type A (OR = 2.53; 95% CI: 1.08–5.96).

Histoire Naturelle de l’atrophie géographique secondaire à la DMLA atrophique

Schmitz-Valckenberg S, Sahel JA, Danis R, Fleckenstein M, Jaffe GJ, Wolf S,Pruente C, Holz FG. Natural History of Geographic Atrophy Progression Secondary to Age-Related Macular Degeneration (Geographic Atrophy Progression Study). Ophthalmology. 2016 Feb;123(2):361-8.


Les auteurs ont cherché à analyser le taux de progression de l’atrophie géographique secondaire à la DMLA atrophique et à identifier les facteurs pronostiques, dans le cadre d’une grande étude prospective multicentrique sur 603 patients.

Les résultats montrent une progression de l’atrophie plus importante dans les yeux avec des plages d’atrophie multicentriques comparés aux yeux avec une plage d’atrophie unique. (p<0.001), ainsi que dans les yeux avec des lésions extrafovéolaires comparés à ceux avec des lésions retrofovéolaires (p=0.001). La baisse visuelle moyenne était de 6.2 ± 15.6 à 12 mois. Les auteurs ont montré de plus des vitesses de progression différentes en fonction de l’hyperfluorescence identifiée sur les clichés en autofluorescence (plus rapide si hyperfluorence en bande ou diffuse comparativement à aucune hyperfluorescence).

Prévalence des pseudodrüsen réticulés dans la DMLA par imagerie multimodale

De Bats F, Mathis T, Mauget-Faÿsse M, Joubert F, Denis P, Kodjikian L. PREVALENCE OF RETICULAR IN AGE-RELATED MACULAR DEGENERATION USING MULTIMODAL IMAGING. Retina. 2016 Jan;36(1):46-52.


Les auteurs ont analysé la prévalence des pseudodrüsen réticulés dans une étude prospective menée sur 243 yeux de 145 patients en utilisant une imagerie multimodale comprenant les photographies couleurs du fond d’œil, les clichés en lumière bleue, en infrarouge, en autofluorescence, en imagerie multicolore et en OCT Spectral Domain.

Les auteurs ont évalué la présence des pseudodrüsen réticulés chez 68.8% des patients. Le SD-OCT, les clichés en infrarouge et l’imagerie multicolore avaient la plus grande sensibilité (99.3, 84.6 et 87.1%) avec une spécificité de 100%.

Ainsi la prévalence retrouvée dans cette étude est plus élevée que les études précédentes. L’utilisation d’un plus large cube en OCT (30 x 25°) peut expliquer ces résultats et est recommandée par les auteurs pour augmenter leurs chances de détections.

L’OCT angiographie dans les occlusions veineuses : évaluation des plexus capillaire superficiel et profond

Coscas F, Glacet-Bernard A, Miere A, Caillaux V, Uzzan J, Lupidi M, Coscas G, Souied EH. Optical Coherence Tomography Angiography in Retinal Vein Occlusion: Evaluation of Superficial and Deep Capillary Plexa. Am J Ophthalmol. 2016 Jan;161:160-171.e2.

Les auteurs ont analysé l’apparence des plexus capillaires superficiel et profond en OCT angiographie dans 54 yeux avec occlusion veineuse, et en les comparant aux images en angiographie à la fluorescéine et SD-OCT.

Les auteurs ont montré que l’OCT angiographie avait permis d’évaluer à la fois la perfusion et l ‘œdème maculaire dans les occlusions veineuses. Les kystes intrarétiniens ont été identifiés dans 49 yeux (90%) en OCT angiographie, dans 34 yeux (68%) en angiographie à la fluorescéine et dans 40 yeux (76%) en SD-OCT. Des anomalies du réseau capillaire étaient observées chez tous les patients, à la fois dans le plexus capillaire superficiel et le plexus capillaire profond. Néanmoins le plexus capillaire profond apparaissait plus sévèrement atteint que le plexus capillaire superficiel.

La correspondance entre la diffusion en angiographie à la fluorescéine et les paramètres en OCT dans le diagnostic et le suivi de la néovascularisation choroïdienne liée à la myopie traitée par bevacizumab

Battaglia Parodi M, Iacono P, Bandello F. CORRESPONDENCE OF LEAKAGE ON FLUORESCEIN ANGIOGRAPHY AND OPTICAL COHERENCE TOMOGRAPHY PARAMETERS IN DIAGNOSIS AND MONITORING OF MYOPIC CHOROIDAL NEOVASCULARIZATION TREATED WITH BEVACIZUMAB. Retina. 2016 Jan;36(1):104-9.

Les auteurs ont inclus 30 yeux de façon prospective. Les patients ont bénéficié d’un OCT et d’une angiographie à la fluorescéine lors de l’examen initial, à 1, 2 et 3 mois. En SD-OCT les paramètres : présence de fluide intra et sous rétinien et l’absence de la visibilité de la membrane limitante externe étaient considérés comme des signes d’activité exsudative et corrélés à la présence/absence de diffusion en angiographie à la fluorescéine.

Au diagnostic, l’OCT a identifié la présence de fluide sous rétinien dans 14 yeux (46%), du fluide intra rétinien dans 12 yeux (40%) et l’absence de visibilité de la membrane limitante externe dans 30 des 30 yeux (100%). Pendant le suivi, soit 32 visites, en prenant en considération les signes OCT des néovaisseaux actifs sur l’angiographie à la fluorescéine, le liquide sous rétinien a été identifié lors de 24 visites (75%), les logettes intra rétiniennes avec liquide sous rétinien lors de 5 visites (15.6%) et l’absence de visualisation de la membrane limitante externe lors de 32 visites (100%).

Les auteurs concluent que l’absence de visualisation de la membrane limitante externe est le paramètre le plus fiable pour l’évaluation de l’activité néovasculaire plutôt que le fluide intra/sous rétinien. Il pourrait constituer une option utile dans le diagnostic et la surveillance des néovaisseaux liés à la myopie durant le traitement par anti-VEGF.



 
Bibliographie Décembre 2015 


Dr Jennyfer ZERBIB

Querques G, Souied EH. Vascularized Drusen: Slowly Progressive Type 1 Neovascularization Mimicking Drusenoid Retinal Pigment Epithelium Elevation. Retina. 2015;35(12):2433-9.

Les Prs Querques et Souied présentent un très bel éditorial dans le journal Retina de décembre au travers de cas cliniques pour discuter des cas de néovaisseaux de type 1 lentement progressifs mimant des soulèvements drusénoïdes de l’épithelium pigmentaire.

Ces images de soulèvements drusénoïdes de l’épithelium pigmentaire, correspondant en fait à des néovaisseaux de type 1 ne sont détectés que sur l’analyse multimodale des images incluant l’angiographie à la fluorescéine et l’ICG. L’OCT-angiographie pourrait être un outil utile pour faire le diagnostic de ces néovaisseaux de type 1 mimant les soulèvements drusénoïdes de l’épithelium pigmentaire.

Il n’y a pas de consensus sur le traitement de ces lésions ; nombre de ces lésions peuvent rester stables plusieurs années. Les auteurs soulèvent la question d’un continuum entre les larges drüsen, les néovaisseaux de type 1 lentement progressifs et les décollements de l’épithelium pigmentaire vascularisés.

Optical Coherence Tomography Angiography of Shallow Irregular Pigment Epithelial Detachments In Pachychoroid Spectrum Disease Dansingani, Kunal K. et al. American Journal of Ophthalmology , Volume 160 , Issue 6 , 1243 - 1254.e2

OCT-Angiographie dans les petits soulèvements irréguliers de l’épithelium pigmentaire dans la pachychoroïde.


Les auteurs ont souhaité analyser la proportion des petits soulèvements irréguliers de l’épithelium pigmentaire dans les yeux avec les signes cliniques de pachychoroïde associés à une néovascularisation, et analyser la morphologie du tissu néovasculaire en OCT-angiographie.

Vingt-deux yeux de 16 patients avec pachychoroïde ont été étudiés de façon prospective, avec un âge moyen de 71 ans. L’épaisseur choroïdienne centrale moyenne était de 381 μm. Quatre des 22 yeux analysés (18%) présentaient des vasculopathies polypoïdales. L’angiographie avec colorants montrait des signes spécifiques de néovascularisation dans 5 des 17 yeux (29%) avec des lésions néovascualires non polypoïdales. En OCT-angiographie, les néovaisseaux de type 1 étaient visualisés dans 21 des 22 yeux analysés (95%).

Les auteurs concluent que les résultats de leur étude suggèrent que dans les yeux avec pachychoroïde, la présence d’un petit soulèvement irrégulier de l’épithelium pigmentaire soit un élément diagnostique des néovaisseaux de type 1 plus fort que pensé précédemment et que l’angiographie avec colorants pourrait sous-estimer la prévalence de la néovascularisation comparé à l’OCT-angiographie.


The Incidence and Progression of Age-Related Macular Degeneration over 15 Years Joachim, Nichole et al. Ophthalmology , Volume 122 , Issue 12 , 2482 - 2489

L’incidence et la progression de la DMLA sur 15 ans. Etude Blue Mountains. L’objectif de l’étude a été d’analyser l’incidence à 15 ans et la progression de la DMLA dans une population âgée australienne. Il s’agit d’une étude de cohorte.

1149 des 3654 participants de l’étude Blue Mountains agés de plus de 49 ans ont été examinés à 15 ans soit 56.1%. Les participants ont bénéficié de photos couleurs du fond d’œil, d’un questionnaire et d’une analyse génétique.

L’incidence à 15 ans était de 22.7% pour la maculopathie liée à l’âge (MLA) et 6.8% pour la DMLA. Après ajustement sur les facteurs de risque, l’incidence était respectivement de 15.1% et 4.1%. L’âge était fortement associé à la MLA et la DMLA (p<0.0001). Le sexe féminin et la présence des allèles à risque pour les 2 gènes CFH et ARMS2 étaient associés indépendamment avec la MLA alors que le tabagisme et la présence d’au moins l’allèle à risque pour le gène CFH ou le gène ARMS2 étaient associés avec l’incidence de la DMLA. La consommation de poisson était inversement associée à la DMLA mais pas à l’incidence de la MLA. La sévérité des lésions de la MLA était un facteur prédicitif fort de progression vers une DMLA.

Les auteurs concluent que l’incidence à 15 ans de la MLA et la DMLA dans l’étude Blue Mountains est comparable aux résultats de l’étude de la Beaver Dam. Le risque de progression vers une DMLA est fortement associé à la sévérité de la MLA.

Association of Baseline Characteristics and Early Vision Response with 2-Year Vision Outcomes in the Comparison of AMD Treatments Trials (CATT) Ying, Gui-shuang et al. Ophthalmology , Volume 122 , Issue 12 , 2523 - 2531.e1

L’association des caractéristiques à l’inclusion et la réponse précoce sur la vision et les résultats à 2 ans dans l’étude CATT

L’objectif de l’étude est d’évaluer les caractéristiques à l’inclusion et la réponse précoce sur l’acuité visuelle (à 4 et 12 semaines) sur les résultats visuels à 1 et 2 ans dans l’étude CATT. Il s’agit d’une analyse secondaire réalisée sur les 1185 patients inclus dans l’étude CATT. Les participants ont reçu un traitement par ranibizumab ou bevacizumab selon un régime mensuel ou PRN.

Les résultats montrent que les facteurs prédictifs cliniques significatifs d’un moins bon gain visuel à 2 ans sont un plus grand âge, une acuité visuelle ≥ 20/40, une plus grande surface néovasculaire, la présence d’atrophie géographique, une épaisseur centrale rétinienne ≤ 325 μm ou ≥ 425 μm et une élévation de l’épithelium pigmentaire. Parmi les 176 yeux ayant gagné au moins 3 lignes à la 12ème semaine, 78% ont eu un gain d’au moins 3 lignes à 2 ans, alors que parmi les 113 yeux ayant perdu au moins 1 ligne à la 12ème semaine, 27% d’entre eux ont gagné au moins 1 ligne à 2 ans.

Les conclusions des auteurs sont que la réponse sur l’acuité à la 12ème semaine est plus prédictive sur le résultat visuel à 2 ans que les caractéristiques cliniques à l’inclusion ou la réponse à 4 semaines.

Prospective Trial of Treat-and-Extend versus Monthly Dosing for Neovascular Age-Related Macular Degeneration Wykoff, Charles C. et al. Ophthalmology , Volume 122 , Issue 12 , 2514 - 2522

Essai prospectif avec schéma de traitement en treat and extend comparé au régime mensuel dans la DMLA exsudative


Les auteurs ont évalué en prospectif la stratégie de traitement en treat and extend comparé au schéma de traitement mensuel avec le ranibizumab dans le traitement de la DMLA exsudative.

Lors d’un essai de phase IIIb, multicentrique et randomisé contrôlé, 66 patients naïfs ont été inclus dans l’étude. Les patients du groupe treat and extend ont été traités avec une phase d’induction d’au moins 3 injections mensuelles jusqu’à résolution des signes cliniques et OCT d’activité exsudative.

Les résultats montrent une amélioration de l’acuité visuelle de 9.2 et 10.5 lettres à 12 mois dans les groupes schéma mensuel et treat and extend respectivement. Le nombre moyen d’injections à 12 mois était de 13 et 10.1 (7-13) dans les groupes schéma mensuel et treat and extend respectivement. Dans le groupe treat and extend, 18 patients (45%) ont obtenu un intervalle d’extension de 8 semaines ou plus ; 22% des patients ont nécessité des injections mensuelles, alors que 37% des patients ont bénéficié d’un traitement avec intervalles de 9 semaines ou plus à 12 mois.

Les conclusions de cette étude prospective randomisée, sont que la stratégie de traitement en treat and extend pour le traitement de la DMLA exsudative a permis des gains visuels et anatomiques comparables à ceux obtenus avec le schéma de traitement mensuel.

Ocular Complications in Children with Diabetes Mellitus Geloneck, Megan M. et al. Ophthalmology , Volume 122 , Issue 12 , 2457 - 2464

Les complications oculaires chez les enfants diabétiques


Les auteurs déclarent que l’efficacité des visites annuelles pour l’examen des yeux chez l’enfant diabétique n’est pas claire. Les auteurs ont souhaité déterminer la prévalence et le début des pathologies oculaires des enfants diabétiques, identifier les facteurs de risque des maladies oculaires afin d’ériger des recommandations sur le rythme de suivi chez les enfants asymptomatiques.

Des enfants de moins de 18 ans avec un diabète de type 1 ou 2 ont été examinés sur une période de 4 ans, ils ont bénéficié d’un examen ophtalmologique complet. De plus les auteurs ont réalisé une revue de la littérature. Au total 370 enfants avec un âge moyen de 11.2 ans, (1-17.5 ans) ont eu 693 examens, avec un diabète d’une durée moyenne de 5.2 ans (0.1-16.2 ans), et une hémoglobine glyquée moyenne de 8.6.

Les résultats montrent qu’aucun enfant n’a présenté de rétinopathie diabétique. Douze enfants ont eu une cataracte dont 5 ont nécessité une chirurgie, diagnostiquée par une baisse de l’acuité visuelle et non sur l’examen de dépistage. Dix-neuf enfants ont présenté un strabisme. Quarante et un patients avaient des erreurs réfractives élevées. Il n’y avait pas d’association entre la durée et l’équilibre du diabète et ces anomalies. Dans la littérature, l’âge le plus jeune pour le diagnostic d’une rétinopathie diabétique sévère était de 15 ans, et la durée la plus courte d’évolution de la maladie était de 5 ans.

La rétinopathie diabétique est rare chez les enfants, indépendamment de la durée et de l’équilibre du diabète. Les auteurs concluent d’après les résultats de leur étude et d’après la revue de la littérature, que les examens de dépistage ophtalmologique chez les enfants atteints de diabète de type 1 pourraient débuter à l’âge de 15 ans ou 5 ans après le diagnostic de diabète sauf si l’enfant est considéré à haut risque et ce de façon inhabituelle par l’endocrinologue.

Chhablani J, Kozak I, Pichi F, Chenworth M, Berrocal MH, Bedi R, Singh RP, Wu L, Meyerle C, Casella AM, Mansour A, Bashshur Z, Scorza A, Carrai P, Nucci P, Arevalo JF; King Khaled Eye Specialist Hospital International Collaborative Retina Study Group. OUTCOMES OF TREATMENT OF CHOROIDAL NEOVASCULARIZATION ASSOCIATED WITH CENTRAL SEROUS CHORIORETINOPATHY WITH INTRAVITREAL ANTIANGIOGENIC AGENTS. Retina. 2015 Dec;35(12):2489-97.

Résultats du traitement des néovaisseaux choroïdiens associés aux CRSC traités par antiangiogéniques


Les auteurs ont analysé les caractéristiques cliniques et les résultats d’une série de 46 yeux de 43 patients, lors d’une étude rétrospective, traités par anti-VEGF pour des néovaisseaux compliquant des choriorétinites séreuses centrales (CRSC). Les résultats montrent un âge moyen de 57.56 ans (29-79 ans), un suivi moyen de 38.3 mois ± 58.9 mois. L’acuité visuelle était améliorée de plus de 3 lignes dans 12 yeux (26%), la vision était stable (± 1 ligne) dans 19 yeux (41.3%), une perte de plus 3 lignes était notée dans 6 yeux (13%), la moyenne était de 1.16 ligne ± 3.74. Le nombre moyen d’injections intra vitréenes pendant le suivi était de 4.45 ± 4.1, l’intervalle le plus long sans injection était de 8.9 mois ± 7.5 mois.

Ainsi les auteurs concluent que les anti-VEGF dans le traitement des néovaisseaux compliquant les CRSC est efficace et sûre, sans effet secondaire majeur.

Morphology and Vascular Layers of the Choroid in Stargardt Disease Analyzed Using Spectral-Domain Optical Coherence Tomography Adhi, Mehreen et al.

American Journal of Ophthalmology , Volume 160 , Issue 6 , 1276 - 1284.e1


L’étude a consisté en l’analyse de l’épaisseur, de la morphologie et des couches vasculaires de la choroïde chez des patients avec maladie de Stargardt en SD-OCT. Il s’agissait d’une étude rétrospective cas-contrôles, menée chez 28 patients avec maladie de Stargardt (53 yeux et exclusion de 12 yeux pour manque de visualisation précise de l’interface choroidoscéral) avec un âge moyen de 46 ans (15-79 ans) comparés à 30 personnes indemnes de pathologie chorio-rétinienne (30 yeux) avec un âge moyen de 49 ans (22-79 ans). Le diagnostic de maladie de Stargardt était basé sur l’histoire clinique et l’examen ophtalmologique complet. L’analyse a été réalisée par 2 évaluateurs indépendants.

Les résultats montrent une choroïde irrégulière chez 26 des 41 yeux (64%) avec maladie de Stargardt comparativement à 0 des 30 yeux sains (0%). L’épaisseur choroïdienne moyenne rétrofovéolaire et l’épaisseur moyenne rétrofovéolaire de la couche des gros vaisseaux choroïdiens était significativement diminuée dans les yeux avec maladie de Stargardt comparativement aux yeux sains (272.8 ± 32.8 μm versus 225.4 ± 69.9 μm ; p=0.03 et 219.5 ± 30.6 μm versus 169.2 ± 70.1 ; p=0.04, respectivement). L’épaisseur choroïdienne maximale était rétrofovéolaire dans 9 des 41 yeux (22%), un amincissement focal choroïdien était observé dans 21 des 41 yeux (51%) et une atténuation dans la couche des gros vaisseaux choroïdiens était observée dans 8 des 41 yeux (20%) avec maladie Stargardt. Il n’y avait pas d’association avec l’acuité visuelle et les images de la morphologie choroïdienne, à l’exception d’une meilleure acuité visuelle lorsque était observée une préservation de la couche des gros vaisseaux choroïdiens (33 des 41 yeux soit 80%) comparativement à ceux qui présentaient une atténuation de cette couche (p=0.007).

En conclusion, les auteurs ont montré des altérations de l’épaisseur, de la morphologie choroïdienne et des couches vasculaires choroïdiennes des yeux avec maladie de Stargardt en SD-OCT. Ces éléments pourraient contribuer a la stadification et la surveillance de la maladie de Stargardt.


Bibliographie Novembre 2015

Dr Typhaine GRENET


Influence de l’adhérence vitréo maculaire sur l’efficacité du traitement par aflibercept dans la dégénérescence maculaire liée à l’âge exsudative

McKibbin MA, Suter CA, Willis TA. The influence of vitreomacular adhesion on outcomes after aflibercept therapy for neovascular age-related macular degeneration. Retina, Oct 2015


Il s’agit d’une étude prospective évaluant l’impact de l’adhérence vitréo maculaire sur le résultat du traitement par aflibercept en intra vitréen.

Les patients inclus reçoivent une série de 3 injections mensuelles consécutives d’aflibercept puis des injections bimensuelles. Le statut du vitré est analysé à chaque visite en OCT, ainsi que l’acuité visuelle et l’épaisseur rétinienne.

Les résultats des mois 2 et 6 des patients ayant toujours le vitré adhérent ont été comparés à ceux dont le vitré était détaché.

A l’initiation de l’étude, 30 patients ont un vitré adhérent et 63 en cours de détachement ou détaché. Il y a une tendance à un meilleur résultat visuel et une épaisseur rétinienne moindre dans le groupe vitré détaché mais les résultats ne sont pas significatifs. En conclusion, le statut du vitré ne modifie pas les résultats, dans cette étude, anatomiques et fonctionnels du traitement par aflibercept dans la dégénérescence maculaire liée à l’âge.

Résultats visuels des patients traités par anti VEGF pour une DMLA avec acuité visuelle faible initiale

Toth LA, Stevenson M, Chakravarthy U. Anti vascular endothelial growth factor therapy for neovascular age-related macular degeneration. Outcomes in eyes with poor initial vision


L’originalité de l’étude est d’évaluer le bénéfice visuel des patients ayant une DMLA traitée par anti VEGF et présentant une acuité visuelle initiale faible.

Les dossiers de 420 patients traités par ranibizumab ont été analysés. Trois groupes ont été constitués : acuité visuelle ETDRS inférieur à 35 lettres, acuité visuelle entre 36 et 69 lettres et acuité visuelle > 70 lettres. L’acuité visuelle à un an a été notée ainsi que l’AV moyenne sur les 36 mois.

On observe une amélioration significative de l’AV à 1 an (+9.95 lettres) malgré l’AV basse de départ. L’amélioration de l’AV visuelle de départ par rapport à la moyenne des 36 mois de suivi est de 4.01 lettres. L’atrophie et la fibrose sont les deux éléments corrélés avec une moins bonne acuité visuelle finale.

Cette étude encourage à traiter les patients ayant des acuités visuelles basses initiales en l’absence de fibrose ou d’atrophie évoluée.


Anastomose chorio rétinienne. Analyse quantitative de l’aspect du fond d’œil controlatéral

Marques JP, Lains I, Costa MA, Pires I, Da Luz Cachulo M, Figueira J, Silva R. Retinal angiomatous proliferation. A quantitative analysis of the fundoscopic features of the fellow eye. Retina Oct 2015


L’idée de cette étude est de comparer le fond d’oeil controlatéral des patients présentant une anastomose chorio rétinienne à celui des des patients ayant une forme “classique” de DMLA exsudative afin d’essayer d’identifier des facteurs de survenue d’une néovascularisation du 2eme œil.

Cette étude rétrospective a inclus 40 yeux controlatéraux d’anastomose chorio rétinienne unilatérale et 39 yeux controlatéraux de DMLA exsudative unilatérale. L’examen analysé est la photographie couleur du fond d’œil controlatéral.

Le nombre total et la surface des drüsen dans les 1000, 3000 et 6000 µm centraux sont nettement inférieurs dans le groupe anastomose chorio rétinienne (différence statistiquement significative). Une plage de drüsen séreux > 510µm2 dans les 6000 µm centraux est associée à un risque augmenté de néovascularisation.

Le fond d’œil controlatéral des patients atteints de DMLA exsudative est différent de celui des patients pris en charge pour anastomose chorio rétinienne.

La présence d’une large plage de drüsen séreux est associée à un risque augmenté de développer des néovaisseaux et doit être considéré comme un facteur de risque phénotypique.

Injections intravitréennes de bevacizumab pour le traitement des néovaisseaux sur stries angioïdes

Alagoz C, Alagoz N, Ozkaya A, Celik U, Turan MF, Yazici AT, Cekic O, Demirok A. Intravitreal bevacizumab in the treatment of choroidal neovascular membrane due to angioid streaks. Retina oct 2015


Cette étude évalue le traitement par bevacizumab des néovaisseaux compliquant les stries angioïdes.

Il s’agit d’une étude rétrospective. Vingt-trois yeux de 20 patients ont été inclus (7 femmes, âge moyen de 45.7 ans) avec un suivi moyen de 23 mois.

Le nombre moyen d’injection est de 5,1 injections. L’acuité visuelle reste stable au cours du suivi. Les patients les plus jeunes ont besoin d’injections plus fréquentes.

Le bevacizumab en injections intra vitréennes a permis de stabiliser l’acuité visuelle des patients présentant des néovaisseaux sur stries angioïdes. Les néovaisseaux paraissent plus agressifs chez les patients jeunes et nécessitent un traitement plus intensif.

Résultats à long terme de la photothérapie dynamique à fluence réduite pour les choriorétinites séreuses centrales chroniques

Leys E, Tuttle S, Rasquin F, Neu F, Postelmans L. Long term results of low fluence photodynamic therapy for chronic central serous chorioretinopathy. J Fr Ophtalmol Oct 2015


Le but de cette étude est d’évaluer les résultats à long terme de l’utilisation de la PDT à fluence réduite dans le traitement de la CRSC chronique.

Il s’agit d’une évaluation rétrospective de 38 yeux (34 patients) ayant bénéficié d’une PDT à fluence réduite pour un DSR persistant dans le cadre d’une CRSC chronique.

Le suivi moyen après traitement par PDT est de 43.97 mois. Un gain visuel moyen significatif de 2.2 lignes est retrouvé. Une seule séance a suffi à assécher le DSR à 3 mois dans 37 cas sur 38. Deux séances ont été nécessaires pour 1 œil.

Cette étude conclut à une efficacité et à une bonne tolérance de la PDT à fluence réduite à long terme dans le traitement de la CRSC chronique.

Déchirure de l’épithélium pigmentaire rétinien après injections intra vitréennes de ranibizumab pour le traitement des anastomoses chorio rétiniennes

Cho HJ, Kim HS, Yoo SG, Han JI, Lew YJ, Cho SW, Lee TG, Kim JW. Retinal pigment epithelial tear after intravitreal ranibizumab treatment for retinal angiomatous proliferation. Am J Ophthalmol. Nov 2015


Le but cette étude rétrospective est d’évaluer l’incidence des déchirures de l’épithelium pigmentaire rétinien au cours du traitement par ranibizumab pour une anastomose chorio rétinienne.

Quatre-vingt-six patients naïfs présentant une anastomose chorio rétinienne traitée par ranibizumab ont été inclus. Tous les patients ont reçu une initiation de traitement par 3 injections intra vitréennes de ranibizumab puis ont été suivis et retraités selon le protocole PRN.

Une déchirure de l’EP a été retrouvée chez 8.2% des patients à 12 mois. Tous ces 8 patients présentaient un DEP à l’inclusion et ont déchiré au cours des 3 premiers mois de traitement. L’analyse montre une influence de la hauteur du DEP et de l’épaisseur choroïdienne sur la survenue d’une déchirure de l’EP. Les déchirures de l’EP sont associées à une moins bonne acuité visuelle finale à 132 mois comparés aux patients sans déchirure.

En conclusion, une déchirure de l’EP s’est produite chez 8 % des patients traités par ranibizumab pour une anastomose chorio rétinienne. Le risque est augmenté quand le DEP est saillant et quand la choroïde est fine.

Variations de l’épaisseur choroïdienne mesurée en swept source OCT des patients traités par ranibizumab pour une dégénérescence maculaire liée à l’âge

Razavi S, Souied EH, Darvizeh F, Querques G. Assessment of choroidal topographic changes by swept source optical coherence tomography after intravitreal ranibizumab for exudative age-related macular degeneration. Am J Ophthalmol Nov 2015


Cette étude prospective s’intéresse à l’évolution de l’épaisseur choroïdienne mesurée en OCT swept-source des patients traités par anti VEGF pour une dégénérescence maculaire liée à l’âge.

Les patients inclus ont été suivis 6 mois et étaient traités par anti VEGF pour une DMLA naïve de traitement.

Ils recevaient une phase initiale de 3 IVT consécutives mensuelles puis étaient retraités à la demande.

Quarante et un patients ont été inclus. La choroïde était de façon significative plus épaisse chez les yeux atteints de DMLA à baseline que dans l’œil controlatéral. L’épaisseur choroïdienne était significativement réduite à 3 mois (après la phase d’induction) et à 6 mois dans les yeux traités par anti VEGF. Le gain visuel était également significativement plus important dans le groupe des patients avec la plus grande réduction de l’épaisseur choroïdienne.

L’auteur conclut que les anti VEGF ont une influence positive sur l’hyperperméabilité choroïdienne et diminuent l’exsudation choroïdienne.


Bibliographie Octobre 2015

Dr Typhaine GRENET


Influence des tractions vitreo maculaires sur le résultat du traitement par antiVEGF dans la DMLA

Krishnan R, Arora R, De Salvo G, Stinghe A, Severn P, Pal B, Goverdhan S. Vitreomacular traction affects anti vascular endothelial growth factor treatment outcomes for exudative age-related macular degeneration. Retina, sept 2015


L’intérêt de l’étude est d’évaluer l’impact sur l’acuité visuelle et sur la variation de l’épaisseur rétinienne centrale des tractions vitré maculaires des patients traités par ivt d’anti VEGF pour une DMLA exsudative.

Cette étude rétrospective a porté sur 34 yeux de 32 patients qui présentait une traction vitréomaculaire visible en OCT au moment de l’initiation du traitement anti VEGF pour des néovaisseaux choroidiens dans le cadre d’une DMLA. L’acuité visuelle et l’épaisseur rétinienne centrale à baseline, 1, 3 , 6, 9 et 12 mois ont été analysées et comparées à un groupe contrôle de patients traités pour des néovaisseaux mais sans pathologie vitréo maculaire et également comparées aux résultats des études pivotales dans la DMLA.

Les résultats montrent un gain visuel modéré à 3 mois (+2.47 lettres en moyenne) suivi d’une baisse progressive de l’acuité visuelle avec à 12 mois une perte d’une lettre ETDRS par rapport à baseline (+ 9.39 lettres dans le groupe contrôle).

Il n’y a pas de réduction significative de l’épaisseur rétinienne au cours du suivi par rapport à baseline.

En conclusion, les tractions vitréomaculaires chez les patients atteints de DMLA exsudative et traités par antiVEGF sont associées à un moins bon pronostic fonctionnel et anatomique.

Evolution de l’acuité visuelle des patients traités par injections intravitréennes de ranibizumab pour une dégénérescence maculaire liée à l’âge en pratique courante. L’étude TWIN.

Souied EH, Oubraham H, Mimoun G, Cohen SY, Quere S, Derveloy A. Changes in visual acuity in patients with wet age related macular degeneration treated with intravitreal ranibizumab in daily clinical practice. The TWIN study. Retina Sept 2015.


L’analyse de l’étude « vraie vie » Lumière des patients traités par injections intravitréennes de ranibizumab pour une DMLA exsudative entre 2006 et 2009 a montré une tendance à la baisse du bénéfice visuel au cours du temps liée aux difficultés de suivre les recommandations de suivi des patients pendant la phase de maintien. L’étude TWIN analyse cette même situation entre 2010 et 2011.

Il s’agit d’une étude rétrospective et descriptive des patients après un an de traitement par ranibizumab.

On observe un gain visuel moyen de +4.3 lettres ETDRS (+/- 15.4 lettres) pour les 881 patients traités par 21 centres différents (amélioration par rapport à la période 2006-2009). Il existe aussi une amélioration du délai de prise en charge (intervalle entre le diagnostic et la première injection ; 7,7±10,9 jours versus 12,6± 24,6 jours ; p<0,001) et du pourcentage de patients recevant une phase d’induction de 3 injections mensuelles consécutives.

Cependant après la phase d’induction, très peu de patients ont réellement bénéficié d’un suivi mensuel comme recommandé ce qui n’a probablement pas empêché des retraitements plus fréquents. La variation moyenne de la MAV à 1 an est similaire dans les groupes avec ou sans DEP (+5,1 lettres versus 4,7 lettres dans le groupe sans DEP ; p=0,782).

Les auteurs concluent à une amélioration de la prise en charge globale mais les résultats fonctionnels du traitement par anti VEGF restent compromis par une compliance insuffisante aux recommandations de suivi après la phase d’induction.

Evaluation multimodale de la fonction visuelle dans la dégénérescence maculaire liée à l’âge non exsudative.

Ooto S, Suzuki M, Vongkulsiri S, Sato T, Spaide R. Multimodal visual function testing in eyes with nonexudative age_related macular degeneration. Retina sept 2015.


Le but de cette analyse est d’évaluer l’impact fonctionnel des différents types (sous-types) de drusen chez les patients présentant une DMLA non exsudative.

Un bilan anatomique incluant rétino photographies couleur, clichés en autofluorescence et OCT spectral domain et un bilan visuel incluant mesure de l’acuité visuelle ETDRS, sensibilité aux contrastes et micropérimétrie a été réalisé sur 51 yeux de 39 patients présentant des drusen.

La présence de pseudodrusen est un facteur prédictif de diminution de la sensibilité aux contrastes. Les zones d’atrophies confluentes (visibles sur le cliché en autofluorescence) et les pseudodrusen sont associés à une diminution du score en micropérimétrie

En conclusion, l’analyse des facteurs prédictifs de la fonction visuelle montre l’importance de la présence de pseudodrusen. On considère que ces pseudodrusen sont non seulement associés à un risque accru de progression de la DMLA mais affectent également la fonction visuelle.

Influence de l’interface vitréo maculaire sur le traitement par antiVEGF des patients traités pour une DMLA exsudative en Treat and Extend.

Houston SK, Rayess N, Cohen MN, Ho AC, Regillo CD. Influence of vitreomacular interface on anti-vascular endothelial growth factor therapy using treat and extend treatment protocol for age-related macular degeneration. Retina sept 2015.


Le but de l’étude est de déterminer l’influence de l’interface vitréo maculaire (adhérence sans traction) sur le résultat du traitement par antiVEGF selon un protocole treat and extend dans la DMLA.

Il s’agit d’une étude rétrospective de cas consécutifs de patients traités en treat and extend pour une DMLA (204 yeux de 181 patients). Cinquant et un yeux présentaient une adhérence vitréo maculaire.

L’adhérence vitréo maculaire n’est pas significativement associée à une différence de pronostic visuel ou d’assèchement des phénomènes exsudatifs intra rétiniens. Elle semblerait cependant avoir une incidence sur les intervalles de retraitement. Les yeux présentant une adhérence vitréo maculaire pourrait nécessiter un traitement plus intensif (diminution de la possibilité d’augmenter les intervalles entre 2 injections).

Les injections intra vitréennes sont-elles moins douloureuses en utilisant une aiguille 33 gauges plutôt que 30 gauges ?

Van Asten F, Van Middendorp H, Verkerk S, Breukink MB, Lomme RMLM, Hoyng CB, Evers AW, Jeroen Klevering B. Are intravitreal injections with ultrathin 33-G needles less painful than the commonly used 30-G needles? Retina sept 2015.


Cette étude tente de déterminer si la taille de l’aiguille utilisée pour la réalisation des injections intra vitréennes est corrélée au niveau de douleur. (Cotation de la douleur de 0 à 10) et s’il existe des facteurs prédictifs psychologiques de la douleur.

Les patients ont reçu une injection avec une aiguille 30-G et une injection avec une aiguille 33-G dans un ordre aléatoire. Le protocole d’injection comprenait une anesthésie topique et une désinfection à la povidone-iodine 5%.

Il apparait que les injections avec l’aiguille 33-G n’étaient pas associées à une diminution du niveau de douleur. Les facteurs associés à une plus forte douleur sont le niveau de stress avant le geste, l’anticipation de la douleur et de la gêne après l’injection, le désagrément de la procédure de préparation et le sexe féminin.

L’utilisation de povidone iodine pour la désinfection est vécue comme très inconfortable.

En conclusion, la douleur est la même avec les aiguilles 33-G. Les efforts pour réduire la douleur pourraient porter sur la gestion du stress, l’information du patient et l’utilisation d’un désinfectant mieux toléré localement.

Modifications du fond d’œil en autofluorescence après traitement par ranibizumab pour des néovaisseaux rétrofovéolaires compliquant une myopie forte.

Battaglia Parodi M, Iacono P, Sacconi R, Iuliano L, Bandello F. Fundus autofluorescence changes after ranibizumab treatment for subfoveal choroidal neovascularization secondary to pathologic myopia. Am J Ophthalmol août 2015.


Les patients traités par ranibizumab pour des néovaisseaux choroïdiens compliquant une myopie forte présentent des altérations de l’épithélium pigmentaire visibles en autofluorescence. Cette étude décrit ces altérations et leur corrélation avec l’acuité visuelle.

Vingt-sept patients traités par ranibizumab selon un schéma PRN pour des néovaisseaux du myope fort ont été inclus. L’autofluorescence et l’acuité visuelle à baseline et à 12 mois ont été évaluées.

A baseline 17 patients présentaient une hyperautofluorescence diffuse de la zone correspondant au néovaisseau et 10 patients un aspect en patch (zones d’hypo et d’hyperautofluorescence).

On observe un gain visuel dans le groupe hyperautofluorescence diffuse à un an (0.48 +/-0.23 logMAR à baseline et 0.30+/-0.32 logMAR à 1 an). Dans le groupe autofluorescence en patch, on note une légère baisse de l’AV à un an (0.51 +/-0.27 logMAR à baseline et 0.56+/-0.37 logMAR à un an).

L’acuité visuelle finale est meilleure dans le groupe des patients avec hyperautofluorescence diffuse au cours du suivi et est corrélée à une moindre progression de l’atrophie.

En conclusion, l’hyperautofluorescence diffuse (versus en patch) est associée à un meilleur pronostic visuel à un an et à moins de phénomènes atrophiques chez les patients traités par ranibizumab pour des néovaisseaux du myope fort.

Hyperautofluorescence et progression de l’atrophie dans la dégénérescence maculaire liée à l’âge : l’étude GAIN.

Biarnes M, Arias L, Alonso J, Garcia M, Hijano M, Rodriguez A, Serrano A, Badal J, Muhtaseb H, Verdaguer P, Mones J. Increased fundus autofluorescence and progression of geographic atrophy secondary to age related macular degeneration: the GAIN study. Am J Ophthalmol Aout 2015.



Le but de cette étude est de définir la pertinence de l’hyperautofluorescence comme facteur de risque de progression de l’atrophie géographique.

Cette étude monocentrique espagnole a inclus 109 yeux de 82 patients présentant une atrophie géographique liée à une dégénérescence maculaire liée à l’âge. La progression de l’atrophie en mm2/an a été mesurée en autofluorescence et corrélée à différentes variables.

On retrouve une progression de 1.61 mm2/ an en moyenne. La vitesse de progression de l’atrophie était liée essentiellement, à la taille de l’atrophie de départ et à la durée du suivi. Quant au type d’hyperautofluorescence, il serait plus une conséquence qu’une cause de la progression de l’atrophie.

Intérêt de la tomographie à cohérence optique réalisée immédiatement avant injection intra-vitréenne d’antiVEGF sur récidive exsudative dans la DMLA.

Moyal L, Cohen SY, Pedinielli A, Semoun O, Lalloum F, Jung C, Souied E. Interest of optical coherence tomography performed immediately before intravitreal injection of antiVEGF in exudative AMD. JFO sept 2015.


Le but de cette étude a été d’évaluer la pertinence de la réalisation d’un OCT avant injection dans le cadre du suivi de la DMLA. En effet au cours du suivi, des séries de 2 ou 3 injections sont proposées lors de récidives et certaines ne sont peut-être pas justifiées.

Deux cent quatre-vingt-douze yeux ont été inclus. Lors du contrôle à 1 mois de la première injection de la série d’injections, 36.7% des IVT ont été annulées et 33.3 % à 2 mois.

Au total, cette gestion de la récidive avec réalisation systématique d’un OCT pré injection a permis d’éviter un tiers des injections ce qui présente également une économie pour la société.



Bibliographie Septembre 2015

Dr Typhaine GRENET


Endophtalmies après injections intra vitréennes : incidence, présentation, prise en charge et pronostic visuel

Dossarps D, Bron AM, Koehrer P, Aho-Glélé LS, Creuzot-Garcher C, FRCR net. Endophtalmitis after intravitreal injections: Incidence, presentation, management and visual outcome. Am J of Ophthalmology. July 15.

L’objectif de cette étude rétrospective a été d’évaluer l’incidence et les caractéristiques des endophtalmies secondaires aux injections intra vitréennes d’anti VEGF ou de corticoïdes mais également de décrire leurs caractéristiques cliniques, bactériologiques ainsi que la prise en charge réalisée et le devenir visuel des patients. Il s’agit d’une large étude muticentrique nationale française.

Vingt-cinq centres français privés et publics ont réalisé 316.576 injections intra vitréennes entre janvier 2008 et juin 2013. Les registres ou les archives hospitalières ont été consultés pour identifier les endophtalmies traitées pendant la même période dans chaque centre.

Les résultats montrent une incidence de 0.021% (2,1 endophtalmies pour 10000 injections) correspondant à 65 cas retrouvés durant cette période. Lorsque le germe était identifié, il s’agissait majoritairement d’un Bacille Gram +. Le tableau typique correspond à une baisse de vision survenant 4 jours après l’IVT. L’étude retrouve un risque statistiquement augmenté de survenue d’endophtalmie lors de l’utilisation d’un dispositif jetable d’aide aux injections et lors de l’utilisation d’une prophylaxie par antibiotiques ou antiseptiques. Le résultat visuel est défavorable avec une AV 3 mois après le traitement de l’endophtalmie inférieure à l’acuité avant endophtalmie.

En conclusion, l’incidence de l’endophtalmie après IVT d’anti VEGF ou de corticoïdes est faible mais le pronostic visuel est défavorable.

Progression de l’atrophie maculaire et résultats visuels à 7 ans chez les patients de l’étude ANCHOR, MARINA et HORIZON : étude SEVEN-UP

Bhisitkul RB, Mendes TS, Rofagha S, Enanoria W, Boyer DS, Sadda SR, Zhang K. Macular atrophy progression and 7-year vision outcomes in subjects from the ANCHOR, MARINA, and HORIZON studies: the SEVEN-UP study. Am J of Ophthalmology. May 15

Les auteurs ont analysé l’incidence et la progression à long terme de l’atrophie maculaire dans une cohorte de patients DMLA traités par ranibizumab.

Soixante cinq patients issus du bras traitement par ranibizumab des études ANCHOR, MARINA et HORIZON ont été évalués . Les yeux étudiés ont reçu une moyenne de 1,6 IVT par an depuis l’entrée dans l’étude d’extension HORIZON. Un bilan d’imagerie et une acuité visuelle ont été réalisés et comparés aux données à l’inclusion dans les différentes études. Sept ans après les inclusions dans MARINA et ANCHOR, on observe une acuité visuelle moyenne de 54 lettres. L’atrophie maculaire est présente chez la quasi-totalité des patients (98% des yeux étudiés) avec un taux de progression de 0.28 mm2 / an en moyenne. Cette progression de l’atrophie est associée de façon statistiquement significative avec une baisse d’acuité visuelle.

Les auteurs concluent que le niveau d’acuité visuelle à 7 ans des patients traités par ranibizumab est corrélé à la progression de l’atrophie et à sa sévérité.

Décollement séreux rétinien en arche de pont dans la dégénérescence maculaire liée à l’âge

Fajnkuchen F, Md, Cohen Sy, Thay N, Ayrault S, Delahaye-Mazza C, Grenet T, Nghiem-Buffet S, Quentel G, Giocanti-Auregan A. Bridge Arch-Shaped Serous Retinal Detachment In Age-Related Macular Degeneration. Retina. 2015

L’objectif de l’étude est d’évaluer les résultats fonctionnels des patients traités pour une DMLA exsudative avec un aspect de décollement séreux rétinien en arche de pont. Il s’agit d’une étude monocentrique, non comparative, descriptive et rétrospective.

Vingt deux patients ont été inclus, tous traités pour une DMLA exsudative par ranibizumab et présentant cet aspect anatomique particulier de décollement séreux rétinien en arche de pont. Cette arche de pont correspond à un décollement séreux rétinien avec présence de zones d’adhérence entre la rétine sensorielle et le complexe fibreux issu de la néovascularisation et un angle aigu à la jonction entre l’épithélium pigmentaire et la rétine sensorielle.

Cet aspect de décollement séreux rétinien en arche de pont est associé à des phénomènes de fibrose, peut être compartimenté et aboutit à une évolution fonctionnelle défavorable. Les résultats visuels montrent une perte moyenne de 9,6 lettres (+/- 19,4) sur l’échelle ETDRS au terme du suivi, sans toutefois pourvoir exclure un sous-traitement (moyenne de 3,9 injections sur 27 mois). Ces lésions ont répondu aux IVT de ranibizumab malgré l’augmentation de la composante fibreuse.

Il s’agit de la première description de cet aspect morphologique des décollements séreux rétiniens dans l’évolution de la DMLA. Cet aspect en arche de pont correspondrait à un marqueur de développement de fibrose et serait associé à une évolution visuelle défavorable.

Les effets de la chirurgie de la cataracte sur la DMLA exsudative

Sraf SS, Ryu CL, Ober MD. The effects of cataract surgery on patients with wet macular degeneration. Am J of Ophthalmol, sept 15.

Les auteurs ont analysé de façon rétrospective les effets de la chirurgie de la cataracte sur l’évolution de la dégénérescence maculaire liée à l’âge exsudative.

L’évolution de la DMLA de patients suivis pendant 1 an et opérés de chirurgie de cataracte au milieu de la période d’étude a été comparée à l’évolution de patients DMLA non opérés et traités par injections intra vitréennes d’anti VEGF. Quarante patients ont été inclus dans le groupe chirurgical et 42 dans le groupe non chirurgical.

Les résultats visuels sont équivalents pendant la première moitié de l’étude et deviennent significativement meilleurs dans le groupe opéré durant la deuxième moitié de l’étude. Le nombre moyen d’injections nécessaires est équivalent avant et après la chirurgie dans le groupe opéré. Les yeux opérés ont développé plus de nouvelles logettes cystoïdes intra rétiniennes (ou majoré l’exsudation intra rétinienne) que les yeux non opérés.

Les auteurs concluent que la chirurgie de cataracte permet une amélioration visuelle mais entraîne des modifications anatomiques maculaires post opératoires (majoration de l’œdème, réactivation de la néovascularisation) qui n’influeraient cependant pas défavorablement sur l’évolution de la DMLA.

Injections intra vitréennes d’anti VEGF et risque thrombo embolique

Schlenker MB, Thiruchelvam D, Redelmeier DA. Intravitreal anti vascular endothelial growth factor treatment and the risk of thromboembolism. Am J of Ophthalmol, sept 15.

Les auteurs ont évalué le risque thrombo embolique des patients traités par injections intra vitréennes d’anti VEGF (bevacizumab ou ranibizumab). La population étudiée (57.919 patients consécutifs) est canadienne, âgée de plus de 65 ans et a débuté un traitement anti VEGF pour une DMLA exsudative entre 2006 et 2013.

Le nombre de consultations pour accident thrombo embolique pendant un intervalle de 3 ans avant initiation du traitement a été comparé au nombre de consultations l’année suivant le début du traitement. Un groupe contrôle de patients opérés de chirurgie de cataracte a également été constitué.

Il apparaît une augmentation significative du nombre de consultations pour événement thrombo embolique (48 par mois pendant les 3 ans précédant les injections versus 83 par mois l’année suivant le début du traitement). Cette augmentation est supérieure à celle attendue compte tenu du vieillissement, est indépendante de la molécule injectée et n’est pas retrouvée dans le groupe opéré de cataracte.

Les injections intra vitréennes d’anti VEGF peuvent contribuer à l’augmentation du risque thrombo-embolique chez les patients de plus de 65 ans.

Décollement de l’épithélium pigmentaire plat et irrégulier dans la choriorétinopathie séreuse centrale chronique et néovaisseaux choroïdiens.

Hage R, Mrejen S, Krivosic S, Quentel G, Tadayoni R, Gaudric A. Flat irregular retinal pigment epithelium detachments in chronic serous central chorioretinopathy and choroidal neovascularization. Am J Ophthalmol may 2015.

La choriorétinopathie séreuse centrale chronique peut être associée à un DEP plat et irrégulier qui peut lui-même être un signe de néovascularisation.

Les images OCT, autofluo, angiographie à la fluorescéine et au vert d’indocyanine de 110 patients suivis entre 2007 et 2013 pour une CRSC chronique ont été reprises.

Cinquante trois yeux de 38 patients présentaient un DEP plat et irrégulier. Ce DEP était associé à des néovaisseaux visibles chez 10 patients sans autre élément en faveur d’une dégénérescence maculaire (pas de drüsen). Les autres DEP (43 yeux) sont restés stables au cours du temps sans apparition de complication néovasculaire.

La néovascularisation est une des complications possibles de la CRSC chronique mais tous les DEP plats et irréguliers ne sont pas synonymes de néovaisseaux. Parfois, s’il y a une dégradation visuelle et qu’un doute persiste sur la présence de néovaisseaux, une injection d’anti VEGF test peut être réalisée.

DMLA exsudative traitée par ranibizumab : adhérence au suivi à 5 ans en pratique clinique courante

Boulanger-Scemama E, Querques G, About F, Puche N, Srour M, Mane V, Massamba N, Canoui-Poitrine F, Souied EH. Ranibizumab for exudative age-related macular degeneration : a five year study of adherence to follow-up in a real-life setting. JFO, sept 2015.

La DMLA est une maladie chronique qui nécessite des consultations et des traitements fréquents. Les auteurs ont essayé de déterminer quels pouvaient être les facteurs d’abandon du suivi. Les patients ayant eu une première IVT de ranibizumab entre 2006 et 2007 ont été inclus et ceux ayant interrompu leur suivi ont été rappelé et ont répondu à un questionnaire sur les raisons de cet abandon.

Dans cette étude portant sur 201 patients, le taux de perdus de vue à 5 ans est de 57% avec 3 facteurs significativement associés à l’arrêt du suivi : l’âge élevé en début de traitement, l’acuité visuelle basse en début de traitement, et une distance importante entre le domicile du patient et l’hôpital.

Au total, l’adhérence au suivi à 5 ans est faible, moins de la moitié des patients sont encore suivis à 5 ans.

Implant de dexaméthasone pour l’œdème maculaire des occlusions veineuses centrales chez les patients de moins de 50 ans

Battaglia Parodi M, Iacono P, Sacconi R, Parravano M, Varano M, Bandello F. Dexamethasone implant for macular edema secondary to central retinal vein occlusion in patients younger than 50 years. Retina , juillet 2015.

Les auteurs ont évalué l’effet des implants de dexaméthasone chez une population jeune de patients traités pour un œdème maculaire compliquant une occlusion veineuse. Seize yeux ont été inclus prospectivement et suivis pendant un an. Après la première injection, un retraitement était possible après un intervalle minimal de 4 mois en cas de baisse d’acuité visuelle ou de ré-augmentation de l’œdème en OCT.

Il existe une amélioration significative de l’acuité visuelle au contrôle à 1 an comparé à l’acuité visuelle de départ avec un gain de plus de 3 lignes sur l’échelle ETDRS pour la moitié des patients. La diminution de l’épaisseur maculaire centrale à un an est significative.

Cette étude montre que l’implant de dexaméthasone fait partie de l’arsenal thérapeutique des œdèmes maculaires des occlusions veineuses centrales chez les patients jeunes et qu’il est associé à un important bénéfice fonctionnel dans la plupart des cas. Le statut du cristallin et l’évolution de la cataracte dans cette étude de 12 mois n’ont pas été évoqués.


Bibliographie Juin 2015

Dr Jennifer ZERBIB


Fluide intra rétinien ou sous rétinien réfractaire dans la DMLA traitée par ranibizumab

Gianniou C, Dirani A, Jang L, Mantel I. REFRACTORY INTRARETINAL OR SUBRETINAL FLUID IN NEOVASCULAR AGE-RELATED MACULAR DEGENERATION TREATED WITH INTRAVITREAL RANIZUBIMAB: Functional and Structural Outcome. Retina. 2015 Jun;35(6):1195-201.

L’objectif de l’étude était d’analyser les résultats sur l’acuité visuelle des yeux traités pour une DMLA exsudative par ranibizumab avec présence de fluide réfractaire malgré des injections mensuelles, et également d’analyser les différences entre le liquide sous rétinien réfractaire et les logettes cystoïdes.

Soixante seize yeux de 74 patients, avec un âge moyen de 76.8 ans, avec présence de liquide depuis 12 mois ou plus malgré des injections mensuelles ont été analysés. Le suivi moyen était de 33.6 mois, le nombre moyen d’injections était de 11.7 la première année et 27.7 au cours du suivi. Le liquide était situé en rétrofovéolaire dans 61.8%.

Dans 27 yeux (35.5%) le fluide était résolutif après une période moyenne de 21.8 mois. L’acuité visuelle moyenne s’est améliorée de 9.0, 7.9 et 7.9 lettres à 12 mois, 24 mois et 36 mois respectivement. L’analyse des sous-groupes a révélé un risque augmenté de fibrose (OR= 3.30) ou atrophie (OR = 3.34) chez les patients avec logettes cystoïdes réfractaires comparé aux patients avec liquide sous-rétinien réfractaire. De plus les logettes cystoïdes persistantes étaient associées à un risque augmenté de perte de 10 lettres (p=0.018).

Les auteurs concluent que la présence de fluide réfractaire à un traitement par injections mensuelles de ranibizumab pour DMLA exsudative pouvait permettre néanmoins des améliorations de l’acuité visuelle maintenues, y compris dans la localisation rétrofovéolaire. Ils concluent également qu’une résolution tardive peut subvenir. Néanmoins, les logettes réfractaires étaient associées à de plus mauvais résultats anatomiques et fonctionnels que le fluide sous-rétinien.

La télémédecine dans la détection de la rétinopathie diabétique : revue et méta-analyse

Shi L, Wu H, Dong J, Jiang K, Lu X, Shi J. Telemedicine for detecting diabetic retinopathy: a systematic review and meta-analysis. Br J Ophthalmol. 2015 Jun;99(6):823-31.

L’objectif de l’étude a été de déterminer la précision de la télémédecine dans l’évaluation de la rétinopathie diabétique et de l’oedème maculaire diabétique.

20 articles incluant 1960 patients ont été sélectionnés.

La sensibilité de la télémédecine était estimée à plus de 80% pour détecter l’absence de rétinopathie diabétique, faible ou à haut risque de rétinopathie diabétique proliférante, plus de 70% pour la détection de la rétinopathie diabétique non proliférante minime ou modérée, l’œdème maculaire et l’œdème maculaire cliniquement significatif, et de 53% pour la détection de la rétinopathie diabétique non proliférante sévère.

La spécificité de la télémédecine était supérieure à 90%, sauf dans la détection de la rétinopathie diabétique non proliférante minime qui était de 89%. Le diagnostic était plus juste lorsque les images étaient obtenues après dilatation pupillaire comparé à sans dilatation et avec des images en grand angle (100-200°) comparé à sans (45-60°, 30° ou 35°) dans la détection de l’absence de rétinopathie diabétique et la présence d’une rétinopathie diabétique non proliférante minime.

Les auteurs concluent que la télémédecine dans la détection de la rétinopathie diabétique est élevée et qu’elle peut être utilisée largement dans le dépistage. La télémédecine utilisant des images grand angle après dilatation pupillaire est le meilleur choix dans la détection de l’absence de rétinopathie diabétique et la présence d’une rétinopathie diabétique non proliférante minime.

Les changements de l’épaisseur choroïdienne et la récurrence après photothérapie dynamique dans la choriorétinopathie séreuse centrale

Kim YK, Ryoo NK, Woo SJ, Park KH. Choroidal Thickness Changes After Photodynamic Therapy and Recurrence of Chronic Central Serous Chorioretinopathy. Am J Ophthalmol. 2015 Apr 14. SOUS PRESSE.

Les auteurs ont analysé les changements de l’épaisseur choroïdienne rétrofovéolaire après photothérapie dynamique (PDT) et la relation avec les récurrences dans la choriorétinopathie séreuse centrale (CRSC).

Il s’agit d’une étude rétrospective, observationnelle et comparative d’une série de cas.

Cinquante sept yeux avec une CRSC chronique de 52 patients avec plus de 2 ans de suivi traités par une PDT demi dose ou demi-fluence ont été séparés en 2 groupes : un groupe avec résolution incomplète de la CRSC ou avec des récurrences de fluide sous rétinien et un groupe avec résolution complète du fluide sous rétinien sans récurrence de la maladie.

Le suivi moyen était de 33.9 ± 9.9 mois. Quatre des 57 yeux (7%) avaient une persistance du fluide sous rétinien après PDT et 12 des 53 yeux avaient une résolution initiale du liquide sous rétinien avec des récurrences de fluide. Le groupe avec résolution incomplète ou présence de récurrences avait une réduction plus lente de l’épaisseur choroïdienne lors du premier mois (p<0.001) et un ratio de l’épaisseur choroïdienne à 1 mois plus élevé que dans le groupe avec résolution complète du fluide et absence de récurrence (p<0.001). Le ratio de l’épaisseur choroïdienne à 1 mois était hautement prédictif des récurrences de CRSC (aire sous la courbe = 0.902, intervalle de confiance à 95% : 0.823-0.982). En utilisant un cut-off à 93.1% pour le ratio de l’épaisseur choroïdienne, la sensibilité de cette mesure était estimée à 93.8% avec une spécificité de 78.1%.

Les auteurs concluent que les patients avec résolution incomplète du fluide ou des récurrences avait une réduction plus lente de l’épaisseur choroïdienne à 1 mois et un ratio de l’épaisseur choroïdienne plus élevé lors du suivi comparativement aux patients sans récurrence de CRSC. Les changements de l’épaisseur choroïdienne pourraient refléter l’efficacité de la PDT et aider à prédire les récurrences à long terme et les résultats des traitements précocément.

Les changements dans l’autofluorescence après traitement par ranibizumab dans les néovaisseaux choroïdiens secondaires à la myopie forte

Parodi MB, Iacono P, Sacconi R, Iuliano L, Bandello F. Fundus Autofluorescence Changes After Ranibizumab Treatment for Subfoveal Choroidal Neovascularization Secondary to Pathologic Myopia. Am J Ophthalmol. 2015 Apr 30. SOUS PRESSE.

L’objectif de l’étude était d’analyser l’autofluorescence dans les néovaisseaux choroïdiens liés à la myopie traités par injections intravitréennes de ranibizumab et la corrélation avec l’acuité visuelle.

Il s’agit d’une étude prospective interventionnelle d’une série de cas.

Ving-sept yeux de 27 patients traités ont été inclus et traités en pro re nata.

Lors de l’examen initial 17 yeux (63%) ont présenté une hyperautofluorescence et 10 yeux (37%) ont présenté une autofluorescence hétérogène. L’acuité visuelle est passée de 0.48 ± 0.23 (logMAR) à 0.30 ± 0.32 a 12 mois dans le sous-groupe avec hyperfluorescence. Dans le sous-groupe avec une autofluorescence, l’acuité visuelle à baissé légèrement de 0.51 ± 0.27 à 0.56 ± 0.37 (non significatif, p=0.53). Les 14 yeux avec une image d’hyperautofluorescence au cours du suivi avaient une acuité visuelle finale de 0.20 ± 0.17 alors que les 9 yeux ayant gardé l’image d’autofluorescence hétérogène en mottes avaient une acuité visuelle finale de 0.60 ± 0.37 (p=0.002). La région d’atrophie de l’épithelium pigmentaire estimée sur les clichés en autofluorescence a augmenté de 1.27 ± 2.80 mm2 à 1.83 ± 3.74 mm2 à 12 mois (p=0.016). La région moyenne d’atrophie a augmenté de 0.37 mm2 dans le groupe hyperfluorescence et de 0.90 mm2 dans le groupe autofluorescence hétérogène (p=004).

Les auteurs concluent que 2 groupes de patients ont été identifiés sur les clichés en autofluorescence dans les néovaisseaux compliquant la myopie forte, associés à un pronostic et une évolution différente. Le groupe avec hyperautofluorescence était associé à un meilleur gain d’acuité visuelle et moins de modifications atrophiques a 12 mois.

L’imagerie MultiColor dans l’évaluation de l’atrophie géographique dans la DMLA

Moussa NB, Georges A, Capuano V, Merle B, Souied EH, Querques G. MultiColor imaging in the evaluation of geographic atrophy due to age-related macular degeneration. Br J Ophthalmol. 2015 Jun;99(6):842-7.

L’objectif de l’étude a été de comparer différentes modalités d’imagerie et d’analyser la capacité de l’imagerie MultiColor à évaluer l’atrophie géographique liée à la DMLA.

Vingt deux patients ont été inclus et ont bénéficié d’imagerie MultiColor, clichés couleurs du fond d’œil, clichés en autofluorescence bleue (488 nm), clichés en proche infrarouge (787 nm) et OCT en mode Spectral Domain (SD-OCT). Les images ont été analysées par deux lecteurs indépendants.

Les résultats montrent, sur les 32 yeux de 22 patients analysés, que les clichés en autofluorescence et en MultiColor offrent la meilleure concordance entre observateurs pour la mesure de la surface d’atrophie. Le SD-OCT a montré la meilleure concordance entre observateurs pour l’appréciation de l’atteinte fovéolaire, suivi des clichés MultiColor et des clichés en proche infrarouge.

Les auteurs concluent que différents types d’imagerie sont disponibles en pratique clinique et fiables pour l’évaluation de l’atrophie géographique liée à la DMLA. L’imagerie MultiColor apparaît comme un excellent outil pour la mesure de la région d’atrophie géographique et sa largeur, ainsi que pour la détection de l’épargne fovéolaire.

Les signes en OCT Angiographie des néovaisseaux choroïdiens traités par anti angiogéniques

Spaide RF. Optical Coherence Tomography Angiography Signs of Vascular Abnormalization With Antiangiogenic Therapy for Choroidal Neovascularization. Am J Ophthalmol. 2015 Apr 14.

L’auteur a analysé l’apparence des néovaisseaux choroïdiens de la DMLA en OCT angiographie traités par injections répétées d’anti VEGF.

L’auteur a analysé 17 yeux de 14 patients.

La diminution moyenne de la lésion était mesurée à 3600 μm. Le nombre moyen d’injections d’anti VEGF était de 47 (± 21). Le diamètre vasculaire des vaisseaux de la plaque néovasculaire apparaissait large y compris dans les petites lésions, avec un vaisseau nourricier proche de la taille des vaisseaux de l’arcade rétinienne. Les vaisseaux présentaient peu de points de branchement et de nombreuses anastomoses vasculaires parmi les vaisseaux les plus larges. Une rareté des capillaires a été observée parmi ces lésions.

L’auteur conclut que cette étude ne va pas dans le sens de l’hypothèse d’une normalisation vasculaire dans les yeux traités par anti VEGF de façon répétée.

Une étude phase 2, randomisée, contrôlée contre placebo, sur 90 jours étudiant l’Emixustat HCL dans l’atrophie géographique associée à la DMLA

Dugel PU, Novack RL, Csaky KG, Richmond PP, Birch DG, Kubota R. Phase ii, randomized, placebo-controlled, 90-day study of emixustat hydrochloride in geographic atrophy associated with dry age-related macular degeneration. Retina. 2015 Jun;35(6):1173-83.

Cette étude évalue la sécurité, la tolérance et la pharmacodynamie de l’emixustat hydrochloride (ACU-4429), un nouveau modulateur du cycle visuel, chez des personnes avec atrophie géographique liée à la DMLA.

Les sujets ont été randomisés pour recevoir le traitement oral par emixustat (2, 5, 7, ou 10 mg en une prise quotidienne) ou le placebo (ratio 3 :1) pendant 90 jours. La récupération de la sensibilité des bâtonnets après illumination a été mesurée par ERG.

Il est supposé que la modulation du cycle visuel entrainée par l’emixustat pourrait permettre de ralentir ou d’arrêter la progression des lésions d’atrophie. Les résultats montrent chez 72 patients inclus (54 emixustat et 18 placebo) que l’emixustat a permis une suppression de la sensibilité des bâtonnets de façon dose-dépendante. Un plateau à 14 jours était observé, il était réversible dans les 7 à 14 jours après l’arrêt de la prise médicamenteuse. Les effets secondaires ophtalmologiques observés étaient minimes à modérés (pertubation de la vision des couleurs 57% emixustat versus 17% dans le groupe placebo ; retard à l’adaptation dans l’obscurité 48% emixustat versus 6% dans le groupe placebo). La majorité des effets secondaires s’est résolue pendant l’étude ou 7 à14 jours après l’arrêt de la prise médicamenteuse.

Les auteurs concluent que dans cette étude de phase 2, l’emixustat a produit de façon dose dépendante des effets réversibles sur les bâtonnets et des effets secondaires oculaires en rapport avec le mécanisme d’action. Ainsi ces résultats suggèrent que des études sur l’emixustat dans l’atrophie géographique doivent être menées.


Bibliographie mai 2015

Dr Jennifer ZERBIB
NICE RETINA

Facteurs prédictifs de bonne réponse anatomique et fonctionnelle pour les patients traités par ranibizumab dans l’OMD

Sophie R, Lu N, Campochiaro PA.

Predictors of Functional and Anatomic Outcomes in Patients with Diabetic Macular Edema Treated with Ranibizumab. Ophthalmology. 2015 Apr 11, sous presse.


Les auteurs ont analysé à 24 mois les facteurs prédictifs de l’acuité visuelle et de l’épaisseur rétinienne centrale des patients traités pour un oedème maculaire diabétique (OMD) par injections mensuelles de ranibizumab comparé aux injections simulées.

Il s’agit d’une analyse post hoc de 2 études de phase III (RISE et RIDE), analysant 502 patients traités par ranibizumab et 257 dans le groupe injections simulées.

Les résultats montrent que les facteurs prédictifs d’une AV ≥ 20/40 dans le groupe traité par ranibizumab étaient : la bonne acuité visuelle initiale, la présence d’un DSR, l’absence de maladie cardiovasculaire, l’absence de PPR, et le sexe masculin. Les facteurs prédictifs d’un gain d’ acuité viuelle ≥ 15 lettres dans le groupe ranibizumab étaient : l’acuité visuelle faible initialement (les patients avec bonne acuité visuelle initiale ont moins de vision à gagner pour retourner à une acuité visuelle normale, avec de grandes améliorations donc impossibles), sujets jeunes, un œdème maculaire moyennement important. Les factuers prédictifs de résolution de l’oedème maculaire dans le groupe ranibizumab étaient un œdème maculaire moyennement important et la présence d’un DSR initial.

Les patients avec un DSR, des logettes cystoïdes, un épaississement maculaire important et avec une maladie rénale répondent peu en l’absence de traitement, mais répondent bien au traitement par ranibizumab.

L’OCT-Angiography dans la rétinopathie diabétique : une étude pilote prospective

Ishibazawa A, Nagaoka T, Takahashi A, Omae T, Tani T, Sogawa K, Yokota H, Yoshida A.

Optical Coherence Tomography Angiography in Diabetic Retinopathy: A Prospective Pilot Study. Am J Ophthalmol. 2015 Apr 17, sous presse.

Les auteurs ont analysé 47 yeux de 25 patients en OCT angiographie (RTVue XR Avanti, Optovue, Inc., Fremont, CA). Des images en angiographie à la fluorescéine ont également été réalisées afin de visualiser les microanévrysmes, les zones non perfusées, et les néovaisseaux afin de comparer ces images à celles obtenues aux angiogrammes d’OCT en-face.

Dans 42 yeux, les microanévrysmes détectés en angiographie à la fluorescéine proches de la macula, apparaissaient sur les angiogrammes OCT comme des dilatations sacculaires ou fusiformes du plexus capillaire superficiel et/ou profond. Les surfaces rétiniennes non perfusées visualisées en angiographie à la fluorescéine apparaissaient comme des lésions sans ou avec des capillaires éparses sur les OCT angiogrammes. Dans 4 yeux, les néovaisseaux papillaires ont pu être clairement visualisés en OCT angiographie. Une des limites de l’examen est la petite zone étudiée contenue dans un carré de 3mm de côté, ainsi ne permettant pas une analyse des zones rétiniennes périphériques.

Ainsi l’OCT angiographie a pu clairement visualiser les microanévrysmes et les zones rétiniennes non perfusées, et a permis une analyse fine de chacune des couches de capillaires rétiniens. L’OCT angiographie peut être utile cliniquement pour évaluer le statut microvasculaire et les effets thérapeutiques dans la rétinopathie diabétique.

Evolution du contrôle de la rétinopathie diabétique : changements dans le management de l’œdème maculaire diabétique dans un centre pendant une décennie.

Jusufbegovic D, Mugavin MO, Schaal S.

EVOLUTION OF CONTROLLING DIABETIC RETINOPATHY: Changing Trends in the Management of Diabetic Macular Edema at a Single Institution Over the Past Decade. Retina. 2015 May;35(5):929-34.


Les auteurs ont analysé l’évolution dans le traitement de l’œdème maculaire diabétique (OMD) en «vraie vie».

Il s’agit d’une étude rétrospective sur 1862 patients traités pour un OMD lors de la dernière décennie. Le changement dans les indications, l’acuité visuelle et l’importance de l’OMD en OCT ont été analysés.

Lors de cette dernière décennie, les auteurs ont observés une diminution linéaire dans l’utilisation du laser, avec une augmentation exponentielle des injections intravitréennes. Une augmentation de la fréquence des visites de 3 ± 2 visites à 9 ± 2 visites par an avec des améliorations significatives visuelles et anatomiques ont été notées : l’amélioration moyenne de l’acuité visuelle augmentait de 0.01 ± 0.1 logMAR (ce qui est équivaut à 1 ligne Snellen) à 0.3 ± 0.2 logMAR (ce qui est équivaut à 2 lignes Snellen) (p<0.05), avec une réduction moyenne de l’épaisseur centrale rétinienne de 58 ± 59 μm à 162 ± 91 μm (p<0.05).

L’évolution dans les stratégies de traitements pour contrôler l’OMD lors des 10 dernières années s’est reflétée par le remplacement du laser maculaire par les injections intravitréennes. Des améliorations visuelles et anatomiques ont été notées avec une augmentation de la fréquence des visites.

Elévation durable de la pression intraoculaire après injections intravitréennes d’antiVEGF : Quelles preuves ?

Dedania VS, Bakri SJ. SUSTAINED ELEVATION OF INTRAOCULAR PRESSURE AFTER INTRAVITREAL ANTI-VEGF AGENTS: What Is the Evidence? Retina. 2015 May;35(5):841-58.


Les auteurs ont analysé les études de la littérature sur les élévations maintenues et retardées de la pression intraoculaire chez les patients traités pour une DMLA exsudative par anti-VEGF.

Les études ont montré que les patients en cours de traitement par anti-VEGF étaient sujets à des élévations pressionnelles maintenues et retardées. L’incidence de l’élévation de la PIO variait entre 3.45% et 11.6%, peu de patients ont nécessité un traitement chirurgical. Les facteurs de risque aux élévations pressionnelles sont les antécédents de glaucome, les patients phakes, les antécédents d’utilisation de corticostéroïdes, et/ou la durée du traitement. Plusieurs théories pour expliquer la physiopathologie de ces élévations pressionnelles sont avancées, incluant l’obstruction du trabeculum par les microparticules, l’inflammation intraoculaire et l ‘élévation transitioire de la PIO.

L’élévation durable et retardée de la PIO chez les patients traités par anti-VEGF pour une DMLA exsudative est un processus multifactoriel, et fréquent qui doit être dépisté.

Les traitements de l’œdème maculaire dans les occlusions de la veine centrale de la rétine.

Yeh S, Kim SJ, Ho AC, Schoenberger SD, Bakri SJ, Ehlers JP, Thorne JE.


Therapies for Macular Edema Associated with Central Retinal Vein Occlusion: A Report by the American Academy of Ophthalmology. Ophthalmology. 2015 Apr;122(4):769-78.

Les auteurs ont réalisé une analyse de la littérature afin d’analyser l’efficacité et les effets indésirables des traitements de l’œdème maculaire dans les occlusions de la veine centrale de la rétine.

7 citations dont 4 essais cliniques avec un bon niveau de preuve ont été retenus pour l’analyse des traitements par anti VEGF : ranibizumab (2), aflibercept (3) et bevacizumab (2). 3 publications sur l’utilisation des corticostéroïdes ont été retenues : implant de dexamethasone (2), la triamcinolone (1) avec des effets secondaires à type de cataracte et hypertonie oculaire. Les données du traitement par grid maculaire laser (1) ont montré un bénéfice limité. Les études rapportant des résultats à long terme (≥ 2 ans) concernent seulement le ranibizumab, et peu d’études ont analysé des combinaisons de traitement avec anti-VEGF et corticostéroïdes comparé à la monothérapie.

Ainsi les résultats avec des études de bon niveau de preuve sur l’utilisation des anti-VEGF ont montré leur efficacité et leur sécurité avec une utilisation de plus 2 ans. Les études avec un bon niveau de preuve sur l’utilisation des corticostéroïdes ont montré une bonne efficacité à court terme mais une association avec une plus grande fréquence d’effets secondaires.

Efficacité des injections intravitréennes d’ocriplasmine dans les tractions vitréomaculaires et les trous maculaires complets

Sharma P, Juhn A, Houston SK, Fineman M, Chiang A, Ho A, Regillo C.

Efficacy of intravitreal ocriplasmin on vitreomacular traction and full-thickness macular holes. Am J Ophthalmol. 2015 May;159(5):861-867.e2.

Il s’agit d’une analyse rétrospective d’un centre portant sur 58 yeux de 56 patients ayant reçu une injection intravitréenne d’ocriplasmine pour une traction vitréomaculaire (TVM) avec ou sans trou maculaire complet (TM) Les auteurs ont analysé la libération de la TVM, la fermeture des TM complets, les changements d’acuité visuelle et les caractéristiques anatomiques en SD OCT.

La TVM a été résolutive dans 29 des 58 yeux (50%) et une fermeture du TM a été obtenue dans 4 des 15 yeux (27%). La majorité des patients ont eu une libération de la traction dans le mois. 2 patients ont eu une baisse de l’acuité visuelle accordée à l’injection d’ocriplasmine.

Les injections d’ocriplasmine ont permis une libération de la TVM dans près de la moitié des cas, avec 27% de fermeture des TM. Les changements transitoires de la ligne ellipsoïde ont pu être observés dans 26 % des yeux, plus souvent en cas de libération de la TVM.

La réponse sur le DEP du traitement par aflibercept chez les patients avec une DMLA exsudative resistante

Broadhead GK, Hong T, Zhu M, Li H, Schlub TE, Wijeyakumar W, Chang AA.

Response of pigment epithelial detachments to intravitreal aflibercept among patients with treatment-resistant neovascular age-related macular degeneration. Retina. 2015 May;35(5):975-81.


Les auteurs ont analysé 46 patients avec un DEP vascularisé dans un essai clinique prospectif, dans des formes résistantes de DMLA exsudatives, avec un schéma de traitement avec phase d’induction par 3 injections mensuelles puis un schéma bimensuel pendant une durée de 1 an. Le changement dans les dimensions du DEP a été analysé en OCT. La réflectivité (hyperreflectif, hyporflectif, ou mixe) ont été regardés.

Les résultats montrent une réduction de la hauteur du DEP, la largeur, et la longueur a 48 semaines comparé à l’examen initial (p≤0.01). Il n’y avait pas de corrélation significative entre la diminution de la hauteur du DEP et les changements de l’acuité visuelle. Les DEP hyperreflectifs étaient moins susceptibles de subir des réductions dans les 3 dimensions comparés aux DEP hyporeflectifs ou mixes.

L’aflibercept a permis une dimension du DEP chez les patients avec une DMLA résistante et avec plus d’efficacité sur les DEP avec une composante hyporreflective. La réduction de la dimension du DEP n’était pas corrélée à l’acuité visuelle.

Les phénotypes de la DMLA associés aux homozygotes pour les gènes CFH ou HTRA1.

Chong EW, Amirul Islam FM, Robman LD, Aung KZ, Richardson AJ, Baird PN, Guymer RH.

Age-related macular degeneration phenotypes associated with mutually exclusive homozygous risk variants in cfh and htra1 genes. Retina. 2015 May;35(5):989-98.

Les auteurs ont analysé 2982 yeux (2129 contrôles, 809 drusen ≥ 125 μm, 44 DMLA avancées) homozygotes pour le gène CFH ou HTRA1.

Dans les DMLA précoces les allèles à risque des gènes CFH et HTRA1 étaient associés aux drusen centraux. Néanmoins seul les allèles à risque du gène CFH étaient associés à une surface de drusen centraux ≥ 50% (OR 13. 9 CI 95% 2.97-64.7). Dans les DMLA avancées les allèles à risque du CFH étaient associés à l’atrophie géographique ( OR 4.04 CI95% 1.57-10.4) alors que les allèles à risque du gène HTRA1 à la DMLA exsudative (OR 36.5 CI 95% 8.3-160.9). Pour les patients avec les allèles à risque pour les 2 gènes les OR étaient multiplicatifs.

Ainsi les auteurs ont montré que la localisation des drusen centraux et non périphériques était fortement associés aux gènes CFH et HTRA1. Seul le gène CFH était significativement associé à une grande surface d’occupation des drusen.


Bibliographie avril 2015

Dr Jennifer ZERBIB


➢ Querques G, Souied EH, Freund KB. How has high-resolution multimodal Imaging refined our understanding of the vasogenic process in type 3 neovascularization? Retina. 2015 Apr;35(4):603-13.

Ce magnifique éditorial rappelant l’histoire et la littérature des néovaisseaux de type 3, illustré de nombreux cas d’imagerie haute résolution multimodale, nous explique l’apport de l’imagerie multimodale haute résolution dans la compréhension de la physiopathogénie de ce type de néovaisseaux.

Les auteurs concluent que l’imagerie haute résolution multimodale est en concordance avec les corrélations clinicopathogéniques, montrant que l’élément important à l’origine de la prolifération néovasculaire serait son origine dans le plexus capillaire profond. Néanmoins, à ce jour, les images in vivo n’ont pas permis de statuer définitivement sur la préexistence de néovaisseaux de type 1 associés ni sur l’existence d’anastomose choriorétinienne précoce. Les néovaisseaux de type 3 pourraient avoir leur origine à la fois dans la circulation rétinienne et la circulation choroïdienne.

L’innovation technologique incluant swept source OCT, OCT angiographie, Doppler OCT, et l’ AO OCT nous permettront de répondre aux différentes questions non résolues.

➢ Nagiel A, Sarraf D, Sadda SR, Spaide RF, Jung JJ, Bhavsar KV, Ameri H, Querques G, Freund KB. TYPE 3 NEOVASCULARIZATION: Evolution, Association With Pigment Epithelial Detachment, and Treatment Response as Revealed by Spectral Domain Optical Coherence Tomography. Retina. 2015 Apr;35(4):638-47.

Les auteurs ont analysé, de façon rétrospective, l’évolution et la réponse au traitement des néovaisseaux de type 3 en utilisant un Spectral Domain OCT sur 40 yeux traités par anti-VEGF.

Les résultats montrent que 17 yeux analysés avant l’apparition des néovaisseaux de type 3 ont révélé la présence de lésions précurseurs sous la forme de petits dépôts ponctiformes hyperréflectifs dans les couches rétiniennes externes précédant le développement d’une petite zone focale d’atrophie de l’épithélium pigmentaire.

37 des 40 néovaisseaux de type 3 (93%) étaient associés à un décollement de l’épithélium pigmentaire, dont 26 (70%) étaient drusénoïdes, 6 (16%) séreux, et 5 (14%) mixtes. Peu de décollements séreux rétiniens (8%) ont été observés.

Le traitement anti-VEGF a permis une résolution rapide du décollement de l’épithélium pigmentaire et du liquide sous rétinien après 1 ou 2 injections (médiane=1).

➢ Sallo FB, Leung I, Clemons TE, Peto T, Bird AC, Pauleikhoff D. Multimodal imaging in type 2 idiopathic macular telangiectasia. Retina. 2015 Apr;35(4):742-9.

Le groupe d’étude Mactel sur les télangiectasies maculaires a analysé l’apport de l’imagerie multimodale dans les télangiectasies maculaires idiopathiques du groupe 2. L’objectif a été d’étudier ces télangiectasies en angiographie à la fluorescéine, en OCT ainsi qu’avec 2 longueurs d’ondes d’autofluorescence (en lumière bleue à 488 nm et en lumière verte à 514 nm).

190 yeux de 96 patients ont été examinés.

L’angiographie à la fluorescéine a révélé que la distribution des anomalies (vaisseaux télangiectasiques et dilatés, veines à angle droit émoussées) dans les temps précoces de la séquence angiographique avait le plus souvent une progression du secteur temporal, puis nasal souvent par la partie supérieure de la fovea. Confirmant des résultats antérieurs, la déplétion en pigment maculaire observée dans les télangiectasies maculaires, était observée débuter en temporal, progressant vers le centre puis évoluant selon une zone circulaire entourée d’un cercle de plus grande concentration en pigment maculaire. L’OCT a montré les altérations et la discontinuité de la ligne ellipsoïde associées à des espaces hyporéflectifs dans les couches internes et externes de la rétine. Les phases précoces et tardives de l’angiographie à la fluorescéine ainsi que la distribution en pigment maculaire sont des éléments sensibles pour identifier les zones déjà atteintes par la maladie.

➢ Schmidt-Erfurth U, Waldstein SM, Deak GG, Kundi M, Simader C. Pigment Epithelial Detachment Followed by Retinal Cystoid Degeneration Leads to Vision Loss in Treatment of Neovascular Age-Related Macular Degeneration. Ophthalmology. 2015 Apr;122(4):822-32.

Les auteurs de l’étude VIEW2, essai clinique randomisé multicentrique évaluant le ranibizumab et l’aflibercept, ont publié les résultats d’une analyse post hoc analysant les critères morphologiques et leur corrélation à l’acuité visuelle.

189 centres ont permis d’inclure 1240 patients avec une DMLA exsudative , ayant reçu du ranibizumab ou de l’aflibercept selon un schéma fixe pendant 48 semaines et un schéma flexible jusqu’à la 96ème semaine. Les auteurs ont analysé la présence de logettes cystoïdes, un décollement séreux rétinien, un décollement de l’épithélium pigmentaire avec une largeur ≥ 400 μm ou une hauteur ≥ 200 μm.

Les résultats montrent que seule la présence de logettes cystoïdes initialement jusqu’à la 12ème semaine était corrélée négativement à l’acuité visuelle. Avec le traitement la présence de logettes cystoïdes et d’un décollement séreux rétinien se résolvaient rapidement dans 74% des cas alors que la présence d’un DEP se résolvait plus lentement dans 38% des cas. Indépendamment au type de schéma fixe ou flexible, la morphologie rétinienne était bien corrélée à la fonction visuelle.

Ainsi en conclusion les auteurs ont montré que les critères morphologiques avec le DEP étaient un signe d’activité de la maladie et que les logettes cystoïdes étaient corrélées à l’acuité visuelle finale, indépendamment de la molécule ou du type de schéma de traitement.

➢ Meredith TA, McCannel CA, Barr C, Doft BH, Peskin E, Maguire MG, Martin DF, Prenner JL; Comparison of Age-Related Macular Degeneration Treatments Trials Research Group. Postinjection Endophthalmitis in the Comparison of Age-Related Macular Degeneration Treatments Trials (CATT). Ophthalmology. 2015 Apr;122(4):817-21.

Les auteurs de l’étude CATT ont analysé l’incidence de l’endophtalmie après injection intravitréenne d’antiVEGF et analysé l’effet de la prophylaxie par antibiotiques en topique.

Les patients étaient randomisés par injections de ranibizumab ou bevacizumab en injections mensuelles ou PRN pendant une durée de 2 ans. Onze cas d’endophtalmie sur 18509 injections (1/1700, 0.06%) ont été décrites. L’incidence de l’endophtalmie était de 0.15% pour les injections sans utilisation d’antibiotiques, 0.08% pour les injections avec utilisation d’antibiotiques en préinjection, 0.06% pour les injections avec utilisation d’antibiotiques en postinjection, et 0.04% pour le groupe avec antibiobiotiques avant et après injection (p=0.20).

Parmi les 11 cas d ‘endophtalmie traités par injections d’antibiotiques en intravitréen et vitrectomie pour 4 patients, l’acuité visuelle finale était ≥ 20/40 dans 4 cas (36%), de 20/50 à 20/80 dans 2 cas (18%), 20/100 à 10/160 dans 3 cas (27%) et inférieure à 20/800 dans 2 cas (18%). L’acuité visuelle finale était de ± 2 lignes par rapport à l’acuité visuelle avant endophtalmie dans 5 cas (45%). Les taux d’endophtalmie étaient bas et similaires à ceux des études sur un grand nombre de patients. L’utilisation d’antibiotiques en collyre avant ou après l’injection n’a pas semblé modifié le risque de survenue d’endophtalmie.

Il faut garder en tête que l’endophtalmie est un événement rare ; montrer des différences pour ces évènements rares est souvent difficile par manque de puissance statistique. D’autres études sur le sujet sont nécessaires.

➢ Domalpally A, Ip MS, Ehrlich JS. Effects of Intravitreal Ranibizumab on Retinal Hard Exudate in Diabetic Macular Edema: Findings from the RIDE and RISE Phase III Clinical Trials. Ophthalmology. 2015 Apr;122(4):779-86.

Les auteurs ont analysé l’effet des injections mensuelles de ranibizumab sur la réduction des exsudats et l’impact sur l’acuité visuelle chez les patients avec œdème maculaire diabétique (OMD) utilisant les données de 2 études de phase III (RIDE and RISE).

Il s’agit de 2 études de phase 3, multicentriques, randomisées, masquées contre placebo. Les patients avec OMD avaient une acuité visuelle initiale entre 20/320 et 20/40, et une épaisseur centrale rétinienne ≥ 275 microns.

759 patients ont été inclus et randomisés pour recevoir ranibizumab 0.5 mg, ranibizumab 0.3 mg ou injection simulée pendant 24 mois.

Les résultats montrent qu’au cours de l’étude, la surface sans exsudats a augmenté dans les 3 groupes et de façon significativement plus élevée dans les groupes ranibizumab (de 20.9% à 36.3% dans le groupe injection simulée, de 22.1% à 61.3% et 23.6% à 62% dans les groupes ranibizumab 0.3 mg et 0.5mg respectivement, p< 0.0001). A la différence de l’effet rapide des injections de ranibizumab sur l’OMD, les changements observés au niveau des exsudats étaient plus lents. La présence, et la région avec exsudats n’augmentaient pas avec la résolution de l’OMD. L’acuité visuelle initiale n’était pas corrélée à la présence d’exsudats. Dans un contexte d’injections intravitréennes d’anti-VEGF, la présence d’exsudats n’apparaît pas comme un facteur de mauvais pronostic en terme de bénéfice visuel. Les limites de cette étude sont le faible nombre d’yeux avec un OMD sévère et le fait qu’il s’agisse d’une analyse post hoc.

➢ Meuer SM, Myers CE, Klein BE, Swift MK, Huang Y, Gangaputra S, Pak JW, Danis RP, Klein R. The Epidemiology of Vitreoretinal Interface Abnormalities as Detected by Spectral-Domain Optical Coherence Tomography: The Beaver Dam Eye Study. Ophthalmology. 2015 Apr;122(4):787-95.

Sur 1913 participants âgés de 63 à 102 ans, suivis pendant 20 ans dans le cadre de la Beaver Dam Eye Study, 1540 participants (2980 yeux) ayant bénéficié de clichés en Spectral Domain OCT ont été analysés afin de décrire la prévalence des anomalies de l’interface vitréo-maculaire. Ainsi la prévalence des membranes épirétiniennes, des tractions vitréomaculaires, des logettes cystoïdes maculaires, des logettes cystoïdes paravasculaires, des trous lamellaires et des trous maculaires complets et leur retentissement visuel, ont été étudiés.

Les auteurs ont relevé 34,1% de membranes épirétiniennes, 1.6% de tractions vitréomaculaires, 5.6% de logettes cystoïdes maculaires, 20% de logettes cystoïdes paravasculaires, 3.6% de trous lamellaires, et 0.4% de trou maculaire complet.

Ces résultats sont intéressants car les anomalies de l’interface dans les précédentes études longitudinales utilisaient le plus souvent des photos couleurs du fond d’oeil, et on le sait le SD-OCT est plus sensible et spécifique pour analyser ces lésions. La survenue de membranes epirétiniennes et traction vitréomaculaire augmentaient avec l’âge. Les membranes épirétiniennes, les trous lamellaires et les logettes cystoïdes maculaires étaient plus fréquentes chez les personnes avec antécédent de chirurgie de cataracte. Les logettes cystoïdes, membranes épirétiniennes et trous maculaires complets étaient associés à des baisses visuelles.

➢ Hashimoto H, Kishi S. Ultra-Wide-Field Fundus Autofluorescence in Multiple Evanescent White Dot Syndrome. Am J Ophthalmol. 2015 Apr;159(4):698-706.

Les auteurs ont analysé la progression des lésions du MEWDS , Syndrome des tâches blanches évanescentes en autofluorescence grand champ.

Dans ce syndrome, le plus souvent unilatéral, chez des adultes jeunes, les patients se plaignent de vision floue, avec photopsies et altérations du champ visuel. Des tâches blanches ou jaunes rétiniennes peuvent êtres visibles au fond d’œil avec des altérations en autofluorescence facilement identifiables.

Sur 14 yeux de 13 patients, les images ont montré des altérations sous la forme de plages relativement étendues hyperautofluorescentes initialement au pôle postérieur et en péripapillaire avec une extension centrifuge, associées à lésions arrondies nummulaires hyperautofluorescentes en périphérie au delà des arcades vasculaires. Avec le temps les lésions visibles en hyperautofluorescence avaient diminué comparativement à la phase d’activité.



Bibliographie mars 2015

Elise Boulanger-Scemama


➢ Zaben A, Zapata MÁ, Garcia-Arumi J. Retinal sensitivity and choroidal thickness in high myopia. Retina Phila Pa. 2015;35(3):398-406.

L’objectif de cette étude prospective était d’évaluer l’association structuro-fonctionnelle entre épaisseur choroïdienne et sensitibilité rétinienne maculaire dans la myopie forte.
Quatre-vingt seize yeux de 77 patients atteints de myopie forte (de -6 D à -20 D), âgés en moyenne de 38,9 ans, ont été inclus. L’épaisseur choroïdienne de l’aire maculaire était mesurée manuellement à l’aide du 3D-OCT-2000 (Topcon Corporation, Tokyo, Japan). La sensibilité rétinienne était évaluée en micropérimétrie (CenterVue, S.p.A., Padua, Italy). L’épaisseur choroïdienne maculaire moyenne (159±50 μm) était directement corrélée à la sensibilité rétinienne maculaire (r=0,036 ; p=0,004) et à l’acuité visuelle, tandis qu’elle était inversement corrélée à l’âge et l’équivalent sphérique du patient. A l’opposé, il n’existait pas de corrélation entre la sensibilité rétinienne et l’épaisseur rétinienne fovéale (r=0,174 ; p=0,101) ou maculaire (r = 0,103; p = 0,334).
En conclusion, la mesure précise de l’épaisseur choroïdienne est un outil intéressant dans l’évaluation fine de la fonction visuelle du patient myope fort.

➢ Pang CE, Sarraf D, Freund KB. Extreme choroidal thinning in high myopia. Retina Phila Pa. 2015;35(3):407-415.

Dans cette étude rétrospective, l’équipe New-Yorkaise du Dr Bailey Freund a évalué les caractéristiques visuelles et anatomiques en OCT-Spectral Domain (Heidelberg Spectralis) de la myopie forte associée à un amincissement choroïdien extrême (épaisseur choroïdienne fovéale ≤ 20 μm).
La cohorte incluait 36 yeux de 20 patients âgés en moyenne de 71 ans (32 à 85 ans), avec une longueur axiale moyenne de 30,7 ± 2,2 mm et une durée moyenne de suivi de 44,7 ± 15,4 mois. Parmi eux, 25 yeux (70%) avaient une acuité visuelle ≥ 20/40, tandis que les 11 yeux restants avaient une acuité visuelle moyenne de 20/193 en rapport avec une complication néovasculaire ou atrophique atteignant la fovea. Dans tous les yeux inclus, on pouvait observer de volumineux vaisseaux choroïdiens dans la région maculaire, excentrés par rapport à la fovea, bien visibles en rétinophotographies couleurs et réflectance en proche infra-rouge.
L’épaisseur choroïdienne fovéale moyenne en SD-OCT était de 13,9 ± 6,0 μm. Parmi les 25 yeux avec acuité visuelle conservée, l’épaisseur choroïdienne maculaire était minimale dans la région nasale, suivie des régions inférieure, supérieure puis temporale (p=0,01). Aucune modification de l’épaisseur choroïdienne chez un même patient n’a été observée sur la période de suivi.
En conclusion, l’amincissement choroïdien extrême associé à la myopie forte est compatible avec une bonne acuité visuelle, ce qui suggère que la mesure seule de l’épaisseur choroïdienne chez le myope fort est nécessaire mais pas suffisante pour l’évaluation de la fonction visuelle.

➢ Enders P, Muether PS, Hermann M, Ristau T, Fauser S. Long-term alterations of systemic vascular endothelial growth factor levels in patients treated with ranibizumab for age-related macular degeneration. Retina Phila Pa. 2015;35(3):454-458.

Cette étude avait pour but d’évaluer les variations à long terme des taux de VEGF systémique chez les patients traités par ranibizumab au long cours selon un regime pro re nata pour DMLA néovasculaire. Soixante et un patients atteints de DMLA exsudative et 68 patients contrôles appariés en âge on été inclus dans cette étude. Un prélèvement sanguin était réalisé avant l’initiation du traitement puis à 1 an (30 patients) ou 2 ans (31 patients) de traitement.
A l’inclusion, il n’existait pas de différence significative des taux de VEGF plasmatique entre les 2 groupes (p=0,062). Dans le groupe traité, il existait une diminution significative du taux de VEGF plasmatique de 39,5% après 1 an (34,2 ± 17,2 pg/mL à 20,7 ± 14,0 pg/mL; p = 7,50 × 10-5) et 46,7% après 2 ans (40,4 ± 24,1 pg/mL to 21,5 ± 23,3 pg/mL; p = 2,48 × 10-4) de traitement. Les patients présentant une activité néovasculaire persistante en OCT entre les injections montraient une diminution significativement moins importante du taux de VEGF plasmatique par rapport à celle observée chez les patients ne présentant plus de signe exsudatif en OCT entre les injections, malgré un nombre plus élevé d’injections dans ce dernier groupe (p=0,048).
Cette étude montre qu’au delà de son action immédiate, le ranibizumab au long cours entraîne une diminution du taux de VEGF plasmatique à plus long terme. Cette diminution semble moins marquée chez les patients présentant une activité néovasculaire persistante malgré le traitement. Ceci suggère que le taux de VEGF plasmatique pourrait être un marqueur utile dans l’évaluation de la réponse au traitement par injections intra-vitréennes d’anti-VEGF.

➢ Chao DL, Marsiglia M, Ahmad B, et al. Peripapillary serous detachment in multiple evanescent white dot syndrome. Retina Phila Pa. 2015;35(3):521-524.

Dans cette étude, les auteurs décrivent pour la première fois la présence de décollements séreux rétiniens péri-papillaires transitoires associés au syndrome des tâches blanches évanescentes (MEWDS). Les 4 cas rapportés concernent des femmes âgées de 24 à 40 ans, ayant présenté un tableau clinique typique de MEWDS avec photopsies, élargissement de la tâche aveugle au champ visuel et tâches chororiorétiniennes multiples charactéristiques en angiographie. Les décollements séreux péri-papillaires observés chez ces patientes ont tous disparus ou nettement régressés concomitamment à la résolution des symptômes et des anomalies du fond d’œil.
Il s’agit d’un élément sémiologique nouveau jusqu’alors non décrit dans la littérature, à ajouter au tableau clinique du MEWDS.

➢ Koizumi H, Kano M, Yamamoto A, et al. Short-Term Changes in Choroidal Thickness After Aflibercept Therapy for Neovascular Age-Related Macular Degeneration. Am J Ophthalmol. 2014. doi:10.1016/j.ajo.2014.12.025.

L'objectif de cette étude rétrospective était d'analyser les variations d'épaisseur choroïdienne observées après traitement par injections intra-vitréennes d'aflibercept pour DMLA néovasculaire. Cent deux yeux de 102 patients ont été inclus dans cette étude, dont 46 yeux (45%) présentaient une DMLA néovasculaire typique et 56 yeux (55%) une vasculopathie choroïdienne polypoïdale. Tous les patients avaient reçu un traitement d'attaque par 3 IVT d'aflibercept mensuelles. L'épaisseur choroïdienne était mesurée en OCT-Swept Source ou OCT- EDI avant le traitement puis à 1 mois, 2 mois et 3 mois. Après 3 IVT d'aflibercept, l'épaisseur choroïdienne rétrofovéale moyenne avait diminuée de 252,0± 99,7 μm à 217,9 ± 95,6 μm à 3 mois (p<0,001). L'épaisseur choroïdienne mesurée à 3 mm de la fovea en supérieur, inférieur, temporal et nasal était aussi réduite significativement de 258,7 ± 85,9 μm à 236,4 ± 84,6 μm, 229,9 ± 93,0 μm à 208,6 ± 86,5 μm, 237,4 ± 86,5 μm à 214,6 ± 79,5 μm, and 183,7 ± 97,0 μm to 162,3 ± 90,6 μm, respectivement (p<0,001). Il n'existait pas de différence entre les 2 sous-types de DMLA exsudative (néovaisseaux versus polypes). Cette étude montre que l'épaisseur choroïdienne maculaire diminue significativement après 3 IVT mensuelles d'aflibercept pour DMLA néovasculaire.

➢ Eandi CM, Piccolino FC, Alovisi C, Tridico F, Giacomello D, Grignolo FM. Correlation Between Fundus Autofluorescence and Central Visual Function in Chronic Central Serous Chorioretinopathy. Am J Ophthalmol. 2014. doi:10.1016/j.ajo.2014.12.023.

Dans cette étude prospective, les auteurs ont tenté d'établir des corrélations entre les anomalies maculaires en autofluorescence observées chez des patients atteints de CRSC chronique et des paramètres fonctionnels tels que l'acuité visuelle et la sensibilité rétinienne évaluée en micropérimétrie.
Quarante-six yeux de 39 patients consécutifs ont été inclus pour cette étude. L'acuité visuelle moyenne était de 20/32 et était significativement corrélée aux anomalies de l'autofluorescence (Mann-Whitney test; p <0,0001). Après superposition des cartographies de sensibilité rétinienne maculaire sur les clichés d'autofluorescence, un corrélation positive a pu être établie entre l'autofluorescence et les valeurs de sensibilité rétinienne (coefficient de concordance=0.720, kappa=0.456). Les aires d'hypoautofluorescence étaient associées à une sensibilité rétinienne diminuée, tandis que les zones d'hyperautofluorescence pouvaient être associées à une sensibilité rétinienne normale ou diminuée. Les scotomes absolus, définis par une valeur nulle de sensibilité rétinienne (0 dB), correspondaient à des zones de disparition complète de l'autofluorescence.
Cette étude confirme l'impact des altérations de l'autofluorescence sur la sensibilité rétinienne et l'intérêt de l'imagerie en autofluorescence dans l'évaluation fonctionnelle des patients atteints de CRSC chronique.

➢ Campochiaro PA, Clark WL, Boyer DS, et al. Intravitreal Aflibercept for Macular Edema Following Branch Retinal Vein Occlusion: The 24-Week Results of the VIBRANT Study. Ophthalmology. 2015;122(3):538-544.

L'étude VIBRANT est une étude de phase III, randomisée, contrôlée, en double aveugle, dont l'objectif était de comparer l'efficacité et la tolérance du traitement par injections intra-vitréennes d'aflibercept versus photocoagulation laser par grid maculaire dans le traitement de l'œdème maculaire post-occlusion de branche veineuse rétinienne (OBVR).
Les patients inclus devaient être naïfs de tout traitement, et présenter une OBVR compliquée d'œdème maculaire depuis moins de 12 mois avec une acuité visuelle comprise entre 24 et 73 lettres ETDRS. Les patients recevaient un traitement par IVT mensuelles d'aflibercept (2mg) sur une durée de 5 mois (n=91) ou un traitement laser par grid maculaire (n=92) à l'inclusion puis à nouveau à partir du 3ème mois de suivi si nécessaire.
A 6 mois, 52,7% dans le groupe aflibercept versus 26,7% dans le groupe laser (p=0,0003) avait un gain d'acuité visuelle ≥ 15 lettres. Le gain visuel moyen à 6 mois était de 17 lettres dans le groupe aflibercept versus 7 lettres dans le groupe laser (p<0,0001). La réduction de l'épaisseur maculaire centrale en OCT à 6 mois était de -280,5 μm dans le groupe aflibercept versus -128,0 μm dans le groupe laser (p < 0.0001). Aucun cas d'inflammation intra-oculaire ou endophtalmie n'a été rapporté. Un cas de cataracte traumatique post-injection a été observé dans le groupe aflibercept. Le taux de complications graves non oculaires était de 8,8% dans le groupe aflibercept et 9,8% dans le groupe laser.
En conclusion, le traitement mensuel par aflibercept intra-vitréen sur une période de 6 mois est bien supérieur au traitement laser en terme d'efficacité sur l'acuité visuelle et l'épaisseur maculaire centrale en OCT dans le traitement de l'œdème maculaire post-OBVR.

➢ Campochiaro PA, Wykoff CC, Singer M, et al. Monthly versus as-needed ranibizumab injections in patients with retinal vein occlusion: the SHORE study. Ophthalmology. 2014;121(12):2432-2442.

L'objectif de cette étude prospective était de comparer l'efficacité du ranibizumab en régime mensuel versus régime pro re nata (PRN) dans le traitement de l'œdème maculaire post-occlusion veineuse rétinienne (OBVR ou OVCR), sur une période de suivi de 15 mois.
Tous les patients inclus étaient traités par IVT mensuelles de ranibizumab les 6 premiers mois de l'étude. Au 7ème mois, les patients ayant une acuité visuelle stable et l'absence d'œdème maculaire en OCT étaient randomisés (1:1) entre régime PRN (n = 82) et régime fixe mensuel (n = 80). Le gain moyen d'acuité visuelle à 15 mois était de 21,0±14,1 lettres dans le groupe PRN versus 18,7±14,1 dans le groupe mensuel. Le pourcentage de patients ayant une acuité visuelle ≥ 20/40 au 15ème mois était de 76,8% dans le groupe PRN et 71,3% dans le groupe mensuel. La réduction de l'épaisseur maculaire centrale en OCT était de -247,8 ±207,5 μm dans le groupe PRN et -289,9±177,2 μm dans le groupe mensuel. Aucune différence en terme de gain d'acuité visuelle ou de réduction de l'épaisseur maculaire centrale en OCT à 15 mois n'a été retouvée entre les 2 groupes (p>0,05).
Pour conclure, après 6 mois de traitement mensuel par ranibizumab ayant permis la résolution de l'œdème maculaire post-OVR, les résultats visuels et anatomiques restent excellents à 15 mois. Aucune différence n'a été établie entre les patients ayant suivi un régime PRN par rapport à ceux qui ont poursuivi un traitement mensuel.


 

Bibliographie février 2015

Elise Boulanger-Scemama


➢ Wang X, Sawada T, Sawada O, Saishin Y, Liu P, Ohji M. Serum and plasma vascular endothelial growth factor concentrations before and after intravitreal injection of aflibercept or ranibizumab for age-related macular degeneration. Am J Ophthalmol. 2014;158(4):738-744.

Dans cette étude prospective japonaise, l’objectif était de mesurer la concentration de VEGF dans le serum et le plasma sanguin chez des patients traités par ranibizumab ou aflibercept tous les 2 mois pour DMLA néovasculaire. Trois groupes ont été comparés : un groupe ranibizumab 0,5 mg (15 yeux), un groupe aflibercept 2 mg (17 yeux) et un groupe contrôle (12 yeux). A l’inclusion, aucune différence de concentration du VEGF dans le plasma ou le serum n’existait entre les 3 groupes. Dans le groupe aflibercept, la concentration du VEGF diminuait significativement à 1 semaine (28,3 pg/mL vs indetectable < 9 pg/mL, p<0,0001, dans le serum ; 16,2 pg/mL vs indetectable < 9 pg/mL, p<0,01, dans le plasma) et à 1 mois (28,3 pg/mL vs 11,7 pg/mL, p<0,001, dans le serum ; 16,2 pg/mL vs indetectable < 9 pg/mL, p<0,05, dans le plasma). A 2 mois de l’injection intra-vitréenne d’aflibercept, les concentrations en VEGF se rapprochaient à nouveau des valeurs mesurées avant traitement (28,3 pg/mL vs 23,9 pg/mL, p<0,35, dans le serum ; 16,2 pg/mL vs 13,6 pg/mL, p<0,73, dans le plasma). Dans le groupe ranibizumab, aucune variation significative de concentration en VEGF dans le serum et le plasma n’a pu être observée à 1 semaine, 1 et 2 mois.
En conclusion, l’aflibercept semble diminuer significativement les concentrations du VEGF dans le plasma et le serum jusqu’à 1 mois après l’injection. A l’opposé, le ranibizumab ne semble pas avoir d’effet significatif sur le taux de VEGF plasmatique.


➢ Chen G, Li W, Tzekov R, Jiang F, Mao S, Tong Y. Bevacizumab versus ranibizumab for neovascular age-related macular degeneration: a Meta-analysis of Randomized Controlled Trials. Retina Phila Pa. 2015;35(2):187-193.

Cette méta-analyse indépendante avait pour objectif d’évaluer l’efficacité et la tolérance du bevacizumab versus ranibizumab dans le traitement de la DMLA néovasculaire. Après une revue exhaustive de la littérature, 6 études contrôlées et randomisées (CATT, IVAN, GEFAL, MANTA, Biswas, Subramanian) ont été sélectionnées pour cette étude, incluant un total de 2612 patients (1292 dans le groupe bevacizumab et 1320 dans le groupe ranibizumab). Les critères d’efficacité du traitement étaient la variation d’acuité visuelle et de l’épaisseur maculaire centrale en OCT par rapport à l’inclusion. La tolérance du traitement était évaluée selon le risque relatif de développer un événement systémique indésirable grave (décès, accident cardio-vasculaire ou thrombotique veineux).
A l’issue de cette étude, aucune différence n’a pu être mise en évidence entre les gains moyens d’acuité visuelle obtenus après bevacizumab et ranibizumab à 1 an et 2 ans (Δ=−0.40, [IC]95% −1.48 à 0.69, p= 0.47 à 1 an ; Δ=−1.16, [IC]95% −2.82 to 0.51, p = 0.17 à 2 ans). Sur le plan anatomique, le ranibizumab semblait plus efficace sur la réduction de l’épaisseur maculaire centrale en OCT à 1 an (Δ=−4.35, [IC]95%, 0.92–7.78, p = 0.01). Aucune différence n’a été mise en évidence entre les 2 traitements sur le risque de survenue de décès, accident cardio-vasculaire ou thrombotique veineux.


➢ Holz FG, Tadayoni R, Beatty S, et al. Multi-country real-life experience of anti-vascular endothelial growth factor therapy for wet age-related macular degeneration. Br J Ophthalmol. 2015 Feb;99(2):220-6.

Cette étude multicentrique rétrospective incluant 2227 patients rapporte les résultats du ranibizumab dans le traitement de la DMLA exsudative, en pratique clinique réelle dans 8 pays d’Europe ou d’Amérique. Les patients inclus avaient reçu ≥ 1 injection intra-vitréenne de ranibizumab, dont la première était réalisée entre janvier 2009 et août 2009. Les gains moyens d’acuité visuelle à 1 et 2 ans étaient de +0,6 et +2,4 lettres, respectivement, avec une amélioration visuelle significative observée jusqu’au 120ème jour. Le nombre moyen d’injections était de 5,5 et 2 la 1ère et 2ème année. Un meilleur résultat visuel était observé lorsque les visites et les injections étaient plus fréquentes.
En conclusion, en pratique clinique réelle, les résultats visuels du ranibizumab sont inférieurs à ceux obtenus dans les études princeps, car un nombre plus faible d’injections intra-vitréennes. Le traitement par ranibizumab permet une amélioration initiale de l’acuité visuelle, mais le gain visuel obtenu n’est pas maintenu sur le long terme lié à une prise en charge sous optimale des patients.


➢ Xu L, Mrejen S, Jung JJ, et al. Geographic atrophy in patients receiving anti-vascular endothelial growth factor for neovascular age-related macular degeneration. Retina Phila Pa. 2015;35(2):176-186.


L’objectif de cette étude rétrospective était de déterminer les éventuels facteurs associés à la croissance de l’atrophie géographique dans la dégénérescence maculaire liée à l’âge, chez des patients traités par injection intra-vitréenne d’anti-VEGF en régime Treat & Extend. Les zones d’atrophie étaient identifiées par 2 examinateurs indépendants, à l’aide de l’imagerie par réflectance en infra-rouge (SLO-Spectralis) et en SD-OCT (Spectral-Domain Optical Coherence Tomography).
Parmi les 94 yeux inclus dans cette étude, une croissance de l’atrophie géographique était documentée dans 55% des cas (52 yeux) sur une période de suivi moyenne de 28 mois. Le risque de développement de l’atrophie géographique était significativement corrélé au type de lésion néovasculaire initiale. Cette corrélation était d’autant plus forte que le type de néovaisseau était classifié à l’aide à la fois de l’angiographie à la fluorescéine et de l’OCT. Le risque de développer une atrophie géographique était significativement plus faible pour les néovaisseaux choroïdiens occultes par rapport aux autres types de lésions néovasculaires (NVC visibles, NVC mixtes, anastomoses rétino-choroïdiennes) (p<0,001).


➢ Cho HJ, Yoo SG, Kim HS, et al. Risk factors for geographic atrophy after intravitreal ranibizumab injections for retinal angiomatous proliferation. Am J Ophthalmol. 2015;159(2):285-292.

Cette étude sud-coréenne a évalué les facteurs de risque associés au développement d’une atrophie géographique chez des patients traités par ranibizumab pour anastomose rétino-choroïdienne (RAP). Les 43 patients inclus étaient naïfs à l’inclusion et ont reçu une phase d’induction de 3 injections intra-vitréennes mensuelles de ranibizumab suivie d’un régime « pro re nata ». Après 2 ans de suivi, 16/43 yeux (37%) avaient développé une atrophie, après un nombre moyen d’IVT de 7,5. Les facteurs significativement associés au risque de développer un atrophie géographique étaient un amincissement de la choroïde rétrofovéolaire (odds ratio (OR)=0.955; [IC]95% 0.929-0.982; p=0.002), la présence de drusen pseudoréticulés (OR=1,092; [IC]95% 1.017-1.485; p=0.039), et l’existence d’une atrophie géographique dans l’œil contrôlatéral (OR=1,433; [IC]95% 1.061-1.935; p=0.025).


➢ Zhioua I, Semoun O, Lalloum F, et al. Intravitreal dexamethasone implant in patients with ranibizumab persistent diabetic macular edema. Retina Phila Pa. 2015. Published Ahead of Print.

L’objectif de cette étude rétrospective était d’évaluer l’efficacité du traitement par implant intra-vitréen de dexaméthasone en 2ème intention chez les patients présentant un œdème maculaire diabétique réfractaire à un traitement mensuel par ranibizumab pendant 6 mois. Treize yeux de 12 patients étaient inclus dans cette étude. Le gain moyen d’acuité visuelle était de +5.58 lettres à 1 mois (p=0.017), +4.61 lettres à 3 mois (p=0.05), +4.61 lettres à 6 mois (p=0.042), et +5.77 lettres à 9 mois (p=0.017). L’épaisseur maculaire centrale en OCT était réduite de 594 μm à l’inclusion à 402 μm à 1 mois, (p=0.0002), 428 μm à 3 mois (p=0.002), 459 μm à 6 mois (p=0.02), and 489 μm à 9 mois (p = 0.03). Le nombre moyen d’injections était de 1,07. Deux patients (15%) ont développé une hypertonie oculaire, contrôlée par un traitement médical hypotonisant et résolutive après 4 mois. Parmi les 11 patients phaques, 1 patient (9%) a développé une cataracte nécessitant une chirurgie 6 mois après l’injection de dexaméthasone.
Cette étude confirme l’intérêt de la dexaméthasone en injection intra-vitréenne dans le traitement de l’œdème maculaire diabétique, en cas d’échec du traitement de première intention par ranibizumab.


➢ Ogura Y, Roider J, Korobelnik J-F, et al. Intravitreal aflibercept for macular edema secondary to central retinal vein occlusion: 18-month results of the phase 3 GALILEO study. Am J Ophthalmol. 2014;158(5):1032-1038.

L’étude GALILEO est une étude de phase III, randomisée, en double aveugle, visant à évaluer l’efficacité de l’aflibercept dans le traitement de l’œdème maculaire secondaire aux occlusions veineuse rétiniennes centrales. Les 177 patients inclus étaient répartis en deux groupes : un groupe aflibercept (2mg en injection intra-vitréenne) et un groupe témoin (injection sham). Le rythme d’injection était mensuel les 5 1er mois puis en régime « pro re nata » à partir du 6ème mois. Après 1 an, le groupe sham pouvait être traité par aflibercept en régime PRN. Le pourcentage de patients ayant un gain visuel ≥ 15 lettres (critère de jugement principal) dans les groupes aflibercept versus témoin était respectivement de 60% vs 22% à 6 mois (p<0.0001), 60% vs 32% à 1 an (p<0.001), et 57% vs 29% à 19 mois (p<0.001). La variation d’épaisseur maculaire centrale en OCT était de -448 μm vs -169 μm à 6 mois (p<0.0001), -423 μm vs -219 μm (p<0.0001), -389 μm vs -306 μm (p<0.1122).
La bonne réponse fonctionnelle et anatomique obtenue avec le régime mensuel strict était maintenue malgré l’espacement des injections en régime PRN. Ces résultats démontrent l’efficacité du traitement par aflibercept des oedèmes maculaires post-OVCR.


➢ Pang CE, Freund KB. Pachychoroid neovasculopathy. Retina Phila Pa. 2015;35(1):1-9.

Dans cette étude rétrospective, Pang et Freund rapportent les cas de 3 patients, âgés de 55 à 63 ans, présentant des néovaisseaux choroïdiens de type 1 associés à une choroïde épaissie, élargissant ainsi le spectre de la « pachychoroïde », entité très récemment décrite par Freund grâce à l’imagerie en EDI-OCT. Chez ces 3 patients, l’EDI-OCT visualisait une structure polypoïdale entre la membrane de Bruch et l’épithélium pigmentaire associée à la membrane néovasculaire occulte, et une choroïde anormalement épaisse en regard. L’angiographie en ICG retrouvait des vaisseaux choroïdiens dilatés et une hyperperméabilité choroïdienne en regard de la zone néovasculaire. Aucun élément en faveur d’une CRSC aigüe ou chronique (anomalie de l’autofluorescence, altérations gravitationnelles) ou d’une pathologie dégénérative (drusen et DMLA, myopie forte..) n’était retrouvé.
Cette nouvelle entité dite « pachychoroid neovasculopathy » entre dans le spectre des maladies telles que la « pachychoroid pigment epitheliopathy », la CRSC, et la vasculopathie choroïdienne polypoïdale, toutes caractérisées par une choroïde épaissie et dont la physiopathologie implique très probablement une congestion et une hyperperméabilité choroïdienne. Cette entité devrait être évoquée en cas de néovaisseaux de type 1 associés à une choroïde épaisse, en l’absence d’élément en faveur d’une cause dégénérative.